Investissement 101: les bases pour faire fructifier son argent

Publié le 20/02/2024 à 11:35, mis à jour le 20/02/2024 à 11:35

Investissement 101: les bases pour faire fructifier son argent

Publié le 20/02/2024 à 11:35, mis à jour le 20/02/2024 à 11:35

Par La Presse Canadienne

Brandon Beavis, youtubeur de finances personnelles et cofondateur de l'application d'investissement Blossom Social (Photo: La Presse Canadienne)

Le monde de l'investissement peut être intimidant pour les Canadiens qui ont des connaissances limitées sur le sujet et ne savent pas par où commencer.

Plus d'un tiers des jeunes Canadiens interrogés dans le cadre d'un sondage réalisé en 2023 par le fournisseur de services financiers Co-operators ont affirmé qu'ils estimaient ne pas savoir tout ce qu'ils devraient connaître sur leurs options d'investissement.

Seul un quart d’entre eux étaient confiants dans leur capacité à choisir des occasions d’investissement qui pourraient leur rapporter de l’argent, selon l’enquête.

Selon des experts, commencer par les bases est le meilleur moyen d’acquérir les connaissances et la confiance nécessaires pour lancer un portefeuille d’investissement.

 

Pourquoi devrais-je prendre la peine d’investir? 

«Je dirais qu'investir, très simplement, consiste à trouver des moyens de faire travailler votre argent pour vous», indique Brandon Beavis, youtubeur de finances personnelles et co-fondateur de l'application d'investissement Blossom Social.

«J'ai vu trop de gens travailler dur juste pour épargner leur argent "sous le matelas" ou dans un compte d'épargne, dit-il. C’est une énorme opportunité manquée lorsque vous ne mettez pas cet argent en mesure de croître.»

Par «croître», Brandon Beavis veut dire utiliser son argent pour investir dans des actifs comme des actions, des fonds communs de placement, des fonds négociés en bourse et des obligations dont la valeur augmente avec le temps et qui peuvent être vendus pour un montant supérieur à celui qu'ils valaient lors de leur premier achat.

Cela est particulièrement important compte tenu de l’inflation rapide, soutient-il, qui fait chuter la valeur du dollar au fil du temps.

Par exemple, le calculateur d'inflation de la Banque du Canada montre qu'un article qui coûtait 100$ en 2010 se chiffrerait environ à 134$ en 2023, sur la base d'une inflation annuelle moyenne de 2,32%. Cela signifie qu'un compte d'épargne qui contenait 100$ en 2010 aurait moins de pouvoir d'achat, 13 ans plus tard, si cet argent n’était pas épargné de manière à lui permettre de croître.

Épargner sans stratégie d'investissement peut être particulièrement problématique pour les jeunes ayant des objectifs financiers spécifiques, mentionne la planificatrice financière agréée chez Objective Financial Partners en Ontario, Brenda Hiscock.

«Par exemple, de nombreux jeunes souhaitent peut-être devenir propriétaires d'une maison ou prendre leur retraite beaucoup plus tôt que par le passé, explique-t-elle. Et pour atteindre ces objectifs, vous devez vraiment appliquer des stratégies [d'investissement] tôt afin que votre argent se maintienne par rapport à ce qu’il en coûtera pour se permettre ces choses à l’avenir.»

 

Comment dois-je commencer à investir?

Selon Brandon Beavis, la forme d'investissement la plus accessible aux jeunes Canadiens est le marché boursier, compte tenu des faibles coûts initiaux et de la possibilité de rester prudent, s'ils le souhaitent.

«La façon dont j'aime imaginer une action est que vous possédez essentiellement une petite partie de l'entreprise elle-même, illustre-t-il. En devenant propriétaire partiel de cette entreprise, vous avez droit à ses revenus et à son succès.»

Grâce à la bourse — des marchés spéciaux spécialement conçus pour la négociation d’actions — où les investisseurs peuvent acheter et vendre leurs actions, les gens peuvent réaliser un profit en vendant une action à un prix plus élevé que celui pour lequel ils l’ont achetée.

En outre, les investisseurs qui conservent des actions suffisamment longtemps peuvent régulièrement recevoir des dividendes, les paiements que les sociétés versent aux actionnaires sur les bénéfices de l’entreprise. 

«L'idée est que vous devriez investir dans des entreprises qui, selon vous, réussiront, de sorte que, à mesure que la valeur de l'entreprise augmente, votre part dans celle-ci augmente également», explique Brandon Beavis.

Cependant, pour les personnes qui trouvent trop difficile de choisir dans quelles entreprises investir, il existe plusieurs options d'investissement qui éliminent une grande partie du risque lié à la sélection d'actions individuelles. On y retrouve notamment les fonds communs de placement et les fonds négociés en bourse (FNB).

Il s’agit essentiellement de paniers d’actions, mentionne Brandon Beavis. Plutôt que de sélectionner des actions individuelles et de détenir des actions dans, disons, dix sociétés différentes, vous pouvez acheter des actions dans un FNB ou un fonds commun de placement, qui peut contenir des centaines, voire des milliers d’actions différentes.

Le plus important est que les fonds communs de placement et les FNB sont très diversifiés, souligne Brandon Beavis.

Ainsi, si une action du panier obtient de mauvais résultats, il est peu probable que cela ait un impact significatif sur l’ensemble du fonds, car les autres actions contribueront à compenser la baisse.

 

Vers qui dois-je me tourner pour réaliser ces investissements?

Brenda Hiscock suggère aux jeunes Canadiens de prendre le temps de réfléchir à où et comment ils investissent, et de trouver une plateforme qui leur offre l'expertise dont ils ont besoin pour faire des investissements judicieux tout en facturant des frais aussi bas que possible.

Par exemple, les conseillers-robots et les applications d'investissement sont très populaires auprès des jeunes en raison de leurs faibles frais et de leurs plateformes centrées sur le numérique. Toutefois, ils ne fournissent généralement pas le type de conseils personnalisés que les débutants peuvent souhaiter, étant donné qu'il s'agit d'un logiciel algorithmique qui gère les investissements, évoque Brenda Hiscock. 

D’un autre côté, même si les banques fournissent des conseils individuels, les options d’investissement qu’elles proposent — y compris les fonds communs de placement — peuvent facturer des frais de gestion considérablement plus élevés. 

D'après Mme Hiscock, les jeunes Canadiens devraient faire un effort actif pour profiter des comptes enregistrés, qui sont des comptes de placement bénéficiant d'un traitement fiscal spécial.

Elle souligne entre autres que les comptes d'épargne libres d'impôt (CELI) et les régimes enregistrés d'épargne-retraite (REER) sont les comptes les plus utiles et les plus populaires auprès du jeune Canadien moyen.

«Pour moi, le CELI est la première étape vers laquelle vous souhaitez commencer à utiliser votre épargne», affirme-t-elle.

Toute croissance réalisée grâce à des investissements dans un CELI est libre d’impôt. Et elle est particulièrement utile si l’on prévoit qu’il faudra peut-être retirer de l’argent plus tôt que prévu, car il n’y a aucune pénalité pour les retraits.

«Il est également important de savoir qu’il y a un montant maximum que vous pouvez cotiser chaque année à un CELI, et même si vous en retirez de l’argent, vous ne récupérerez ces droits de cotisation que l’année suivante», précise Brenda Hiscock.

Cependant, pour les jeunes Canadiens qui ont peut-être atteint le maximum de leur CELI ou qui ne gagnent pas beaucoup d'argent, elle recommande de se concentrer sur les REER, car les cotisations sont déductibles d'impôt.

«Cela signifie que, disons que vous gagnez 100 000$ par année et que vous cotisez 10 000$ à votre REER, dit-elle, vous ne serez imposé que sur 90 000$ au lieu de 100 000$.» 

Cependant, outre le montant maximum des droits de cotisation alloués par année, Brenda Hiscock prévient également que retirer de l'argent d'un REER avant la retraite peut entraîner de lourdes pénalités fiscales.

Il est donc particulièrement important que les gens soient certains de leurs finances avant de décider d'investir par l'intermédiaire d'un REER plutôt qu'un CELI.

 

Quand dois-je investir?

Brandon Beavis et Brenda Hiscock ont exprimé la même approche en ce qui concerne les délais d’investissement: commencer le plus tôt possible.

«Bien sûr, la première chose que vous devez vérifier en tant que jeune est de savoir si vous avez des dettes à taux d'intérêt élevés. Parce que si oui, cela devrait être remboursé», indique Brenda Hiscock.

«Ensuite, vous devriez vous pencher sur l'épargne, et la seule façon de maintenir cette épargne constamment solide est de l'investir et de continuer à investir régulièrement.» 

Pour Brandon Beavis, commencer tôt, c’est aussi être capable de prendre des risques un peu plus importants dans sa zone de confort. 

«En règle générale, plus vous êtes jeune, plus vous pouvez supporter les hauts et les bas du marché, car vous disposez d'un horizon temporel plus long jusqu'à ce que vous ayez besoin de cet argent pour prendre votre retraite et vivre, a-t-il déclaré. 

«Mais au final, investir devrait être quelque chose que vous envisagez de faire à long terme, et cela nécessite de trouver une stratégie et [un niveau de risque] avec lesquels vous êtes à l'aise», dit-il.

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