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“Les pdg ne sont pas des mercenaires au Congo ni des joueurs de hockey! Il est temps de ramener leur rémunération à des niveaux adultes et raisonnables.” Stephen Jarislowsky, gestionnaires de fonds, administrateur et actionnaire activiste co-fondateur de la Coalition canadienne pour la bonne gouvernance
“Il faut résister à la tentation de régler les dérapages en créant des processus artificiels tel le “say on pay”. C’est au conseil d’établir la rémunération du pdg.” Robert Parizeau, administrateur de sociétés
Vlan!
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Le premier milite pour que les administrateurs “prennent leur rôle de fiduciaire au sérieux”.
Le second, lui, estime que les administrateurs prennent leur rôle de fiduciaire au sérieux. Il croit aussi que les actionnaires activistes doivent “utiliser leur pouvoir avec discernement et éviter de promouvoir des instruments et procédures qui n’apportent rien à la bonne gouvernance.”
Stephen Jarislowsky et Robert Parizeau ont échangé ce matin dans le cadre du troisième petit déjeuner de la saison de l’Institut des administrateurs de sociétés (IAS).
Le thème: quelles sont les responsabilités du conseil envers les actionnaires activistes?
Leurs réponses empruntent deux chemins différents.Monsieur Parizeau s’attaque à la définition d’actionnaire:
“Il faut séparer actionnariat et propriété”.
Il fait allusion aux spéculateurs présents pour le court terme. En Pennsylvannie, dit-il, toutes les actions détenues suite à offre d’achat, sont dépouillées de leur droit de vote. Et, dans plusieurs États américains il est impossible de procéder à une offre d’achat hostile. Bref, monsieur Parizeau suggère de baliser l’activisme financier en séparant les actionnaires spéculateurs de ceux qui sont là pour le long terme.
Monsier Jarislowsky s’élève aussi contre le courtermisme et la spéculation. Mais, rien ne le fera dévier de son objectif: réclamer des comptes aux administrateurs. D’ailleurs, pendant que tout le monde pointe du doigt le secteur financier pour ses frasques qui ont mené à la crise, Jarislowsky, lui, blâme plutôt les conseils de ces institutions financières:
“ Les conseils n’ont pas fait leur devoir et c’est pour cette raison que nous connaissons une crise. Les banques sont des entreprises difficiles à comprendre et très peu d’administrateurs les comprennent. Ce qui explique les dérapages.”
Une réponse intéressante de Pierre Lortie à ce commentaire:
“Si les administrateurs des banques ne sont pas compétents c’est parce qu’on force les enterprises à avoir des administrateurs indépendants. Si vous nommez des ennuques aux conseils, il est evident qu’il ne s’y passera rien!”
La Coalition canadienne pour la bonne gouvernance visite 60 entreprises par année pour obtenir des précisions et vérifier si elles appliquent les processus de bonne gouvernance suggérés.
Robert Parizeau désapprouve ces rencontres. Il préfère qu’on bonifie l’assemblée annuelle, en y ajoutant des rapports des présidents de comités du CA suivis de périodes de discussions.
“Il faut utiliser les instruments que nous avons et non en créer d’autres.”
“Nous visitons les entreprises pour nous assurer que les administrateurs sont compétents”, répond Jarislowsky.
Aussi “gentlemen” que fut cet échange et aussi divergents furent les points de vue, une chose est certaine: Jarislowsky et sa Coalition pour la bonne gouvernance n’ont pas fini d’être les cailloux dans le soulier de Robert Parizeau!
Lire ici ma chronique précédente.