Le CELI d’Alexandra Labrie: partir à point


Édition du 11 Octobre 2023

Le CELI d’Alexandra Labrie: partir à point


Édition du 11 Octobre 2023

Par Jean Décary

Âgé de 39 ans, l’infirmière mise sur les fonds négociés en Bourse pour faire fructifier son pécule à long terme. (Photo: courtoisie)

PLEINS FEUX SUR MON CELI est une rubrique où des investisseurs individuels partagent avec nous leurs bons et mauvais coups en investissement tout en soumettant leur portefeuille à l’analyse d’un pro. Pour participer, écrivez-nous à denis.lalonde@groupecontex.ca.


(Illustration: Camille Charbonneau)

 

Cette infirmière de Sorel-Tracy est bien engagée sur la voie de l’enrichissement. Cela ne l’empêche pas, à quelques reprises pas, à quelques reprises en cours d’entretien, de répéter une certaine rengaine «si j’avais pu commencer plus tôt…»

Elle regrette son inaction passée, mais prend les bouchées doubles pour combler son retard. Elle travaille fort — souvent en heures supplémentaires — et réussit à mettre de côté environ 40 % de son salaire. «C’est mon objectif depuis quelques années:j e travaille, j’épargne et j’investis», avoue-t-elle.

Elle avoue pourtant que plus jeune, elle n’était pas ce qu’on pourrait appeler une personne économe. «Dans la vingtaine je dépensais pour des vêtements, des voyages et des restos.»Sur les conseils de son père, une figure importante dans son cheminement, elle a tout de même le bon réflexe d’ouvrir en 2013 un REER et un CELI à son institution financière. «Je me souviens être allée avec mon père, qui s’y connaissait sur le sujet, et malgré tout ne pas avoir trop bien compris ce dans quoi j’investissais», se rappelle-t-elle.

Elle a récemment ajouté à son horaire de vie un cours sur l’investissement et la fiscalité. Elle a aussi suivi cette année la formation en ligne «En route», donnée par Youcef Ghellache, professeur de finance et fondateur du site Educfinance. «Apprendre m’a donné confiance et je suis devenue passionnée par le sujet. Je pense que ça fatigue même un peu mon copain», dit-elle en riant.

Motivée par ses nouvelles connaissances, elle est retournée cette année à son institution financière, soit 10 ans plus tard, pour de plus amples questions et a découvert (à regret) que son rendement… était négatif. «Je n’ai pas eu les réponses à mes questions. J’étais piquée au vif et j’ai décidé de prendre en main mes finances et de m’ouvrir, le lendemain, un compte de courtage.»

Elle décide de se lancer et d’investir un premier 5000 $dans le FNB tout-en-un de répartition de catégories d’actifs, le portefeuille FNB de croissance Vanguard (VGRO, 29,57 $). «C’était une suggestion du Jeune retraité, Jean-Sébastien Pilote. J’aimais les bas frais de gestion et le fait qu’il y a un rééquilibrage automatique.»Elle a continué dans l’intervalle de transférer petit à petit ses actifs de son institution financière à son compte de courtage.

Elle a récemment déposé un transfert de 29 000 $qui se trouvait dans son encaisse et représentait 64 % de son CELI. Elle songe à le diriger vers sa position VGRO, mais reste ouverte à des suggestions.

«Je gagne en confiance et je ne ferme pas la porte à d’autres produits d’investissement, mais j’aime la gestion passive.»Elle recommande à tous — et pas juste aux investisseurs — de prendre en main leurs finances en s’éduquant davantage. Son apprentissage est passé par des cours, mais aussi par des lectures, dont le blogue et le livre de Jean-Sébastien Pilote, La retraite à 40 ans, et le livre de l’autrice Karman Kong, Elle investit. «Pour les autres conseils, je dirais d’apprendre à être patient et à bien gérer ses émotions.»

 

 

Dans l’oeil d’un pro

Ian Gascon, président à Placements Idema, comprend la situation dans laquelle se retrouve l’investisseuse autonome, qui a transféré des actifs et possède un certain montant dans son encaisse en voie d’être placé.

Il en profite néanmoins pour rappeler qu’il est important d’être toujours pleinement investi. «Il faut éviter de prévoir une baisse des marchés, mais s’assurer d’avoir une approche d’investissement bien structurée.»

Il salue le récent travail de perfectionnement de ses connaissances financières et la prise en charge de ses investissements. «Elle a réalisé que les produits dans lesquels elle était investie avaient de trop gros frais de gestion. Maintenant, elle doit porter une attention spéciale aux choix qu’elle fera à l’avenir.»

Il se dit à l’aise avec le choix du portefeuille FNB de croissance de Vanguard comme investissement tout-en-un, même s’il juge son profil quelque peu agressif avec une répartition de 80 % en actions et de 20 % en titres à revenu fixe. «Mais pour son âge et la taille de son portefeuille, c’est un choix qui se défend. Plus celui-ci croîtra, plus il sera avantageux d’aller chercher une meilleure diversification.»

Il souligne, par exemple, que la portion à revenu fixe est très exposée aux titres gouvernementaux et de longue échéance. «Dans le contexte, davantage de titres à court terme aurait été plus à-propos pour bonifier le rendement.» Sur le plan des actions, il signale que même si c’est un FNB de plus de 13 000 titres, une bonne portion se retrouve dans l’indice américain du S&P 500. «Apple, par exemple, compose 2 % du FNB et les 10 plus grosses positions représentent 10 %. Mais bon, pour la simplicité, c’est une solution intéressante.»

Le gestionnaire de portefeuille a beaucoup écrit sur les FNB d’allocation d’actifs, qu’il considère comme de bons produits d’investissement. «Ils ne sont toutefois pas parfaits. Leur politique de rééquilibrage fait en sorte qu’ils doivent être très proches de leur cible.»Il voit un avantage à long terme à pouvoir contrôler soi-même le rééquilibrage de son portefeuille.

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