La première job du boss: Marc Parent gravite autour des avions depuis ses 12 ans

Publié le 09/08/2023 à 12:02

La première job du boss: Marc Parent gravite autour des avions depuis ses 12 ans

Publié le 09/08/2023 à 12:02

Par Catherine Charron

C'est en tant que mécanicien sur un camp de planeur que le PDG de CAE a commencé à travailler. (Photo: Courtoisie)

LA PREMIÈRE JOB DU BOSS. Dire que le PDG de CAE, Marc Parent, est un passionné d’aviation est pratiquement de l’ordre de l’euphémisme. Il n’est donc pas surprenant d’apprendre qu’il a mis les pieds sur le marché de l’emploi dans une chienne de mécanicien au camp de planeurs des cadets de l’air de Saint-Honoré à l’âge de 18 ans.

Son parcours dans le monde de l’aéronautique commence toutefois bien avant cette première expérience de travail, à 12 ans, alors qu’il demeure encore en banlieue d’Ottawa. Là, il voit passer dans sa rue des jeunes d’à peu près son âge, vêtus de leur uniforme bleu.

«Ils m’ont dit qu’ils faisaient des tours d’avions, et qu’ils pouvaient même devenir pilotes», raconte-t-il bien des années plus tard.

Conquis, il leur emboîte le pas et se familiarise avec ce milieu qui deviendra le sien aux côtés des autres membres de son escadron de la Rive-Sud de Montréal.

Il a sa «première initiation au leadership» à l’âge de 14 ans, alors qu’il suit le cours «chef de file junior» donné par les cadets pendant deux semaines à la base de Bagotville.

Il y apprend notamment qu’asseoir son autorité en s’appuyant uniquement sur son titre ou sur la peur avait beaucoup moins de retombées positives que le leadership d’influence, un constat qui se confirmera au fil de sa carrière sous différents patrons.

«Les gens doivent comprendre à quoi sert ce qu’ils font. Le leader ne fait que leur pointer la direction dans laquelle l’équipe doit aller. Il doit s’assurer que tous ont les outils de travail nécessaires et de la rétroaction, explique celui qui mène CAE depuis 18 ans. Il doit aussi leur laisser de la place. Les gens vont toujours en faire plus s’ils sentent que leur job est valorisé. Et ces notions, je les utilise encore aujourd’hui.»

C’est à l’âge de 15 ans qu’il commence réellement à apprendre le b.a.-ba du pilotage, jusqu’à l’obtention de sa licence de pilote. C’est cette expérience qui, mine de rien, le mènera plus tard à étudier en génie, estime-t-il.

À la fin de son parcours avec les cadets, Marc Parent choisit de continuer à graviter autour de l’organisation, cette fois comme mécanicien, afin d’entretenir les différents aéronefs du camp de planeurs.

L’appel de l’aventure, mais aussi la possibilité de voler à l’occasion, l’ont poussé à passer son été au complet là-bas. «Je pouvais vivre de ma passion».

 

Oser se lancer dans le vide

Si tous ne sont pas animés par la passion au moment d’entrer sur le marché du travail, Marc Parent les encourage tout de même à se mouiller, à se commettre dans un emploi, tout simplement.

Déjà, en y mettant les pieds, ils pourront amadouer le milieu du travail, qui est «très différent de l’école. On y apprend autre chose, comme collaborer avec les autres […], mais aussi ce que tu aimes, et ce que tu n’aimes pas du tout.»

Ainsi, cette première expérience à Saint-Honoré lui a permis de tirer deux conclusions: d’une part, il était bel et bien passionné par les avions et souhaitait être près des appareils. Or, les travaux manuels étaient loin d’être sa tasse de thé.

«J’avais les mains pleines de pouces, dit-il à la blague. J’y ai développé un respect immense pour les techniciens, pour leur habileté. C’est une chose de concevoir, s’en est toute une autre d’apprendre à les fabriquer avec tes mains et des outils.»

Peut-être aurait-il obtenu la dextérité nécessaire avec l’expérience, concède-t-il, mais ce n’est pas ce qui le faisait vibrer, contrairement à la planification des opérations, ce dans quoi il se démarquait déjà, et qui lui plaisait davantage.

«Le conseil ultime que je donne, c’est de faire ce qu’on aime. Quand tu arrives dans un emploi où tu te sens valorisé, le temps va passer vite. Tu vas faire du bon travail parce que tu aimes ce que tu fais. Ensuite, la roue tourne, le bon boulot te fera gagner en reconnaissance, on va t’apporter d’autres mandats ce qui va te permettre d’avancer. Lève la main, et on va t’en donner d’autres.»

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