Satellisation des bureaux en banlieue


Édition du 25 Mai 2022

Satellisation des bureaux en banlieue


Édition du 25 Mai 2022

Par Charles Poulin

Montréal a subi une perte de 2,56 % de sa population en 2020 et en 2021. (Photo: 123RF)

Le changement dans les habitudes des travailleurs se répercute désormais dans l’immobilier commercial. De nombreux employés ayant migré pour aller vivre en banlieue depuis le début de la pandémie, plusieurs entreprises ont décidé de suivre la parade et d’installer des bureaux satellites sur la Rive-Nord et la Rive-Sud dans la région de Montréal, autant pour retenir leurs propres travailleurs que pour en attirer de nouveaux.

Selon l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), plusieurs régions ont connu des gains de migration records en 2020 et 2021. On remarque notamment les Laurentides (2,02 %), l’Estrie (1,78 %), Lanaudière (1,61 %), la Mauricie (1,30 %) et la Montérégie (0,44 %). À l’inverse, Montréal a subi une perte de 2,56 % de sa population pendant cette période.

Les entreprises ont bien pris acte du nouveau lieu de résidence de leurs employés, estime Mathieu Turnier, associé principal à la firme de services immobiliers commerciaux Colliers.

« Il y a beaucoup d’action en banlieue, acquiesce-t-il. Il y a eu beaucoup d’exodes d’employés qui ont décidé de déménager plus loin, et les entreprises délocalisent une partie de leurs activités pour améliorer le taux de rétention de leurs travailleurs et les inciter à se rendre sur les lieux de travail. Actuellement, demander à quelqu’un de faire une heure de transport pour faire un retour au bureau, c’est plutôt difficile. »

 

Avantages

Les principaux avantages pour les entreprises d’ouvrir des bureaux stellites sont les délais plus courts pour se rendre au boulot ainsi que l’accessibilité du stationnement, qui est la plupart du temps gratuit.

« C’est ce qui fait qu’un secteur comme l’arrondissement de Saint-Laurent voit son taux de vacance augmenter de beaucoup, indique Mathieu Turnier. Cette zone souffre en ce moment. Oui, il y a du stationnement, mais avec le trafic et les travaux, c’est extrêmement compliqué de s’y rendre. »

Laval et Brossard sont des endroits stratégiques où établir des bureaux satellites en raison de l’accessibilité du transport en commun. Autant le Réseau électrique métropolitain (REM), qui devrait être mis en service d’ici la fin de l’année à Brossard, que le métro à Laval facilitent l’accès aux employés de Montréal qui doivent se rendre à ces bureaux.

L’environnement qui entoure ces nouveaux bureaux est également stratégique pour les locataires.

« Il y a de plus en plus de services attrayants, affirme Mathieu Turnier. On retrouve des restaurants haut de gamme, des magasins huppés, et tout ça à proximité des lieux de travail. »

 

Pas pour tout le monde

Ouvrir un bureau satellite n’est toutefois pas une option pour toutes les entreprises. Pour certaines, il est difficile de séparer adéquatement leurs activités entre deux lieux d’affaires. Pour d’autres, il pourrait y avoir des problèmes de productivité et de communication en travaillant à partir de deux endroits distincts.

« Ça ne s’adresse pas à tout le monde, confirme Mathieu Turnier. Je ne suis pas convaincu qu’une entreprise de jeux vidéo ou de haute technologie puisse monter un projet à deux endroits en simultané. »

À l’inverse, les entreprises de services professionnels, comme les cabinets d’avocats ou de comptables, ont beaucoup à gagner. En plus de se rapprocher du lieu de résidence de leurs employés, ils peuvent également développer de nouveaux marchés. Mathieu Turnier affirme que la demande est de plus en plus forte pour des locaux en banlieue dans ces secteurs d’activité.

 

Faire vite ?

Si la demande est à la hausse, il reste tout de même de l’espace locatif vacant en banlieue de Montréal. Mathieu Turnier remarque que le taux d’occupation est stable autant à Brossard qu’à Laval présentement. Plusieurs projets sont également en construction.

Par contre, soumet-il, une entreprise qui veut être à proximité des stations du REM à Brossard devra faire vite. « Pour ces endroits, c’est plus pressant si on veut une place », est

 

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