Les marchés boursiers nord-américains clôturent la séance de mercredi en baisse

Publié le 22/03/2023 à 07:51, mis à jour le 22/03/2023 à 17:10

Les marchés boursiers nord-américains clôturent la séance de mercredi en baisse

Publié le 22/03/2023 à 07:51, mis à jour le 22/03/2023 à 17:10

(Photo: Getty Images)

REVUE DES MARCHÉS. Les marchés boursiers canadien et américains ont plongé dans la dernière heure de négociations, mercredi, et ont clôturé en baisse, les grands indices américains ayant tous perdu environ 1,6% après que la Réserve fédérale des États-Unis a haussé les taux d’intérêt de 0,25 point de pourcentage.

La Bourse de New York a brutalement lâché du lest en fin de séance mercredi, réagissant à une modeste hausse des taux de la Fed, rendue moins agressive vis-à-vis de l’inflation à cause de la crise bancaire.


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Les indices boursiers à la fermeture

À Toronto, le S&P/TSX a retraité de 122,14 points (-0,62%) à 19 532,78 points.

À New York, le S&P 500 a terminé en baisse de 65,90 points (-1,65%) à 3 936,97 points.

Le Nasdaq a terminé en baisse de 190,15 points (-1,60%) à 11 669,96 points.

Le DOW a lâché 530,49 points (-1,63%) à 32 030,11 points.

Le huard a baissé de 0,0010 $US (-0,1355%) à 0,7285 $US.

Le pétrole a haussé de 0,35 $US (+0,50%) à 70,02 $US.

L’or a progressé de 29,50 $US (+1,52%) à 1 970,60 $US.

Le bitcoin a lâché 962,89 $US (-3,42%) à 27 185,54 $US.

Le contexte

Pour Art Hogan, de B. Riley Wealth Management, la séance a été marquée par une forte aversion pour le risque, « car on ne sait pas ce qui pourrait se passer durant le week-end » sur le front des banques.
Première victime de ce climat, la banque régionale américaine First Republic, considérée comme le prochain maillon faible de la crise bancaire, qui a plongé de 33,00%, après avoir rebondi de près de 10% la veille.
L’annonce, jeudi, de l’injection de 30 milliards de dollars de dépôts par un groupe de onze grandes banques américaines dans les caisses de cet établissement californien n’aura assuré à son cours de Bourse qu’un soutien de courte durée.
En une semaine, First Republic a effacé 80% de sa capitalisation boursière.
S’il a été le plus maltraité vendredi, FRC, son symbole boursier, a été accompagné dans la tourmente par d’autres banques régionales, notamment une autre californienne, PacWest (-18,95%), ainsi que Western Alliance (-15,47%), dont le siège est à Phoenix (Arizona), ou l’établissement texan Comerica (-8,44%).
Si leur dérapage a été moins spectaculaire, les géants du secteur ont aussi subi un net repli. Membres éminents du Dow Jones, Goldman Sachs (-3,67%) et JPMorgan Chase (-3,78) ont contribué à plomber l’indice phare de Wall Street.
« La volatilité qu’on a vue cette semaine a été remarquable », a commenté Christopher Low, de FHN Financial. « Et quand vous avez une telle volatilité, cela pousse les algorithmes à vendre. Ce n’est donc pas surprenant qu’on voit les gens retirer quelques jetons de la table avant le week-end. »
Pour ne rien arranger, vendredi était une journée dite des « quatre sorcières », qui correspond à l’arrivée à échéance de plusieurs milliers de milliards de dollars de produits dérivés basés sur des indices boursiers ou des actions individuelles.
Cette échéance renforce souvent la volatilité de Wall Street lors de la séance considérée.
Autre indicateur de l’anxiété des opérateurs et de leur appétit pour les actifs jugés sûrs, les prix des bons du Trésor américains sont montés en flèche, ce qui a fait baisser leurs taux, les deux évoluant en sens opposé.
Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans tombait à 3,43%, contre 3,57% la veille.
Pour autant, contre toute attente, le bitcoin caracolait (+7,34%), bien qu’il soit théoriquement considéré comme un actif à risque. Il a tiré dans son sillage les valeurs liées au secteur des cryptomonnaies, telles le spécialiste du « minage » Riot Platforms (+14,89%) ou la plateforme d’échanges Coinbase (+10,62%).
Le Nasdaq s’en est mieux tiré que le Dow Jones, grâce à quelques mégacapitalisations, comme Alphabet (+1,38%) et Microsoft (+1,17%), toujours soutenues par les annonces des deux groupes sur l’intégration de l’intelligence artificielle à leurs produits.
Le constructeur chinois de véhicules électriques Xpeng a bondi (+6,12%), malgré la publication d’une perte trimestrielle plus importante que prévu et d’un chiffre d’affaires inférieur aux attentes. Le groupe s’est néanmoins dit confiant dans le redémarrage de sa croissance.
Son concurrent Tesla a reculé (-2,17%), de même que d’autres constructeurs de véhicules électriques comme Rivian (-3,34%) ou Lucid (-1,17%).
FedEx a paradé (+7,97%), après avoir relevé ses prévisions pour l’ensemble de l’année, malgré une déception sur son chiffre d’affaires du troisième trimestre de son exercice décalé (de juin à mai). Le groupe s’attend à avoir réduit ses effectifs de 25 000 postes sur un an d’ici à fin mai.
                
                

La Banque centrale a relevé les taux d’un quart de point de pourcentage seulement et signalé qu’elle n’envisageait plus qu’une seule autre hausse de cet ordre à court terme. 

Les taux au jour le jour se situent désormais dans la fourchette de 4,75% à 5,00%. L’inflation caracole à 6% sur l’année en février, selon l’indice des prix à la consommation CPI. 

Dans le même temps, le président de la Fed Jerome Powell s’est attaché à rassurer la planète finance sur la récente crise bancaire en indiquant que l’argent des épargnants américains était «en sécurité» et que le système bancaire restait solide. 

Les récentes turbulences ont vu s’effondrer deux banques régionales américaines, Silicon Valley Bank et Signature Bank, tandis qu’en Suisse, le Credit Suisse a dû être racheté in extremis et à prix cassés par son concurrent UBS.

Sur le front des taux et de l’inflation, «le communiqué était plutôt +colombe+», c’est-à-dire favorable à une politique monétaire plus souple, a indiqué Peter Cardillo de Spartan Capital Securities. Mais Jerome Powell «a aussi dit qu’il était difficile de prévoir une récession», a-t-il nuancé.

Ce ton plus laxiste, un bref instant salué par les indices boursiers en séance, a finalement plombé Wall Street qui y voit une façon pour la Fed de compenser le durcissement des conditions financières provoqué par la crise bancaire, notait pour sa part Karl Haeling de LBBW.

«Les conditions financières se sont durcies et probablement davantage que les traditionnels indicateurs ne le montrent», a déclaré Jerome Powell. Le communiqué du Comité quant à lui a averti que la récente crise des banques était «susceptible (…) de peser sur l’activité économique».

Le patron de l’institution a aussi souligné que la Fed était «résolue à tirer les leçons de l’épisode» bancaire et averti qu’il faudrait davantage de régulation et de supervision.

«Dès qu’on évoque davantage de régulation, c’est un point négatif pour les actions», relevait Peter Cardillo.

Le marché obligataire lui a bien accueilli le ton modéré de la Fed, les rendements sur les bons du Trésor à 10 ans se détendant à 3,44% contre 3,60% la veille. Quant au dollar il s’est écroulé de près de 1% face à l’euro.

Du côté des valeurs, les titres des banques régionales américaines qui avaient fortement rebondi la veille ont replongé. Ainsi First Republic (FRC) a perdu 15,47% et Western Alliance Bancorporation (WAL) presque 5%.

La banque californienne PacWest (PACW), qui a annoncé mercredi que ses dépôts avaient fondu de 20%, a vu son action chuter de 17,12% à 10,12 dollars.  

Sur les onze secteurs du S&P, celui des banques (-2,44%) et de l’immobilier étaient les lanternes rouges. 

L’action très volatile et mascotte des petits porteurs GameStop (GME) a bondi de 35,18%.

Le distributeur de jeux vidéo a engrangé son premier bénéfice en deux ans au quatrième trimestre, mais bien davantage à cause des coupes dans ses coûts d’exploitation que grâce à la santé de ses ventes, en baisse.

La société spécialisée dans les lancements spatiaux pour petits satellites Virgin Orbit (VORB), en difficulté quelques mois après l’échec d’une opération importante, s’est envolée de 33,12% à 59 cents. 

L’entreprise, dont les opérations avaient été mises en «pause» par le milliardaire britannique Richard Branson la semaine dernière «dans le but de conserver son capital», prévoit de reprendre son activité jeudi.

 



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