Les dettes d'état : la faillite est-elle la seule solution?

Publié le 21/09/2009 à 09:41

Les dettes d'état : la faillite est-elle la seule solution?

Publié le 21/09/2009 à 09:41

Voici une petite réflexion sur la dette du Québec et de la Californie.

Durant toute l'année 2009, il s'est coulé beaucoup d'encre au sujet de l'insolvabilité de la Californie. Tout récemment, le rapport ''UCLA Anderson Forecast'' n'est point encourageant. Il prédit un taux de chômage au-dessus de 12% prochainement, et ce dernier n'est pas près de redescendre.

La Californie fait face à des défis de tailles. Elle a besoin de plus de taxes pour payer ses dettes. Cependant, toute hausse de taxe risque de ralentir davantage leur économie. À l'inverse, il n'est pas question non plus de diminuer les taxes pour stimuler les revenus à long terme, car les besoin d'argent à court terme sont trop élevés.

Pendant longtemps, l'état comptait sur les taxes municipales pour renflouer ses coffres. Comme la valeur des maisons a subi une descente vertigineuse, ces revenus ont connu le même destin. Or, on sait que l'immobilier n'affichera pas une reprise rapide. On ne peut donc pas compter sur une telle reprise pour sortir l'état de sa torpeur.

Selon John Dvorak de MarketWatch, la faillite constitue la seule solution. Alors il nous vient une question à l'esprit : à défaut de pouvoir discipliner les politiciens et les électeurs à restreindre les dépenses de leur pays, province ou état, devrions-nous forcer les créanciers à faire preuve de discipline en ne les repayant point?

Nous songeons à la faillite du Québec par exemple. Évidemment, bien des événements pourraient se produire avant d'en arriver à un tel scénario, comme la vente de Hydro-Québec et d'autres sociétés d'état. Mais si nous étions dans l'obligation de faire défaut sur notre dette â cause notamment d'une étentuelle hausse des taux d'intérêt, est-ce que nous nous retrouverions à léguer un Québec plus sain financièrement pour les générations futures?

Imaginez la situation suivante : un Québec sans dettes, et sans déficit! Nous serions obligés de dépenser uniquement ce que nous gagnons, puisque personne ne ferait plus confiance à la Belle Province en tant que débiteur.

Vous vous dites peut-être que les États-Unis pourraient en faire autant. Et bien, ce pays possède un énorme avantage que la Californie et le Québec n'ont pas : une devise très prisée. Imaginez que vous êtes César au temps des Romains. Vous imprimez votre propre monnaie, et lorsque vous achetez des biens de valeur auprès des nations avoisinantes, elles acceptent votre propre monnaie en guise de paiement. ''Absurde'' nous direz-vous! C'est pourtant bien ce que les Chinois et bien d'autres nations ont fait avec les américains.

La réalité veut que les créanciers des États-Unis ont peut-être plus à perdre que les États-Unis eux-mêmes en cas de faillite. Au Québec par contre, nous n'avons pas ce luxe. Nos obligations sont libellées en dollars canadiens. Nous ne pouvons donc pas avoir recours à des manipulations financières pour diminuer notre dette avec le temps!

Et vous, qu'en pensez-vous? Que faudrait-il faire pour que le Québec se discipline sur sa dette?

Pour lire l'article de M. Dvorak (anglais) :

http://www.marketwatch.com/story/california-must-go-bankrupt-2009-09-18

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

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