
National Womens Enterprise Day
En faisant dernièrement l’exercice de dresser une liste des réseaux et associations d’affaires dédiées aux femmes, je me suis surprise à me demander pourquoi il en existait autant. Pour quelqu’un qui ambitionnait d’en créer un exclusivement dédiée aux femmes immigrantes, disons que je me trouvais un peu mal placée pour me poser cette question. Il n’en demeure pas moins que l’on pourrait se demander en regardant cette liste pourquoi ce besoin de créer de tels réseaux, mais aussi pourquoi il en existe des fois plus d’un dans la même ville. Si on se fie à la mission de la majorité de ces regroupements, il est question de développement professionnel, d’amélioration de compétences, de réseautage d’affaires, de visibilité… des thématiques qui ne sont, à priori, pas exclusifs aux femmes d’affaires, vous en conviendrez. Certains pourraient même soulever que vu qu’il n’existe pas de réseaux d’affaires dédiés aux hommes, alors pourquoi en créer pour les femmes ? Pour ma part, je fais partie de celles et ceux qui pensent que les hommes n’ont pas (vraiment) besoin de tels réseaux : ils réseautent sans contraintes, et plus souvent que les femmes et ce, dans des cadres moins formels. Pour « Madame-Réseau » par excellence, Ruth Vachon, présidente du Réseau des femmes d’affaires du Québec, « le réseautage est un réflexe à développer chez les femmes ». À l’entendre, on comprend mieux pourquoi il y a ce besoin d’avoir ces structures conçues pour les femmes. Dans mes recherches, parmi les raisons mises de l’avant pour justifier leur existence, je reprends ici celles qui reviennent le plus souvent:
• Les femmes ne savent pas réseauter;
• Les femmes ont besoin d’un espace pour s’encourager mutuellement;
• Les femmes ne sont pas toujours convaincues des avantages du réseautage d’affaires.
Ces regroupements et associations leur donneraient donc les moyens d’acquérir ces compétences afin d’avancer dans leur cheminement professionnel. Mais faut-il être entre femmes pour bien faire ? Pour l’avoir récemment interviewée, l’éditrice du magazine Premières en affaires Margarita Lafontaine, me faisait savoir qu’en dépit d’avoir un magazine d’affaires pour les femmes, les sujets abordés ne sont pas tant féminins, mais tout simplement des sujets d’affaires, car « les affaires restent les affaires, que l’on soit un homme ou une femme »
Pour résumer, vous constaterez probablement, que la plupart de ces réseaux se sont souvent créés par solidarité aux femmes, par volonté d’échanger, mais surtout pour répondre à la demande d’une nouvelle classe d’affaires féminine à la recherche d’outils et ressources pour mieux avancer et plus vite. Si ces réseaux s’avèrent du coup d’authentiques moteurs de l’évolution professionnelle des femmes qui en avaient besoin ou qui n’auraient pas réussi sans ces moyens, je ne peux que saluer l’initiative.
Pour terminer, je me permettrai de reprendre le titre de la conférence de Marie-Josée Gagnon, à laquelle j’ai assisté dans le cadre du Forum Femmes en Mouvement, « Et pourquoi pas un girls’club? » : le réseautage est définitivement une habileté à maîtriser dans le monde des affaires et les réseaux d’affaires doivent être des espaces qui nous permettent sinon de l’apprendre, de le mettre en œuvre.
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Le blogue « Femmes d’affaires » parle de réussite, réalités ainsi que d’actualités des femmes en affaires. Vous trouverez ici une source d’informations dédiées toutes celles et ceux qui s’intéressent à l’entrepreneuriat féminin, mais également au parcours professionnel des femmes.
Déborah Cherenfant est chargée de projets en entrepreneuriat et économie sociale. Très impliquée dans le milieu des affaires, elle lance en avril 2011 le réseau Mots d’Elles qui aborde les mots d’inspiration des modèles de réussite en affaires. Chroniqueuse web et animatrice radio, elle est une passionnée de l’entrepreneuriat et suit de près les nouvelles initiatives dans le domaine. C’est en avril 2012 qu’elle développe Coloré, une ligne d’accessoires de mode & décoration.
Twitter: @MotsdElles