Le syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA) a annoncé lundi soir qu'il prolongeait ses négociations avec Chrysler et General Motors (GM), repoussant du même coup la menace de grève qui devait être mise à exécution à minuit.
Les TCA ont affirmé qu'ils continueraient à discuter avec les constructeurs automobiles américains tant que les choses progresseraient mais que, s'ils avaient l'impression d'être dans une impasse, ils décréteraient un débrayage à 24 heures d'avis.
Même si le syndicat a conclu une entente de principe avec Ford lundi, il devait déclencher une grève dans les usines de Chrysler et de GM à minuit, moment où les conventions collectives des travailleurs des trois entreprises arrivent à échéance.
Le président des TCA, Ken Lewenza, a déclaré lundi qu'il demanderait à Chrysler et à GM d'accepter que l'entente avec Ford serve de modèle pour leurs propres conventions collectives.
En vertu de ce contrat, 800 travailleurs mis à pied par Ford retourneront au travail, partiellement grâce à la création de 600 nouveaux emplois au sein de ses activités canadiennes.
La plupart des nouveaux postes se trouveront à l'usine de montage de Ford à Oakville, en Ontario, a indiqué Ken Lewenza.
Aucune augmentation de salaire n'est prévue pendant la durée du contrat, qui sera valide jusqu'en septembre 2016, mais chaque employé recevra une somme forfaitaire de 2000 $ par année lors des deuxième, troisième et quatrième années de la convention pour compenser la hausse du coût de la vie, de même qu'une prime de ratification de 3000 $.
GM a indiqué après l'annonce de lundi qu'il demeurait engagé à conclure une entente qui améliorera la capacité concurrentielle de GM Canada à l'avenir, mais qu'il ne ferait aucun commentaire au sujet de l'accord atteint par les TCA et Ford.
De son côté, Ford du Canada a indiqué que l'entente couvrait 4500 employés, mais le constructeur a refusé de parler des particularités de l'entente de principe tant qu'elle ne sera pas approuvée par les membres des TCA.
Les TCA ont concentré la plus grande partie de leurs énergies sur Ford ces derniers jours, ce qui laisse croire que Ford était peut-être plus ouvert à ce que les nouveaux employés finissent par obtenir les mêmes salaires que les travailleurs de longue date, même si leurs salaires de départ étaient réduits pendant quelques années.
Chrysler s'est montré "très inquiet" du fait que les négociations se tenaient principalement avec Ford. Selon lui, ce dernier n'est pas en bonne position pour mener les négociations parce qu'il a réduit sa présence au Canada ces dernières années.
Selon l'analyste du secteur automobile Tony Faria, Ford est le constructeur qui serait le moins touché par un accord qui lui serait "défavorable", de sorte que l'atteinte d'une entente avec Ford en premier pourrait être une mauvaise nouvelle pour les deux autres constructeurs.
L'entente avec Ford pourrait inciter GM et Chrysler à réévaluer leur présence au Canada, a quant à lui affirmé l'analyste Dennis DesRosiers.