BLOGUE. Demain, au bureau, pourrez-vous vous allonger et écouter le bruit des vagues? Ou bien, respirer de l’air frais et entendre les oiseaux gazouiller? Et ce, jusqu’à ce qu’un collègue survienne pour pouvoir, à son tour, bénéficier de la cabine de détente individuelle…
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Diaporama : Les bureaux de demain
S’agit-il là d’un rêve en couleurs? Pas du tout! C’est bel et bien ce qui nous attend dans les années à venir, du moins dans les bureaux les plus modernes. C’est que le travail au bureau est appelé à connaître une véritable révolution dans les prochaines années (certains parlent de l’horizon 2020…), tout bonnement pour des raisons démographique et financière.
En effet, les prix d’occupation du mètre carré ne cessent de grimper un peu partout dans le monde, y compris dans les banlieues des métropoles, ce qui pousse les entreprises à trouver le moyen de réduire l’espace de bureau accordé aux employés, sans pour autant leur gâcher la vie. Et donc, à innover.
Un récent article du magazine français Capital présente plusieurs innovations qui vont en ce sens. L’une d’elles a été adoptée à large échelle par le cabinet de conseil KPMG, à son tout nouveau siège social de Londres, inauguré l’an dernier : seulement 2 600 postes de travail sont disponibles, alors qu’il y a 4 000 salariés. Pourquoi? Parce que la haute direction de KPMG a opté pour la politique du «bureau à la demande», que l’on doit réserver à l’avance quand on veut travailler sur place, plutôt que chez soi.
De surcroît, chaque employé va disposer demain de moins d’espace qu’actuellement : les open spaces sur lesquels planchent nombre de firmes d’architecture intérieure font quelque 28 mètres carrés, superficie dans laquelle travailleront quatre personnes ; c’est grosso modo des dimensions deux fois moindres que ce que l’on connaît aujourd’hui.
La question saute aux yeux : allons-nous tous devenir fous au travail? Une telle rationalisation n’est-elle pas inhumaine? La réponse est : probablement, mais les architectes ne sont pas idiots, ils s’attachent à «humaniser» autant que faire se peut les bureaux de demain.
Par exemple, il est prévu des zones pour décompresser, comme la cabine que j’évoquais plus tôt. Idem, des bureaux à la demande pourront être immédiatement personnalisables : aussitôt identifié, l’occupant verra installées ses «préférences» non seulement sur l’ordinateur, mais aussi pour le réglage de son siège, l’acoustique, l’ambiance lumineuse, voire la décoration, avec l’affichage de photos personnelles sur un mur d’images numériques…
Les espaces de travail vont ainsi devenir «intelligents». «Il s’agira de lieux interactifs, qui s’adapteront en temps réel aux besoins de l’utilisateur et amélioreront confort et performance. Les machines auront des capacités de perception et d’action pour suivre au plus près le fonctionnement des êtres vivants», dit François Denieul, directeur du Laboratoire espaces intelligents.
À quoi s’attendre? La société suédoise Tobii Technology et le fabricant chinois Lenovo, entre autres, ont mis au point un PC à commande oculaire, qui devrait être lancé en 2013. Grâce à la technologie eye-tracking, il suffira de fixer un point de l’écran pour y placer le surseur, sans souris ni autre commande tactile. Néanmoins, il faudra encore cliquer manuellement, histoire de ne pas envoyer un courriel à l’état de brouillon par un clin d’œil involontaire…
Les robots pourraient aussi parvenir à nous faciliter la vie. La firme américaine Anybots a ainsi concoté un robot capable d’assister à des réunions à notre place! QB, un androïde doté de micros et de caméras, peut retransmettre en direct les discussions qui ont lieu dans une salle et permettre à son utilisateur d’intervenir à distance. Que l’on soit à son bureau… ou ailleurs (en déplacement, au club de golf, etc.).
On le voit bien, si l’on est appelé à passer moins de temps au bureau, la logique veut que l’on soit davantage présent chez soi. La tendance va donc aller à modifier sa résidence pour en faire un espace de travail personnel plus confortable qu’actuellement. Une idée : le bureau de jardin conçu par la firme britannique OfficePod. Celui-ci occupe un espace carré de 2,1 mètres et offre des espaces de rangement asticieux, le tout dans un design moderne basé sur des matériaux recyclés. Il peut être installé en quelques heures et être loué ou acheté.
Bien entendu, si sa résidence est difficilement transformable en bureau, alors d’autres possibilités sont envisageables, comme celle de carrément changer de domcile. C’est justement ce qui se produit en Bretagne, avec l’apparition d’un nouveau concept de quartiers résidentiels adaptés au télétravail. À Melesse, de nouvelles maisons sont en train de sortir de terre, non loin du golf de Cap Malo, des maisons conçues sur mesure pour que leurs occupants puissent travaillent de chez eux.
Ainsi, ces 105 maisons et 65 appartements permettent de faire fonctionner des ordinateurs en réseau grâce à un câblage local. Un bâtiment spécifique à l’entrée du domaine offre une salle de réunion, un espace d’exposition, des photocopieurs, de petits bureaux et même une gestion mutualisée du courrier. «Ce concept est proche de celui des pépinières d’entreprises. Il intéresse des ingénieurs en informatique, des consultants, des commerciaux, des représentants en assurances qui veulent travailler chez eux et bénéficier de services professionnels à proximité», explique Arnaud Jeulin, responsable commercial, de Performance Promotion, l’initiateur du projet.
L’avenir qui nous attend vous fait-il rêver? Ou bien cauchemarder? Vous donne-t-il l'impression de vous retrouver dans l'univers décrit par Jules Verne, dans sa nouvelle intitulée La Journée d'un journaliste américain en 2890 (voir PDF ci joint)?
Le philosophe français Henri Bergson, quant à lui, dit dans son Essai sur les données immédiates de la conscience : «L’idée de l’avenir est plus féconde que l’avenir lui-même»…
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