BLOGUE. Rêvons un peu. Oui, rêvons d'une équipe fonctionnelle. Vous savez, d'une équipe où les gens font ce qu'ils aiment et aiment ce qu'ils font. Et ce, ensemble. C'est-à-dire dans un même élan dynamique et victorieux. Rêve éveillé que tout cela? Non, car ce rêve est accessible.
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C'est ce que j'ai appris grâce à une étude intitulée Let's dance together: Synchrony, shared intentionality and cooperation. Une étude signée par deux enseignants de l'Université Victoria de Wellington (Nouvelle-Zélande): Ronald Fischer, professeur en psychologie, et Joseph Bulbulia, professeur en religion, tous deux assistés de leur étudiant Paul Reddish.
Ainsi, les trois chercheurs se sont penché sur une question intrigante : le fait d'agir au travail de manière synchrone avec les autres a-t-il un impact sur l'esprit de collaboration qui règne au sein de l'équipe? Autrement dit, ils ont voulu regarder si le synchronisme contribuait, ou pas, à la collaboration.
Pour s'en faire une idée, ils ont procédé à trois expériences. La première d'entre elles leur a permis d'en tirer les principaux enseignements. Voici de quoi il s'agissait…
Une centaine de volontaires ont été répartis en groupe de quatre personnes. Chaque groupe était enfermé dans une pièce vide. Là, chacun devait se mettre debout, un casque sur les oreilles. La mission : effectuer une série de mouvements de danse simples, au rythme du métronome diffusé par le casque. L'important était de conserver le rythme, six minutes durant.
Bien entendu, tous les groupes n'étaient pas placés dans les mêmes conditions :
> A. Pour certains, les quatre personnes recevaient dans les oreilles le même rythme (65 battements par minute). Tous étaient donc amenés à être synchrones.
> B. Pour d'autres, les rythmes étaient distincts (respectivement 60, 65, 70 et 75 battements par minute). Là, l'asynchronisme était de mise.
> C. Pour d'autres, aucun rythme de métronome n'était fourni. Il était juste indiqué aux participants qu'ils devaient s'arranger pour être synchrones dans leurs mouvements de danse.
> D. Pour les derniers, il était demandé de s'asseoir en demi-cercle devant un poste de télévision et de regarder des personnes faire les mouvements de danse de manière synchrone, sur un rythme de métronome audible.
Puis, chaque groupe a aussitôt dû se livrer à un petit jeu où, plus on se montre collaboratif, plus on est gagnant. Le principe était très simple. Chacun disposait de 5 dollars et devait décider, sans être vu des autres, de la somme qu'il mettait dans le pot commun, sachant que la somme récoltée serait doublée et partagée équitablement entre tous. Le dilemme, on le voit bien, c'est qu'il y avait moyen d'empocher plus d'argent que les autres, à condition de mettre soi-même très peu de son argent dans le pot commun et que les autres, en revanche, y mettent beaucoup de leur argent.
Enfin, chaque participant a dû répondre à un questionnaire visant surtout à évaluer l'esprit de collaboration de chacun. Résultats? Fort intéressants :
> Avantage au but commun. 55% des participants placés dans la condition C ont mis leurs 5 dollars dans le pot commun.
> Avantage aussi au synchronisme. 50% des participants placés dans la condition A ont mis leurs 5 dollars dans le pot commun.
> Faiblesse de la passivité. 33% des participants placés dans la condition D ont mis leurs 5 dollars dans le pot commun.
> Faiblesse accentuée de l'asynchronisme. 23% des participants placés dans la condition B ont mis leurs 5 dollars dans le pot commun.
Des résultats corroborés par les deux autres expériences. «Par conséquent, dès lors que nous partageons un but commun et œuvrons en même temps de manière synchrone, nous sommes portés à collaborer efficacement avec nos coéquipiers», soulignent les auteurs de l'étude.
Que retenir de tout cela? C'est évident :
> Qui entend bonifier la collaboration au sein de son équipe a tout intérêt à inciter chacun à œuvrer de manière synchrone avec les autres. Tout bonnement parce qu'avoir tous ensemble le bon rythme donne le goût d'entrer dans la danse.
En passant, le poète français Paul Éluard a dit dans Poèmes retrouvés : «Un cœur n'est juste que s'il bat au rythme des autres cœurs».
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