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N'est-il pas commun d'entendre la question : ''Que devrais-je faire avec ce titre?''. Pour une majorité d'investisseurs, les médias en général constituent une source d'information précieuse pour connaître les opportunités. Lorsque ces dernières sont saisies et qu'elles font ainsi partie du portefeuille, les médias nous renseignent sur leurs perspectives. Ce que les investisseurs cherchent à savoir, c'est s'ils doivent conserver leurs titres ou les vendre.
Comme plusieurs analystes et experts présentent des opinions différentes, on s'applique minutieusement à les sonder afin de connaître la recommandation la plus répandue. Si à l'unanimité tous sont d'accord pour dire qu'il s'avère impératif de vendre le titre ''X'', tout investisseur qui leur prête attention ne manquera pas de procéder à la liquidation du titre ''X''. Lorsque les avis sont partagés, on nage dans la confusion. Qui dit vrai? Pourquoi n'existe-il pas un consensus clair et précis?
Suite à la lecture de notre blogue sur le titre Bombardier, un investisseur qui détenait le titre en portefeuille rétorqua en ces termes :
''C'est bien beau tout cela, mais ça ne me dit pas si je devrais le garder ou le vendre!''
Même si nous lui fournissions les informations les plus précieuses et les évaluations les plus justes, notre investisseur n'y accorderait même pas cinq minutes! Il ne s'intéresse pas au carnet des commandes et aux perspectives, au compétiteur de Bombardier Embraer ou à la santé financière de l'entreprise. Si un expert en aéronautique lui consacrait deux heures de son temps à expliquer le modèle d'affaire de la société, notre investisseur s'impatienterai au bout de quinze minutes et aurait le goût de crier qu'il veut simplement savoir s'il doit conserver ou vendre!
Il nous fit savoir qu'il était déçu de ses rendements. Il avait l'air découragé. Toutefois, chaque fois qu'il croise l'opportunité d'apprendre davantage sur l'un de ses titres, son esprit se ferme et se concentre sur un unique but : une recommandation!
Voilà une attitude qui mène tôt ou tard à des résultats boursiers catastrophiques. Tentez de suivre des recommandations comporte plusieurs inconvénients majeurs :
- On dépense davantage de temps par rapport à l'achat pur et simple d'un fonds indiciel;
- On suit des recommandations sans pouvoir évaluer la qualité de leurs sources;
- On n'acquiert aucune nouvelle connaissance par rapport à l'industrie et l'entreprise sous-jacentes au titre.
Trop souvent, s'attarder aux opinions des autres revient à faire confiance à des gens qui n'ont peut-être pas les compétences pour évaluer le titre pour lequel on tente d'obtenir une recommandation. Il devient donc impossible de ''qualifier'' la source d'information. Si vous effectuez vos recherches par vous-mêmes, vous saurez rapidement distinguer les personnes compétentes parmi celles qui ''pensent'' qu'elles sont compétentes. En questionnant les experts, les autres investisseurs ou les employés de l'entreprise visée, vous devez rechercher des indices vous permettant de mieux comprendre l'entreprise et son secteur. Vous pourrez ensuite chercher à valider l'information en consultant des documents.
À l'instar de l'investisseur qui cherche simplement une recommandation, on se doit de sonder toutes les sources d'informations disponibles autour de nous. Toutefois, le but recherché ne sera pas une opinion précise quant à l'achat ou la vente d'un titre, mais plutôt un élément d'information nous permettant de poursuivre nos recherches plus loin. Nous pourrions donner un exemple bien pertinent à ce sujet. Lorsque l'on consulte un employé qui travaille pour l'entreprise concernée, nous recueillons souvent des renseignements que nous ne pourrions obtenir en épluchant les documents qui sont publiés sur le net. Ces renseignements s'avèrent donc précieux.
Néanmoins, il arrive fréquemment que les connaissances de l'employé par rapport à l'évaluation d'un titre boursier soient très limitées. Ainsi, il pourrait démontrer un optimisme débordant sur le titre de son employeur, même lorsqu'il est surévalué. Dans d'autres circonstances, l'employé ignore la situation financière de son entreprise (faute d'avoir consulté le bilan), et ne tiendra pas compte de son endettement. Dans un tel contexte, une recommandation de sa part sur le titre devra être ignorée.