Analyse : Quincaillerie Richelieu profite de la récession

Publié le 04/08/2009 à 13:08

Bloomberg

Quincaillerie Richelieu a tout ce qu'il faut pour sortir plus forte de la récession en gagnant des parts de marché et en réalisant des acquisitions.

 

Malgré la baisse de ses revenus et de ses marges, le distributeur de 58 000 articles de quincaillerie et de rénovation reste plus rentable que ses concurrents et dégage des flux de trésorerie stables, fait valoir Ralph Lindenblatt, portefeuilliste chez Bissett Asset Management.

"Pendant que la récession gronde, nous restons fidèles à notre stratégie et nous nous développons", dit Richard Lord, président de Quincaillerie Richelieu, en entrevue.

Richelieu vient notamment d'ouvrir deux centres de distribution, avec salles d'exposition, à Cincinnati (Ohio) et à Louiseville (Kentucky), le 1er juin, bien que ses ventes aux États-Unis aient chuté de 22 % au deuxième trimestre.

"Il est important d'avoir des salles de montre pour nos produits, car le quart de nos revenus proviennent d'architectes et de designers qui recommandent nos produits à leurs clients pour leur cuisine et leur salle de bain", explique M. Lord.

Richelieu gagne des parts de marché auprès des détaillants en investissant dans de nouveaux présentoirs et en offrant des rabais. Les détaillants lui procurent 18 % de ses revenus. Richelieu a notamment plus que doublé la superficie occupée par ses produits dans les magasins-entrepôts Rona. Ses produits sont aussi en vente dans les 14 magasins canadiens du détaillant américain Lowe's.

"Tous ces investissements vont rapporter. Nous ouvrons 300 nouveaux comptes clients par mois, surtout aux États-Unis", dit M. Lord.

Richelieu prévoit ouvrir d'autres centres de distribution et réaliser d'autres petites acquisitions d'ici la fin de 2009, précise-t-il.

Pour les investisseurs patients

Avant de récolter les fruits de la stratégie de Richelieu, les investisseurs devront traverser une courte période de turbulences. "Nous croyons que Richelieu tirera profit de la conjoncture difficile pour émerger encore plus solide après la récession, grâce à son bilan exemplaire et à son équipe de direction chevronnée", écrit Jessy Hayem, analyste chez TD Newcrest.

Toutefois, Mme Hayem ne recommande pas l'achat du titre, parce que l'action est déjà bien évaluée en fonction des prochains bénéfices.

"Malgré toutes les qualités de Richelieu, le ressac économique réduit ses revenus, ses bénéfices et ses marges", dit Martin Dufresne, gestionnaire chez Fiera Capital.

Il ne faut pas s'empresser d'acheter le titre, dit Anthony Zicha, de Scotia Capitaux, puisque les revenus baisseront de 2 % et le bénéfice, de 14 % en 2009, prévoit-il.

Essentiellement, le bénéfice par action de Richelieu stagne depuis trois ans : le consensus des analystes pour 2009, à 1,39 $, est comparable à celui de 2006; celui de 1,53 $ prévu en 2010 est comparable à celui de 2008.

Rentable malgré la récession

Toutefois, les investisseurs patients peuvent lentement accumuler des actions, dit Benoit Caron, analyste à la Financière Banque Nationale. Et ils sont justifiés de le faire, car Richelieu n'est pas endettée, est bien gérée et dégage des flux positifs d'environ 30 millions de dollars par année, dit Martin Ferguson, de Mawer Investment.

"Nous apprécions le fait que l'entreprise est rentable en pleine récession et a les moyens de poursuivre sa stratégie disciplinée d'acquisitions, dans un marché encore fragmenté", indique Ralph Lindenblatt, de Bissett.

"Son rendement de l'avoir devrait remonter à 15 % au cours des prochaines années, ce qui devrait valoir au titre une évaluation supérieure", explique M. Lindenblatt.

Le rendement de l'avoir des actionnaires reste supérieur à 10 %, bien que l'entreprise ne s'endette pas pour gonfler ses rendements financiers, note Ian Cooke, portefeuilliste chez QV Investors. "Un rendement de l'avoir élevé et un dividende de près de 2 % enrichiront les actionnaires au fil des ans."

Potentiel

>Avantage concurrentiel sur ses rivales affaiblies.

>A les moyens de saisir des occasions d'acquisition.

Risques

>Baisse de la demande pour ses produits.

>Le titre s'échange peu.

Thèmes associés: Analyse, Récession

Dominique Beauchamp

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