Ubisoft a annoncé la création de 500 emplois à Montréal en présence de la première ministre Pauline Marois et de trois autres membres du gouvernement. (Photo: Denis Lalonde)

Québec modernise son crédit d’impôt pour la création de titres multimédias, sans toutefois être capable de chiffrer cet engagement.

«C’est une demande de l’industrie. Le crédit d’impôt répondait de moins en moins aux nouvelles réalités du marché. Pour que l’industrie continue de progresser, il nous fallait réagir», a déclaré le ministre des Finances et de l’Économie, Nicolas Marceau, citant notamment l'émergence des jeux sociaux et mobiles depuis quelques années.

La nouvelle mouture du crédit d’impôt est plus inclusive, en ce sens qu’elle englobe cinq nouveaux métiers :

- Développeurs de titres multimédias en ligne ;

- Développeurs de communauté ;

- Maîtres de jeu ;

- Service technique à la communauté ;

- Responsables des activités technologiques.

Québec abolit également la période de temps au cours de laquelle le crédit d’impôt était applicable afin de favoriser l’amélioration continue des jeux produits dans la province sur de longues périodes. À ce jour, chaque titre multimédia pouvait bénéficier du crédit d’impôt de la conception jusqu’à 36 mois après sa date d’achèvement. Le crédit maximal demeure toutefois à 37,5% du salaire brut des employés.

Le président du conseil sortant d’Alliance numérique et ancien directeur général du studio Eidos Montréal, Stéphane D’Astous, a salué la décision de Québec de moderniser le crédit d’impôt : «C’est une bonne nouvelle. Cela permettra de donner plus de place à des métiers qui n’existaient pas il y a cinq ans», dit-il.

Le ministre Marceau n’a toutefois pas voulu préciser quel serait l’impact prévu de ces modifications sur l’enveloppe budgétaire. «Nous souhaitons simplement que le montant alloué au crédit d’impôt augmente avec les années, car cela montrera la vitalité de l’industrie», a-t-il dit.

En 2012, le crédit d’impôt a coûté 128 millions de dollars au gouvernement québécois.

Un investissement de 373 millions de dollars

Le gouvernement a fait l’annonce de ce changement au cours d’une conférence de presse dans les studios d’Ubisoft, où l’entreprise a annoncé la création de 500 emplois sur sept ans dans la métropole.

L’annonce d’Ubisoft prévoit la création d’un pôle d’opérations de jeux et d’infrastructures en ligne à Montréal et nécessitera un investissement de 373 millions de dollars sur sept ans. Investissement Québec a consenti une contribution financière non remboursable de 9,9 millions de dollars à l’entreprise française pour favoriser la candidature de la métropole.

«Montréal était en concurrence avec d’autres villes pour l’obtention du projet et le montant consenti par Québec a fait une différence, de même que la créativité de nos équipes», a soutenu le vice-président affaires corporatives chez Ubisoft, Francis Baillet, sans préciser l’identité des rivales.

Le président-directeur général d’Ubisoft Montréal et Toronto, Yannis Mallat, a ajouté que les racines de l’entreprise étaient bien ancrées dans la métropole, ce qui a joué en faveur de la candidature. «La société est présente à Montréal depuis 1997 et elle y compte 2650 employés à ce jour. Nous voulons miser sur tout ce qui a été bâti», dit-il.

Les 500 emplois créés par Ubisoft porteraient les effectifs de l’entreprise à environ 3 500 au Québec d’ici 2020. Les postes couvriront de nouvelles compétences, dont des spécialistes de la gestion réseau et de communautés, des analystes en intelligence d’affaires, des mathématiciens, des experts en télémétrie, des opérateurs de systèmes et des spécialistes en monétisation et en marketing interactif social.

M. Mallat a affirmé qu’avec cet investissement, Montréal se positionnait pour développer les compétences humaines de demain : «Les titres de prochaine génération s’adapteront aux joueurs en temps réel, en plus d’être accessibles en tout temps, en tout lieu. Les nouvelles consoles permettront un lien de connectivité très fort. Les joueurs pourront se regrouper, moduler les jeux selon leurs préférences et partager leurs résultats», dit-il.