Dans le viseur des autorités de la concurrence, Google et Facebook chutent en Bourse

Publié le 03/06/2019 à 14:46

Dans le viseur des autorités de la concurrence, Google et Facebook chutent en Bourse

Publié le 03/06/2019 à 14:46

Par AFP

(Photo: 123RF)

Facebook et Google chutaient lourdement en Bourse lundi, les autorités américaines de la concurrence fourbissant leurs armes contre les deux géants américains, déjà critiqués de toute part pour leur puissance et soupçonnés d'étouffer la concurrence. 

Lundi après-midi, Alphabet perdait 6,62% et Facebook chutait de 6,95%.

Entraîné dans leur sillage, Amazon reculait de 4,97%. 

Déjà dans le collimateur de la Federal Trade Commission (FTC) américaine qui mène depuis un an des investigations sur ses pratiques en matière de respect de la vie privée et des données des utilisateurs, Facebook pourrait voir la liste de ses soucis réglementaires s'allonger avec, en plus, des investigations sur les questions de concurrence. 

D'après le Wall Street Journal, la FTC et le ministère de la Justice (DoJ) qui se partagent le rôle d'autorité de la concurrence aux États-Unis, se sont en effet répartis la tâche quant aux investigations sur les deux géants: Facebook pour la FTC, Google pour le DoJ. 

Signal que les ennuis se précisent pour les deux colosses de la Silicon Valley. 

Ce genre d'enquêtes peuvent potentiellement déboucher sur de fortes amendes et/ou des procès devant les tribunaux. Le plus gros risque pour les entreprises visées dans ce genre de dossier, c'est que les autorités exigent des ventes d'activités pour les faire maigrir et amoindrir leur puissance. 

Cambridge Analytica 

Ces enquêtes «pourraient représenter les prémisses d'une tendance anti-monopolistique dans cette industrie», a estimé Ken Berman de la société de courtage Gorilla Trades. 

Google et Facebook rejettent régulièrement toute idée de monopole affirmant par exemple que les internautes peuvent utiliser un autre moteur de recherche ou un autre réseau social. 

Depuis le scandale des fuites de données d'utilisateurs vers la firme britannique Cambridge Analytica en mars 2018, la FTC enquête sur ce sujet et devrait infliger au groupe de Mark Zuckerberg une amende record. 

En avril, en publiant ses résultats du premier trimestre et ses 15,1 G$ US de chiffre d'affaires, Facebook avait indiqué s'attendre à une amende de 3 à 5 G$ US de la part de la FTC sur le dossier des données personnelles.

Quant à Google, c'est le DoJ qui est chargé du dossier et s'apprête à ouvrir une enquête pour pratiques anti-concurrentielles concernant son moteur de recherche et d'autres activités.  

«Google est sous pression», ont commenté lundi les analystes de la maison de courtage Charles Schwab. 

La FTC avait mené il y a plusieurs années une vaste enquête sur la domination de Google dans la recherche en ligne et la publicité avant de la clore sans suite en 2013.

Certains élus américains avaient demandé récemment la réouverture de cette enquête.

Selon le cabinet eMarketer, Google va capter cette année 37,2% des revenus de la publicité digitale et Facebook 22,1%, loin devant le troisième, Amazon, avec 8,8%.

Google détient, comme Facebook, une large part du marché de la pub en ligne et son système mobile Android équipe la majorité des smartphones dans le monde. Son chiffre d'affaires au premier trimestre a été de 36,3 G$ US. 

Démantèlement 

Le fait que Google et Facebook soient à ce point dans le collimateur des autorités américaines n'est pas vraiment une surprise, tant les appels au démantèlement et les critiques tous azimuts contre les géants de la tech se multiplient ces derniers mois, et ce des deux côtés de l'échiquier politique. 

La potentielle candidate démocrate à la prochaine présidentielle Elizabeth Warren a proposé en mars de disloquer les géants de la tech. Dans son viseur notamment, Facebook, Amazon et Google, accusés d'avoir «trop de pouvoir aujourd'hui». 

Deux mois plus tard, le co-fondateur de Facebook lui-même, Chris Hughes, qui a quitté l'entreprise depuis, a appelé dans une tribune au vitriol à s'attaquer à la position monopolistique du groupe qui revendique 2,7 milliards d'utilisateurs mensuels sur l'ensemble de ses plateformes, en forçant le réseau social à se séparer d'Instagram et de WhatsApp. 

La Commission européenne a de son côté infligé le 20 mars pour la troisième fois en moins de deux ans une forte amende à Google, l'accusant de nouveau de pratiques anticoncurrentielles dans l'Union européenne.

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