Les salariés de France Télécom sont consultés à partir de ce lundi sur leurs conditions de travail. Ils ont un mois pour répondre, s'ils le souhaitent et anonymement, à un questionnaire réalisé par un cabinet d'audit indépendant et adressé par courriel aux 102.000 salariés du groupe.
De leur côté, les syndicats de France Télécom-Orange appellent à une journée de mobilisation mardi, jour d'une nouvelle séance de négociations sur le stress au travail et alors qu'un 25e salarié de France Télécom s'est donné la mort le 15 octobre. On indiquait de sources syndicales que des rassemblements sont prévus devant les sites de l'entreprise un peu partout en France.
Réalisé par le cabinet Technologia, le questionnaire est la première étape d'un vaste état des lieux sur les conditions de travail dans le groupe, décidé lors de la séance de négociations sur le stress au travail du 18 septembre dernier. Les salariés ont jusqu'au 16 novembre pour y répondre.
Il comporte 170 questions très précises, dont les réponses sont à cocher, divisées en 20 chapitres portant sur la "charge de travail", le "soutien social", la "reconnaissance", la "mobilité fonctionnelle et géographique", les "contraintes professionnelles", la "relation managériale", l'"ambiance de travail et la pénibilité", les "violences et intimidations" ou encore la "situation psychologique".
"Il y a des problèmes de routage avec des questionnaires qui arrivent dans la rubrique 'courriers indésirables'", a observé lundi Sébastien Crozier, porte-parole du syndicat CGC-UNSA à France Télécom Orange. "Les salariés trouvent deux problèmes: il n'y a pas assez de place pour l'expression libre et on ne leur parle pas de l'avenir, alors que le principal débat aujourd'hui porte sur le projet d'avenir", a-t-il ajouté.
De son côté, la CFDT estime dans un communiqué que depuis les décisions annoncées mi-septembre, malgré des "intentions", "pour l'essentiel au quotidien (...) les choses évoluent peu ou pas du tout". "Quel que soit notre service, notre métier, notre statut, que nous soyons employé, cadre expert ou cadre manager, nous attendons autre chose que de la compassion", ajoute le syndicat.
Selon la CFDT, "les mesures d'urgence concrètes ne sont pas encore en place et l'on sent que les résistances sont énormes de la part de ceux qui ne veulent pas perdre une miette de leur pouvoir".
L'organisation syndicale estime que "chaque salarié doit pouvoir retrouver dans son environnement de travail humanité, solidarité et soutien collectif laissés de côté par la direction depuis de longues années".
Et elle considère que "les salariés doivent prendre leur situation en main en faisant vivre eux-mêmes ces valeurs humaines sans attendre de directives. Il ne faut pas hésiter à s'octroyer du temps pour échanger entre nous, à écouter un collègue que nous sentons en difficulté, à joindre ou faire joindre le collègue en congé maladie que nous n'avons pas eu au téléphone depuis quelques jours, et s'il le faut, demander conseil à un autre collègue, interpeller les services sociaux, le médecin du travail, un délégué du personnel".
