Symantec : un vétéran à la recherche d'un second souffle


Édition du 16 Septembre 2017

Symantec : un vétéran à la recherche d'un second souffle


Édition du 16 Septembre 2017

Par Stéphane Rolland

[Photo: 123rf.com]

Le vétéran de la sécurité informatique Symantec (SYMC, 31,92 $ US) s'est fait dépasser par les nouveaux acteurs, mais la direction a un plan de match pour revenir à l'avant-plan. Les premiers signes sont encourageants, même si bien des analystes préfèrent rester sur les lignes de côté.

Ilya Kundozerov, de Morningstar, porte un jugement sévère sur l'entreprise qui produit l'antivirus Norton Security. «Nous ne voyons pas cette entreprise comme un innovateur ou un meneur dans son domaine, écrit-il. Nous sommes incertains quant à sa capacité de générer de la surperformance.»

Près de 46 % des revenus de Symantec proviennent des solutions offertes aux particuliers. Or, la vente d'antivirus destinés à protéger les portables et les ordinateurs est un marché qui subit un «déclin séculier», souligne l'analyste. La société continue de dominer les parts de marché dans ce segment, mais celles-ci sont passées de 43 % en 2010 à 39 % en 2015, note-t-il.

De plus en plus de ménages délaissent les ordinateurs personnels, car les appareils mobiles (téléphones intelligents et tablettes) comblent leurs besoins. Ce changement d'habitude entraîne une baisse des parts de marché pour les produits de Symantec, explique M. Kundozerov.

De plus, la concurrence est forte, car il existe maintenant des antivirus distribués gratuitement. Même en mettant au point de meilleurs produits, Symantec peinerait à tirer profit de cette valeur ajoutée face à un concurrent qui donne un accès gratuit à la version de base de son antivirus. «La plupart des consommateurs n'ont pas les connaissances techniques pour faire la différence», avance l'analyste.

La société offre également ses services aux entreprises. Les parts de marché sont plus stables dans ce secteur, mais les marges y sont inférieures, note M. Kundozerov. Le bénéfice avant impôts, intérêts et amortissement (BAIIA) dans la division «particuliers» est de 54 %. En comparaison, il est de seulement 9 % dans la division «entreprises». L'analyste se demande également si la firme a suffisamment innové en cette époque où les attaques informatiques sont de plus en plus sophistiquées.

L'opinion de l'analyste reflète la prudence du consensus. Des 28 analystes qui suivent le titre, 11 émettent une recommandation d'achat, contre 16 qui suggèrent de conserver le titre et 1 qui recommande de le vendre. Leur cours cible moyen est de 32,96 $ US.

Keith Weiss, de Morgan Stanley, est dans le camp des optimistes. Il pense que la société est bien positionnée pour générer une progression «durable à long terme» de son bénéfice par action. Au dernier trimestre, les résultats meilleurs qu'attendus s'expliquaient par une gestion serrée des coûts, mais il croit que l'entreprise sera bientôt en mesure d'accroître sa rentabilité grâce à une progression des revenus.

M. Weiss aime la stratégie de la nouvelle direction. Symantec a acquis Blue Coat en juin 2016. Ensuite, elle a récupéré les hauts dirigeants de l'entreprise. Greg Clark, le PDG de Symantec, était à la tête de Blue Coat avant la transaction. Le même transfert a été effectué pour le chef des finances, le chef de l'exploitation et plusieurs autres dirigeants.

Parmi les décisions qu'apprécie M. Weiss, on compte le fait que la direction se soit départie des actifs qui ne contribuent pas à sa croissance. Elle bonifie ses efforts de vente grâce à l'intégration de Blue Coat. En ce qui concerne la division consommateurs, elle développe une offre globale comportant plus d'une facette de la sécurité en ligne. L'analyste croit que le déclin de la division particuliers s'atténuera et que les marges de la division entreprises s'amélioreront.

Les plus récents résultats envoient un signal positif quant à la capacité de la direction de relancer l'entreprise, ajoute Philip Winslow, de Wells Fargo. Il croit que cela se reflète dans la valeur du titre. Cependant, ses inquiétudes quant à l'augmentation de la concurrence et à la forte présence de Symantec dans les services aux particuliers - services qui éprouvent des difficultés - demeurent.

32,96 $ US
Cours cible moyen des 28 analystes qui suivent le titre de Symantec. Seulement un d'entre eux recommande de s'en départir.

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