Sophie Forest nommée ange investisseur de l'année au Canada

Publié le 09/11/2017 à 11:06

Sophie Forest nommée ange investisseur de l'année au Canada

Publié le 09/11/2017 à 11:06

Par Denis Lalonde

Sophie Forest, associée directrice générale chez BrightSpark Ventures. (Photo: courtoisie)

Sophie Forest, associée directrice générale chez Brightspark Ventures, a été nommée ange investisseur de l'année au Canada à l'occasion du plus récent congrès World Angel Investment Summit, qui s'est tenu du 2 au 5 octobre à Montréal.

L'événement, organisé par la National Angel Capital Organization (NACO), récompense depuis quatre ans un «individu pour sa contribution significative à l'évolution de l'investissement providentiel au Canada». 

Première femme à remporter ce prix, elle espère que sa nomination incitera plus de jeunes femmes à intégrer le monde de l'investissement privé, un métier à majorité masculine.

Mme Forest est d'avis que le prix récompense ses efforts pour avoir mis en place, avec le co-fondateur de Brightspark, Mark Skapinker, un nouveau modèle d'affaires permettant aux anges investisseurs de se regrouper.

Cette dernière explique que la société de capital de risque a commencé à offrir, il y a trois ans, la possibilité à des individus fortunés d'investir dans des startups de l'industrie des technologies de l'information même s'ils n'avaient pas les compétences pour bien analyser les dossiers.

«Comme entreprise de capital de risque, quand nous désirons ajouter une startup à notre portefeuille, nous créons un fonds ciblant les investisseurs privés qui voudraient se joindre à nous. La taille de nos investissements varie de 1,5 million de dollars (M$) à 2,5M$ et la contribution moyenne de chaque investisseur est de 40 000$», raconte-t-elle.

Sophie Forest affirme que Brightspark compte sur un réseau de plus de 2000 anges investisseurs à travers le Canada. «Ils utilisent nos compétences pour pouvoir avoir accès à des transactions privées dans l'industrie des technologies de l'information (TI), ce qu'ils ne faisaient pas avant», dit-elle.

Une pionnière? 

Lorsqu'on lui demande si elle est une pionnière des investissements en capital de risque en TI, Mme Forest se rappelle qu'à ses débuts, il lui arrivait souvent de participer à des réunions où elle était la seule femme dans la pièce et où on lui demandait si elle était la secrétaire. 

La dirigeante se dit surtout encouragée de voir des hommes et des femmes de 28, 30 ou 35 ans travailler d'égal à égal dans le monde de l'investissement. «Quand je suis passée par là, ce n'était pas comme ça», dit la mère de trois filles.

Déboulonner le mythe des licornes

Brightspark a investi dans quelques entreprises qui ont par la suite obtenu de très bons résultats, notamment Radian6, achetée par SalesForce pour un montant de 326M$US en mars 2011. L'entreprise est également actionnaire de la startup montréalaise Hopper, qui a obtenu un financement de 82M$ en décembre 2016, dont 40M$ provenaient de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Hopper est derrière une application qui se spécialise dans l'analyse prédictive des prix des billets d'avion et a récemment lancé une version similaire de son produit ciblant les prix des chambres d'hôtels dans la ville de New York.

«Chaque décision d'investissement repose sur l'équipe de direction en place. Les entrepreneurs d'exception ne sont pas des bêtes faciles à reconnaître. Ce sont des gens hors du commun, qui ont une capacité créative très grande et qui sont très persévérants. Notre habileté doit être de les reconnaître et de les supporter sans chercher à les changer», raconte Mme Forest, citant l'exemple de Hopper et de son PDG, Frédéric Lalonde.

«Le plan d'affaires de Hopper a changé plusieurs fois en cours de route. Il y a eu des périodes où on pensait que ça ne fonctionnerait pas du tout et où on était découragé, mais aujourd'hui, l'entreprise est florissante. D'autres investisseurs auraient abandonné ou essayé de changer son plan. Mais selon moi, quand on appuie des personnes d'exception, il ne faut pas essayer de les changer», dit-elle. 

Mme Forest ajoute également que l'obsession des licornes (les startups dont la valorisation dépasse le milliard de dollars) ne veut absolument rien dire. «Au Québec, les sociétés qu'on qualifie de futures licornes finissent toujours par avoir un succès mitigé. Il y a des entreprises qui utilisent leurs capitaux de manière très efficiente et qui n'ont pas besoin d'effectuer des rondes de financement. Investir dans une entreprise dont la valeur atteint 1 milliard $, ce n'est pas ce qui est le plus important», dit-elle.

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