Paul Dontigny : BCE et la fin de l'illusion

Publié le 26/11/2008 à 00:00

Paul Dontigny : BCE et la fin de l'illusion

Publié le 26/11/2008 à 00:00

Par Paul Dontigny Jr

Tout comme l'émission au public d'actions de Blackstone ou les problèmes initiaux dans le Hedge Fund de Bear Stearns.

C'est une affaire de psychologie, d'illusion, d'arrogance et de pouvoir. Les joueurs étaient d'une part, une compagnie qui, à mon avis en tant que client, ne s'occupait pas bien de ses clients (je le dis ainsi pour être poli - et notez que le nouveau management en a fait sa première priorité) et était à risque de manquer un virage technologique et de tendances de l'industrie et des consommateurs.

Et d'autre part, des investisseurs institutionnels en manque de bons investissements, limités par des règles et des politiques de placement erronées et dépassées. Avec en plus, les nouveaux rois de l'univers : LE "Private Equity", investisseurs privés mystérieux qui avaient fait énormément d'argent depuis quelques années. Ne trouvant plus de compagnies à prix intéressant, ils se sont probablement dit "achetons en une grosse et gérons la à notre guise, car nous ferons certainement mieux que les dirigeants actuels..."

Ou bien ils se sont peut-être dit dans leur fort intérieur " faire la plus grosse transaction de l'histoire avant la retraite ... ce serait un beau couronnement". ou encore, comme je l'ai expliqué brièvement dans ma chronique vidéo (lien ci-dessus), "il y a un deal fiscal incroyable à faire".

La réalité est probablement un amalgame de toutes ces idées. Mais la perception de création de valeur économique dans cette transaction a été surestimée à mon avis, et c'est l'opinion que j'ai de cette transaction depuis le premier jour. Sachez que je ne l'ai pas analysée avec mes propres chiffriers et je n’en ai pas fait l'évaluation. Il est donc possible que j'aie manqué quelque chose ou mal interprété ... mais je ne crois pas.

Je dois dire que je n'ai jamais compris pourquoi les caisses de retraite impliquées étaient prêtes à prendre autant de risque. Il y a un risque d'opération ou d'affaires supplémentaire à celui d'un actionnaire passif. Il ya aussi un risque d'être forcé à réinvestir. Il y a de toute évidence un risque important de liquidité.

Bref, c'était une transaction imaginée surtout du point de vue d'un montage financier et d'un Work-Out : transaction par des gens de financement corporatif ou de banques d'affaires visant à acheter, réparer, modifier, et revendre une entreprise ou ses parties pour faire un gain. ou possiblement fusionner des filiales avec d'autres compagnies en portefeuille. Beaucoup de brassage de papier qui, historiquement, a créé bien peu de véritable valeur économique.

La date buttoir est le 11 décembre. Ces dates se changent. Il n'est pas dit que la transaction ne réapparaîtra pas sous une forme ou une autre. Mais dans le contexte actuel, qui voudrait acheter BCE au prix prévu à part ceux qui sont pris dedans ? De plus, Citigroup est un des financiers de la transaction ...

Bref, cette transaction a-t-elle une âme ?

Ha oui ... Une leçon à apprendre : Je dois dire que j'ai toujours recommandé aux gens qui me posaient la question de vendre leurs actions de BCE au lieu d'attendre le plein prix. Ce n'est pas parce que j'ai prévu que la transaction échouerait. Simplement parce qu'il y avait un risque ... une possibilité que ça ne passe pas. cette possibilité était présente du début à la fin à cause de la difficulté à identifier la valeur économique de la chose. Parfois, quand on a un doute, il est préférable de s'abstenir.

Parfois, très souvent je dirais, en fait ... la plupart du temps, quand il y a un risque difficile à définir, vaut mieux l'éviter.

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