En effet, l’appareil de Research in Motion qu’il a traîné partout avec lui durant la campagne électorale - qui lui a permis de relire ses discours, de s’informer en temps réel, de téléphoner et d’échanger des courriels – sera empoché par les services de sécurité américains.
Pourquoi? Parce que ce gadget électronique qui s’est révélé un atout majeur dans la campagne électorale risque de se transformer en fragilité, une fois devenu président.
Un exemple : des employés de Verizon ont eu accès, il y a quelques semaines, au compte téléphonique de Barack Obama ; qu’adviendrait-il si quelqu’un pouvait discrètement consulter tous les courriels du président des Etats-Unis?
À cause de Nixon
En fait, cette procédure de sécurité découle des agissements de Richard Nixon, lors du scandale du Watergate. En 1978 a été adoptée la loi du Presidential Records Act, après que Nixon ait détruit de nombreux documents, si bien que toute la correspondance papier ou électronique du président devient une archive du domaine public.
Ces correspondances écrites, enregistrées ou électroniques des plus hauts représentants de l'Etat sont ainsi théoriquement rendues accessibles au public 12 années après leur existence. Elles peuvent être exigées par le Congrès ou la justice lors d'enquêtes.
D’ailleurs, l'administration Bush fait actuellement l'objet d'une plainte en justice pour que Dick Cheney, le vice-président, ne détruise pas certains documents, même s’il affirme ne pas être sous le coup de cette loi, n’appartenant pas «à la branche exécutive» du gouvernement.
Obama qui pleure, Bush qui rit
En conséquence, tous les courriels et autres communications qu'effectuerait Barack Obama avec son BlackBerry pourraient être divulgués un beau jour, que les messages soient envoyés ou reçus. Et les services de sécurité de la Maison Blanche ne veulent pas que cela se produise, même si cela ne fait pas l'affaire du nouveau président, qui a déjà indiqué à demi-mots qu'il ferait tout pour conserver son «lien avec l'extérieur».
George W. Bush avait donné l’exemple lors de son investiture. Il aurait même envoyé un dernier courriel à ses amis, juste avant de devenir président, qui disait «Bye, rendez-vous dans quelques années».
Obama perd donc son BlackBerry, mais Bush, lui, va pouvoir s’y mettre…
Avec AFP.