Martin Carrier. (Photo: LesAffaires.com)
L'ancien chef de studio de Warner Bros. Games Montréal, Martin Carrier, reprend du service dans l'industrie du jeu vidéo, devenant président et chef de la direction de Frima Studio.
Cette nomination est entrée en vigueur le 7 août.
Au cours de sa carrière de 20 ans dans le monde du jeu vidéo, M. Carrier a aussi travaillé chez O&O, dont il est le fondateur, de même que chez Bluestreak et Ubisoft Montréal. Il avait annoncé son départ de Warner Bros. en juillet 2016 après avoir dirigé le studio de Montréal pendant plus de six ans.
«J'ai quitté WB Games en très bons termes. Ce fut une expérience incroyable d'apprentissage, d'entrepreneuriat et de découvertes du monde du divertissement hollywoodien. Au départ, j'étais dans un petit bureau où on gelait en hiver parce que le vent passait à travers les fenêtres. Quand j'ai quitté, le bureau comptait environ 600 employés», raconte-t-il, estimant avoir atteint les objectifs qu'il s'était engagé à livrer.
Le départ de son ami Martin Tremblay, survenu en février 2015, a aussi joué un rôle dans sa décision. «Notre plan d'affaires avait rempli ses promesses», dit-il.
M. Carrier, qui a terminé sa maîtrise en administration des affaires (MBA) en 2016, affirme que la rédaction de son mémoire l'a convaincu que l'industrie québécoise du jeu vidéo avait un bel avenir devant elle: «Je me suis aussi découvert une fibre entrepreneuriale et j'ai eu envie de l'exploiter», explique-t-il.
Le dirigeant affirme aussi qu'il souhaitait, après une carrière de 20 ans passée dans les filiales d'Ubisoft et de Warner Brothers, de travailler pour une entreprise québécoise. «Je voulais être au coeur du centre décisionnel. Une entreprise comme Frima doit être très agile dans une industrie qui bouge rapidement. J'ai reçu des offres pour aller travailler ailleurs, mais je voulais demeurer au Québec», dit-il.
Sa priorité comme nouveau président et chef de la direction est de s'envoler pour l'Allemagne, afin d'assister à la conférence Gamescon, qui se déroulera à Cologne du 22 au 26 août.
«Nous voulons voir tous nos clients dans le secteur du jeu, pour pouvoir continuer à faire du développement d'affaires. C'est quelque chose qui n'arrête jamais. Je veux faire valoir nos compétences et faire des projets à bon prix pour avoir une bonne rentabilité. Il est important de redonner un nouveau souffle à Frima», affirme-t-il.
Frima a effectué une restructuration en février, qui a entraîné la suppression de 60 postes, réduisant sa taille à 250 employés.
Fondée en 2003, la société développe des propriétés originales, en plus de concevoir des jeux avec des partenaires tels LEGO, Mattel, Zynga, Ubisoft, Hasbro et Electronic Arts. En plus du jeu vidéo, la société évolue aussi dans les mondes de l'animation, de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée. Martin Carrier estime que ces deux derniers créneaux offrent beaucoup de potentiel, notamment dans les industries du divertissement et de l'immobilier.
Le Phare en réalité virtuelle?
«J'ai dit à la blague que nous pourrions recréer le projet Le Phare à Québec. Nous pourrions créer une expérience interactive qui permettrait aux acheteurs potentiels de se promener à l'intérieur de la tour de 65 étages, avant sa construction, grâce à un casque de réalité virtuelle. Il serait alors possible d'avoir des prises de vue à toutes les hauteurs pour aider l'équipe des ventes», explique-t-il. Reste à voir si l'idée intéressera la famille Dallaire, qui pilote le projet.
M. Carrier croit également que Frima est en mesure de se servir de son moteur de jeux vidéo pour bonifier l'expérience interactive offerte aux spectateurs qui assistent, par exemple, à des concerts.
«J'ai des idées pour Martin Tremblay (son ancien collègue chez Warner Bros., aujourd'hui président de la société montréalaise Solotech). L'audiovisuel est un domaine surtout matériel qui doit se tourner vers le logiciel pour offrir une meilleure expérience. Le moteur de jeu peut permettre de générer du contenu en temps réel et des effets visuels», dit-il.
Le nouveau dirigeant de Frima concède toutefois que la société devra bien choisir ses projets et demeurer prudente dans la gestion de ses capitaux.
Martin Carrier a aussi été président de l'Alliance numérique, le réseau d'affaires pour les nouveaux médias et le contenu numérique interactif au Québec, de 2014 à 2015. Il a été nommé président du conseil d'administration de Bibliothèque et Archives nationales du Québec en décembre 2016.
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