Le PTP bute sur l'automobile, les produits laitiers et les médicaments

Publié le 01/10/2015 à 11:31

Le PTP bute sur l'automobile, les produits laitiers et les médicaments

Publié le 01/10/2015 à 11:31

Par AFP

(Photo: Bloomberg)

Les discussions sur le Partenariat transpacifique (PTP) butaient encore jeudi sur les questions des pièces détachées automobiles, des produits laitiers et des brevets pour les médicaments alors qu'un accord doit en principe être trouvé dans la journée.

Les négociateurs de 12 pays, dont les États-Unis et le Japon, sont réunis à Atlanta (Georgie, sud) depuis mercredi pour tenter de débloquer les discussions après l'échec d'un précédent round à Hawaï en juillet.

Ces 12 pays riverains du Pacifique, représentant 40% du commerce mondial, tentent de mettre sur pied une vaste zone de libre échange, dont la Chine ne ferait pour le moment pas partie, mais se heurtent encore à de nombreux obstacles.

Selon des négociateurs, le Japon demande notamment l'abaissement des barrières placées par les Etats-Unis aux importations de pièces détachées automobiles de pays ne faisant pas partie de l'association nord-américaine de libre-échange (l'Alena qui rassemble les États-Unis, le Canada et le Mexique). Cette baisse s'étendrait également aux pièces détachées fabriquées dans des pays qui ne font pas partie du TPP mais où les constructeurs japonais possèdent des usines.

Un autre point de résistance est l'ouverture du marché des produits laitiers canadien, japonais et américain aux importations néo-zélandaises et australiennes. 

Robert Pettit, un représentant des industries laitières australiennes, a fait part de sa préoccupation face aux réticences américaines à l'ouverture de ce marché. «Nous n'avons pas de subventions, nous sommes pour le libre-échange», a-t-il affirmé. 

Les négociateurs tentent également de se mettre d'accord sur une durée de huit ans pour la protection des brevets sur les médicaments biologiques mais les associations de consommateurs et ONG estiment que cela contribuerait à augmenter les prix de certains médicaments.

Selon l'ONG Public Citizen, l'augmentation de la durée de protection de 5 à 8 ans «reviendrait sur l'approche suivie jusqu'ici par les Etats-Unis accordant aux pays les plus pauvres davantage de souplesse pour assurer à leur population un accès à des médicaments bon marché».

Gros enjeux

Les négociateurs ont entamé leurs discussions mercredi après plusieurs jours de réunion au niveau technique.

Des représentants de la «société civile» sont également présents et certains d'entre eux se sont rassemblés dans le hall de l'hôtel qui accueille les discussions aux cris de «Non au PTP, arrêtez la course aux profits».

Un sénateur américain, le républicain Orrin Hatch, a de son côté averti que le Congrès pourrait refuser de ratifier un éventuel accord s'il ne protégeait pas suffisamment les intérêts des États-Unis.

«Personne, au moins de notre côté, ne devrait être pressé de conclure les négociations si cela signifiait un résultat moins qu'optimal pour notre pays», a-t-il affirmé dans un communiqué.

L'administration démocrate américaine a obtenu pour négocier cet accord la procédure dite du «Trade Promotion Authority» (TPA) qui obligera le jour venu le Congrès à se prononcer pour ou contre le texte de tout l'accord commercial, sans pouvoir l'amender. La Maison Blanche avait dû, pour y parvenir, affronter une rébellion dans son propre camp démocrate.

Engagés en 2008, les pourparlers rassemblent l'Australie, Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour, les États-Unis et le Vietnam.

Ils ne comprennent pas la Chine en raison des réticences des États-Unis et du Japon face à la politique commerciale de ce pays et Pékin tente de son côté d'organiser sa propre zone commerciale.

Washington souhaite également conclure un accord rapidement pour éviter que le débat sur sa ratification n'intervienne en pleine campagne présidentielle l'an prochain.

Les organisations de la société civile dénoncent le secret qui entoure ces négociations et le fait qu'elles portent, comme un autre accord en cours de négociation entre les États-Unis et l'Union européenne (le TTIP), sur la mise en place de structures judiciaires extra-territoriales pour les litiges entre investisseurs et entreprises des pays signataires.

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