(Photo:Blomberg)

Le retrait par Google de certains résultats de recherches en ligne, en Europe, a valu au moteur de recherche des accusations de censure de la presse.

L'entreprise américaine doit se soumettre à une décision rendue en mai par la Cour européenne de justice, qui permet aux particuliers de réclamer le retrait de liens vers des pages comportant des renseignements personnels jugés embarrassants.

Au moins trois médias britanniques, incluant le journal The Guardian et l'organisme public de radiodiffusion BBC, ont affirmé avoir été informés par Google que les liens vers certains de leurs articles avaient été supprimés des résultats de recherches en Europe.

Le Guardian a fait savoir que les liens vers six articles avaient été supprimés dans le cadre de ce qu'il a qualifié d'attaque contre la liberté de presse. La BBC a quant à elle indiqué qu'une intervention faite sur un blogue par l'un de ses spécialistes de l'économie n'était plus accessible via Google, tandis que le Mail Online a vu quatre de ses articles subir un sort identique.

L'éditeur du Mail Online, Martin Clarke, a estimé que cela revenait à «aller dans des bibliothèques pour brûler des livres que vous n'aimez pas».

Google contrôle 90% du marché de la recherche sur Internet en Europe.

La société de Mountain View, en Californie, a indiqué avoir déjà reçu plus de 50 000 requêtes de suppression de liens, ajoutant que ses spécialistes avaient entrepris de les examiner.

Google commence à peine à mettre en application la décision de la Cour européenne de justice, et plusieurs médias allemands contactés jeudi ont dit ne pas avoir encore été avisés du retrait de leur contenu des résultats de recherches en ligne.

L'entreprise se retrouve dans une situation délicate. Elle est contrainte de se soumettre à la décision du tribunal européen, qui ne peut faire l'objet d'un appel, mais plusieurs retraits de résultats de recherches sont susceptibles de lui valoir des critiques.