L'industrie des technologies de l'information stagne, indique le Baromètre AQT


Édition du 22 Février 2014

L'industrie des technologies de l'information stagne, indique le Baromètre AQT


Édition du 22 Février 2014

Par Denis Lalonde

Photo: iStock

L'industrie québécoise des technologies de l'information et des communications a fait du surplace en 2013, à en croire une étude réalisée par l'Association québécoise des technologies (AQT).

Le Baromètre de compétitivité 2013 soutient que la taille moyenne d'une PME québécoise de l'industrie des TIC est demeurée pratiquement stable de 2012 à 2013, à 36 et 37 employés respectivement.

«Pourtant, 94 % des répondants ont affirmé avoir effectué des activités de recrutement en 2013. Cela laisse croire qu'ils ont simplement effectué des remplacements à la suite de départs», avance en entrevue la pdg de l'AQT, Nicole Martel.

Cette dernière précise qu'il est très difficile pour les petites et moyennes entreprises de recruter du personnel spécialisé en technologies de l'information. «Par exemple, une entreprise que je ne peux nommer a révélé avoir monté 37 dossiers d'embauches en 2013, tout en ayant seulement 10 postes à pourvoir. Cela signifie que de nombreux employés, au moment d'entrer en poste, ont reçu des offres plus avantageuses et ont préféré aller travailler ailleurs», dit-elle.

La concurrence du travail autonome

Les entreprises sondées ont affirmé avoir eu plus de difficulté à pourvoir des postes clés en technologies qu'en commercialisation. Mme Martel attribue ces difficultés à deux phénomènes : «De nombreux employés expérimentés deviennent travailleurs autonomes afin de choisir les projets sur lesquels ils veulent travailler. Ils sont moins portés à faire des compromis sur les tâches qui, à leurs yeux, n'ont pas de valeur ajoutée. Ces travailleurs ne veulent pas rester longtemps au sein d'une entreprise, et c'est tout un défi pour les employeurs de les retenir», dit-elle.

Elle souligne également que les jeunes diplômés sont extrêmement sollicités grâce aux investissements étrangers réalisés notamment dans la grande région de Montréal, citant entre autres Ubisoft et Warner Bros. «Ces entreprises sont en mesure d'offrir des défis stimulants et des conditions avantageuses», explique-t-elle.

Le document souligne que 46 % des employeurs considèrent les sites spécialisés comme étant le moyen le plus efficace pour recruter un employé. Les programmes de référencement des employés (30 %), le site Web de l'entreprise (27 %) et les firmes spécialisées (21 %) suivent dans l'ordre.

Le CDAE moins accessible

Le sondage montre que le crédit d'impôt pour le développement des affaires électroniques (CDAE) a été moins accessible aux entreprises de l'industrie des TIC cette année.

Parmi les entreprises qui étaient admissibles et qui ont bénéficié du CDAE, le pourcentage du chiffre d'affaires total représenté par le crédit d'impôt est passé de 13 % en 2012 à 7 % en 2013. De plus, 33 % des entreprises sondées bénéficiaient du CDAE en 2012, un nombre qui chute à 26 % en 2013.

Nicole Martel juge la situation alarmante : «Certaines interprétations sont plus précises, des zones grises ont été clarifiées et cela a eu pour effet d'exclure des entreprises qui étaient auparavant admissibles. Par exemple, une entreprise qui fait une refonte de son site Internet n'est plus nécessairement admissible à recevoir le crédit d'impôt comme c'était le cas auparavant. Par contre, si le nouveau site intègre des processus d'affaires, ce sera correct. Cette nouvelle interprétation a pénalisé de nombreuses entreprises», dit-elle.

L'enquête a été effectuée de juin à septembre 2013 par la firme SOM Recherches et Sondages pour le compte de l'AQT, auprès des entreprises du secteur des TIC du Québec. Le document concentre son analyse sur 446 entreprises comptant de 4 à 500 employés.

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