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Qualcomm (Nasdaq, QCOM) chutait lundi à la Bourse de New York, plombé par des inquiétudes quant à la durabilité de son modèle d'activité et de ses relations avec ses gros clients, à commencer par Apple (Nasdaq, AAPL), après une série de procédures antitrust.

L'action du fabricant de semi-conducteurs perdait 12,20% à 55,21 dollars en début d'après-midi. 

Apple, l'un des plus gros clients de Qualcomm, a porté plainte contre lui vendredi, l'accusant de pratiques anticoncurrentielles dans sa politique de licences et réclamant des dédommagements. Cela s'ajoute à des poursuites pour des motifs similaires annoncées également la semaine dernière par les autorités antitrust américaines, tandis que la Corée du Sud a déjà infligé une lourde amende à Qualcomm fin 2016.

Toutes ces procédures, qui sont centrées sur des composants fabriqués par Qualcomm, notamment pour les smartphones, menacent une source importante de revenus du groupe.

"Cette activité de licences représente une part disproportionnée du bénéfice de Qualcomm, contribuant à hauteur de 80% au bénéfice imposable de l'ensemble du groupe Qualcomm", relève le Credit Suisse dans une note.

En fonction des relations qu'Apple décide d'avoir avec Qualcomm durant la procédure judiciaire, la plainte du fabricant de l'iPhone "pourrait avoir un impact significatif" sur les résultats du fabricant de puces, préviennent aussi les analystes de Morgan Stanley: ils chiffrent à environ 2,6 à 3,2 milliards de dollars la contribution des paiements au chiffre d'affaires annuel de la branche de composants pour les télécoms de Qualcomm.

A côté de la possible baisse des royalties et des revenus pour la branche télécoms de Qualcomm s'il est obligé de modifier sa politique de licences, les analystes de RBC Capital Market listent aussi une série de questions que peuvent se poser les investisseurs.

On peut notamment se demander si d'autres fabricants de smartphones (Samsung ou Lenovo par exemple) pourraient marcher sur les traces d'Apple et décider eux-aussi de poursuivre Qualcomm, soulignent-ils dans une note.

"Est-ce que ceci pourrait accélérer une transition d'Apple vers des processeurs de bande de base d'Intel et suggérer une ligne de conduite à d'autres?", se demandent-il également, rappelant que la marque à la pomme "reste un client clé de Qualcomm", même s'il a commencé avec l'iPhone 7 à se tourner vers plusieurs fournisseurs de modems". 

Plusieurs analystes évoquent également des craintes que la multitude de procédures antitrust dans lesquelles Qualcomm est impliqué ait des incidences sur l'examen par les autorités antitrust à travers le monde du rachat de fabricant de puces néerlandais NXP, que le groupe avait annoncé fin octobre pour 47 milliards de dollars avec l'espoir de se diversifier ainsi vers les composants pour l'industrie automobile et les objets connectés.