Régis Labeaume, maire de Québec. [Photo: David Cannon]
La Ville de Québec a fait partie du top 7 des Smart Communities de l'International Community Forum en 2012, mais ne comptez plus sur elle pour courir les concours. Aujourd'hui, le maire Régis Labeaume ne pense plus mode ni marketing pour sa ville : il vise l'efficience.
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«Le concours nous a permis de nous découvrir nous-mêmes. On n'aurait pas fait ce diagnostic sur l'état de l'avancement numérique sans lui, et cet oeil extérieur nous a permis de nous situer, convient le maire. Mais là, c'est fini, ça ne m'intéresse plus. Je ne veux pas être à la mode.»
M. Labeaume en est à une autre étape. Sans tambour ni trompette, il a mandaté plus tôt cette année le nouvel Institut de gouvernance numérique pour établir un diagnostic et élaborer un plan intégré de développement afin de faire de Québec une ville plus intelligente. Il attend le rapport pour fixer l'ordre des priorités.
«Je ne vois pas ça juste "techno", la ville intelligente, précise M. Labeaume, à l'occasion d'une entrevue accordée en prévision de sa participation à l'événement Villes intelligentes, organisé par Les Affaires. Si tu ne rembourses pas ta dette, si tu ne diminues pas tes coûts, si tu ne coupes pas dans tes ressources humaines, t'as beau être supertechno partout en ville, ce n'est pas vrai que tu seras une ville vraiment intelligente.»
Côté techno à Québec, le Wi-Fi est gratuit dans 60 % des endroits publics de la ville. Les citoyens ont aussi accès sur le Web à une carte interactive de la ville qui comprend réseaux routiers, cyclables et piétons, propriétés, cadastres, installations de loisirs et autres détails.
Un réseau de fibre optique relie 160 bâtiments en ville. Les usines de traitement des eaux, munies de senseurs, sont gérées à distance. Un gestionnaire artériel permet d'optimiser la gestion des feux de circulation. Québec publie sur un portail ouvert 64 jeux de données, et ça augmentera - Régis Labeaume croit aux données ouvertes. La ville bonifie ses services en ligne et elle aura bientôt la première eCour municipale du Québec, ce qui pourrait lui faire économiser 600 000 $ par an en diminuant le recours au papier.
En collaboration avec CAA-Québec, la ville a participé à Mon trajet pour documenter le temps et les habitudes de déplacement de 4 000 automobilistes cette année. Une application sera bientôt offerte à partir des données recueillies pour faciliter la mobilité dans le périmètre urbain. Le stationnement du nouvel amphithéâtre sera équipé du système de paiement le «plus évolué du monde», sans intervention humaine. Les véhicules de déneigement seront munis de puces et les citoyens pourront connaître le moment de leur passage dans une rue. Le maire pourra aussi mieux veiller à l'efficacité des opérations, voire, créer une émulation dans les arrondissements. Bientôt, une application pour répertorier les nids-de-poule avec la collaboration des citoyens pourrait favoriser l'engagement de la ville de les réparer dans les 24 heures.
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