Intelligence artificielle: la fin d'Amazon, Airbnb et Über?

Publié le 03/05/2017 à 09:46

Intelligence artificielle: la fin d'Amazon, Airbnb et Über?

Publié le 03/05/2017 à 09:46

Par Denis Lalonde

Le président et chef de la direction de Roland Berger, Charles-Édouard Bouée. (Photo: Roland Berger)

La montée en puissance de l'intelligence artificielle pourrait signifier la fin des plateformes comme Amazon, Airbnb et Über, croit le président et chef de la direction de la société de services conseils Roland Berger, Charles-Édouard Bouée.

M. Bouée vient de publier un livre intitulé La chute de l'empire humain - Mémoires d'un robot, qui donne la parole à une intelligence artificielle (IA) nommée Lucy, du nom du fossile d'Australopithèque découvert en 1974 et qui aurait vécu il y a environ 3,2 millions d'années. Le livre se veut un hybride entre une oeuvre historique et de fiction, avec un point de départ en 1956 et une fin en 2040.

«Quand j'ai commencé à écrire la portion historique du livre, qui se déroule de 1956 à 2006, j'ai trouvé ça un peu ennuyeux. Je me suis dit qu'il fallait ajouter une portion fiction et parler de ce que pourrait être l'évolution de l'IA jusqu'à ce qu'elle réussisse à se doter d'une conscience et se mette à réfléchir comme un humain, allant même jusqu'à proposer la vie éternelle à son 'maître'», explique M. Bouée. 

Il soutient que le sujet de la vie éternelle lui est venu pour faire valoir son point de vue à l'effet qu'il n'y a «aucune raison pour que l'IA ait les mêmes caractéristiques que les humains, même si elle a été programmée comme ça». À son avis, l'intelligence artificielle dotée d'une conscience commencera à s'autoprogrammer pour développer ses propres caractéristiques. 

Une alerte sur l'IA

«Le titre du livre est un peu violent. C'est une alerte. La singularité de l'IA n'est pas un sujet anodin. Le jour où la machine devient consciente, elle devient vivante. L'ouvrage a été écrit pour sortir le lecteur de sa zone de confort», dit-il.

Avec ce livre, l'auteur a voulu parler du passé, du présent, et emmener celui qui le lit vers un futur qui est plausible. Le chapitre clé du livre est, selon lui, celui qui porte sur la montée en puissance de l'IA portative, prévue pour 2026, qui bouleversera les habitudes de consommation de toute la race humaine.

M. Bouée cite en exemple la plateforme Über, dont l'application fait le lien entre des utilisateurs et des conducteurs offrant des services de transport. «Ces plateformes existent en raison des limitations humaines, tout comme les GAFA (acronyme regroupant les géants du web Google, Apple, Facebook et Amazon) et les sites Internet», dit-il.

La couverture du livre La chute de l'empire humain - Mémoires d'un robot. (Photo: Grasset)

Le dirigeant et auteur croit plausible que, d'ici 10 ans, une IA portable puisse communiquer directement avec des machines pour commander divers produits au meilleur prix, dans n'importe quelle langue, sans intervention humaine. Toutes les plateformes faisant le lien entre les consommateurs et les distributeurs seraient alors menacées de disparition.

«L'intelligence artificielle, en ce moment, est un peu comme était Internet en 1995. Nous entrons dans une période d'effervescence qui pourrait durer 10 ans. Tous les concurrents sont sur les blocs de départ et les gagnants de cette course ne sont pas encore connus», croit-il.

Un terme galvaudé?

L'auteur est passé chez Facebook durant la dernière semaine d'avril. «Le PDG Mark Zuckerberg a affirmé que l'Intelligence artificielle était pour le moment un terme galvaudé, mais qu'on sous-estimait grandement son impact dans 10 ans», raconte-t-il, ajoutant qu'il fallait commencer à travailler là-dessus dès à présent pour ne pas rater la vague d'innovations qui s'en vient.

«Aujourd'hui, tout le monde dit faire de l'intelligence artificielle. On nous dit que tous les algorithmes sont de l'IA, que l'analyse des méga-données (Big Data) est de l'IA... Tout ça est faux. L'intelligence artificielle, c'est quand la machine prend des décisions par elle-même», affirme-t-il.

La place de choix de Montréal

Dans ce contexte, Charles-Édouard Bouée estime que le bureau montréalais de Roland Berger, qui compte 25 employés, jouit d'une «chance fabuleuse» et pourrait au minimum doubler de taille d'ici 5 ans: «Depuis un an, l'écosystème IA de Montréal est en train de monter en puissance. Des entreprises comme Microsoft et Google ont décidé de s'installer ici. Vous avez des professeurs universitaires très pointus et une main-d'oeuvre qualifiée compétitive», énumère-t-il.

Le dirigeant va même jusqu'à placer Montréal à égalité avec Palo Alto, en Californie, et New York, pour son écosystème en intelligence artificielle.

S'il souhaite que le bureau montréalais s'implique davantage en intelligence artificielle, M. Bouée veut développer en parallèle un réseau mondial à travers les 50 bureaux de Roland Berger, répartis dans 34 pays. Son objectif est de mettre les expertises de ses clients en commun pour les aider à se transformer plus rapidement. Au Québec, la société compte parmi ses clients Hydro-Québec, Gaz Metro, Air Transat, Bombardier et certaines organisations gouvernementales.

Roland Berger conseille des entreprises, des organismes à but non lucratif et des organisations gouvernementales pour les accompagner dans divers aspects de leur transformation organisationnelle.

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