Groupon: l'entrée en Bourse laisse songeur

Publié le 03/11/2011 à 14:06

Groupon: l'entrée en Bourse laisse songeur

Publié le 03/11/2011 à 14:06

Par AFP

Le site internet spécialiste des bonnes affaires Groupon, qui devrait entrer en Bourse vendredi, suscite toujours autant de doute sur sa viabilité mais devrait réussir à obtenir un bon prix pour ses actions, vu le nombre très réduit de titres qu'il met en jeu.

La jeune société de Chicago, qui avait refusé il y a un an de se faire racheter par Google moyennant six milliards de dollars, prévoit d'offrir 30 millions d'actions à un prix compris entre 16 et 18 dollars par titre.

Le prix définitif devrait être annoncé jeudi soir, et selon les médias américains pourrait dépasser cette fourchette.

En cas de fort intérêt des investisseurs, Groupon pourrait vendre jusqu'à 34,5 millions de titres supplémentaires, pour lever un total maximum de 621 millions de dollars. Cela revient à une valorisation totale proche de 11 milliards de dollars, moitié moins cher que les estimations de l'été.

Pour la société financière Renaissance Capital, spécialisée dans les entrées en Bourse, "vu que les actions mises en vente ne représentent que 5% de la capitalisation, l'action pourrait grimper dans les premiers échanges, grâce à une dynamique favorable d'offre et de demande".

"Généralement on met 15% à 20% (du capital) dans une introduction (en Bourse), (...) donc là c'est une 'intro' qui a été fabriquée pour créer un succès immédiat", notait aussi Virginie Lazès, directrice associée à la banque d'affaires Bryan Garnier.

"Les investisseurs veulent tous y mettre un petit ticket de 10 à 20 millions de dollars", afin d'être présent sur le secteur, ajoutait-elle.

L'entrée en Bourse de Groupon est l'une des plus attendues dans le secteur de la high-tech américaine, en attendant celle de l'éditeur de jeux Zynga, dont la valorisation est estimée autour de 14 milliards de dollars mais qui est déjà bénéficiaire, et surtout du géant Facebook, bien plus gros, mais qui n'a pas encore déposé de dossier.

"J'ai un peu peur qu'on soit (avec Groupon) dans un effet soufflé, (...) avec une valorisation qui probablement se situera en dessous de ce cours d'introduction" à l'horizon d'un an, ajoutait Mme Lazès. Mais "peut-être qu'à l'horizon 24 ou 36 mois, le cours sera bien supérieur et ce sera le nouveau Google".

L'opération laisse en effet les amateurs de technologies devant un dilemme: vaut-il mieux participer de l'engouement pour les valeurs technologiques en général, et pour le "concept innovant" de Groupon en particulier, que Mme Lazès décrit comme "la fusion d'internet et du commerce local"? ou plutôt s'inquiéter des chiffres que la société de trois ans a révélé dans ses documents boursiers?

Groupon, qui compte 142,9 millions d'abonnés dans 145 pays, avec près de 79.000 commerçants utilisant ses services, fonctionne avec plus de 10.400 employés. Leur rôle: mettre en contact commerçants et internautes pour offrir des promotions sur certains biens ou services, pour autant seulement qu'un nombre minimum de consommateurs y souscrivent.

Le site internet, lancé en novembre 2008 à Chicago (nord des États-Unis), a encore essuyé une perte nette de 308,1 millions de dollars pour les neuf premiers mois de l'année, contre 77,7 millions durant la même période de 2010.

Le site revendique aussi un chiffre d'affaires de 1,1 milliard de dollars sur les neuf premiers mois de l'année, contre 140,7 millions de dollars il y a un an.

Mais Renaissance Capital a remarqué un ralentissement de l'expansion: "le chiffre d'affaires du troisième trimestre, à 430 millions de dollars, ne représente qu'une augmentation de 10% par rapport au trimestre précédent, contre une croissance séquentielle de 33% au deuxième trimestre", a noté la société dans une note.

Au moins l'opération d'entrée en Bourse devrait-elle fournir un ballon d'air frais à Groupon. "Ils sont dans un business model qui consomme de l'argent", note Mme Lazès.

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