Droit d'auteur : le Canada mené en bateau par l'industrie américaine

Publié le 17/06/2010 à 12:03

Droit d'auteur : le Canada mené en bateau par l'industrie américaine

Publié le 17/06/2010 à 12:03

Par Alain McKenna

Blogue. Si la nouvelle loi sur le droit d'auteur proposée par le gouvernement canadien semble avoir son lot de supporters, c'est que ceux-ci sont artificiellement créés par les grands joueurs de l'industrie du disque des États-Unis. Le Canada, encore une fois, pourrait être en train de se faire mener en bateau par des majors américains aux intérêts purement financiers.

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Longue histoire courte, la nouvelle loi C-32 propose de dépoussiérer la notion de droit d'auteur afin de l'adapter aux nouvelles technologies numériques. Sa principale caractéristique : elle rend illégale toute forme de contournement du verrouillage des fichiers numériques, qui empêchent de copier le fichier sur plus d'un ou deux lecteurs numériques (qu'il s'agisse d'un PC, d'un baladeur ou d'un téléphone musical).

Cette loi rend illégal le simple fait de briser ce verrou à des fins personnelles, par exemple, pour transférer une pièce musicale d'un PC personnel à un lecteur musical branché à la sono de son salon. Rares sont les juke-box numériques compatibles avec les verrous numériques d'iTunes et consorts.

Ils le seront encore davantage s'il est illégal d'y faire jouer sa propre musique, dûment achetée sur une boutique en ligne (et on imagine que les téléchargeurs se précipiteront d'autant plus sur les sites qui offrent le même contenu sans protection, qu'ils soient légitimes ou pas).

C'est un des points qui agacent de nombreux citoyens canadiens, des simples consommateurs, des artistes, des musiciens, des archivistes et des éducateurs qui devront détruire du matériel qu'ils ont eux-mêmes créé après une utilisation tout à fait légitime, simplement pour respecter cette nouvelle loi C-32.

Devant cette levée de boucliers, un groupe citoyen appelé Balanced Copyright for Canada s'est mis en place sur Internet. Le groupe a acheté des placards publicitaires sur des sites grand public afin de se faire connaître. Or, un reporter de TV Ontario, Jesse Brown, a publié sur Twitter les résultats d'une recherche indiquant que la liste des membres de ce groupe comportait essentiellement le nom de dirigeants de l'Association canadienne de l'industrie du disque (CRIA, en anglais).

Contrairement à ce que son nom indique, l'Association canadienne de l'industrie du disque ne comprend essentiellement que des membres américains (EMI, Sony, Universal et Warner). Les disquaires canadiens, eux, ont quitté la CRIA afin de joindre les rangs d'une association qui, essentiellement, s'oppose aux principales politiques de la CRIA.

Cory Doctorow, du site Boing Boing, résume l'enjeu de belle façon. Laissons-lui la chute de ce billet :

« Ça en dit long que l'opposition à la loi C-32 vienne de la vraie base de l'industrie musicale : regroupement d'artistes, groupes citoyens, technologues, éducateurs, archivistes - des gens qui ne cachent pas leur identité derrière de fausses affiches. Pendant ce temps, le seul soutien pour cette loi provient d'une campagne de relations publiques trompeuse et frauduleuse qui dissimule ses origines afin de faire oublier le fait qu'il s'agit encore des mêmes quatre disquaires américains portant différents chapeaux afin de nous laisser croire qu'ils sont une immense foule. »

 

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