Cisco: John Chambers passe le flambeau

Publié le 04/05/2015 à 13:00

Cisco: John Chambers passe le flambeau

Publié le 04/05/2015 à 13:00

Par AFP

John Chambers. (Photo: Bloomberg)

Fin d'une ère chez Cisco: après 20 années à la tête de l'équipementier en télécoms américain, dont il a fait un poids lourd du secteur technologique, le PDG, John Chambers, passera les rênes cet été à un nouveau directeur général.

Après la transition, prévue pour le 26 juillet, il conservera seulement le poste de président exécutif du conseil d'administration et se concentrera sur les relations avec les gouvernements et les grands clients.

Le successeur annoncé lundi, Chuck Robbins, recruté en interne et âgé de 49 ans, devra poursuivre le virage entamé par le groupe pour s'adapter aux changements rapides du secteur, comme la montée des services dématérialisés en ligne. 

John Chambers, 65 ans, était un des derniers patrons des «vieux géants technologiques des années 1990» à être encore en place, relève le site d'analyse 247wallst.com. Les experts de Cantor Fitzgerald évoquent, eux, le départ d'un «directeur général de légende» dans le secteur, rappelant que pour beaucoup d'acteurs du marché, «John Chambers est le seul directeur général de Cisco que Wall Street a connu».

Il avait rejoint Cisco en 1991 comme responsable des ventes, après notamment un passage chez le groupe informatique IBM. Devenu directeur général dès janvier 1995, il a largement contribué à faire de Cisco la multinationale qu'elle est aujourd'hui: sous son égide, l'implantation est passée de 11 à 170 pays, tandis que le chiffre d'affaires grimpait de 1,2 milliard de dollars en 1995 à 48 milliards attendus cette année et le nombre de salariés de moins de 4 000 à plus de 70 000.

Il «a construit Cisco en tant que principal groupe de réseaux et est bien considéré pour sa capacité à prendre le pouls des dépenses d'informatique et de télécoms», note aussi BMO Capital Markets.

Accélérer la transformation

Ces dernières années, Cisco a toutefois été confronté à un ralentissement de ses activités traditionnelles (routeurs, commutateurs de réseaux). Sur le dernier exercice clos fin juillet 2014, le chiffre d'affaires avait encore reculé de 3% et le bénéfice net de 21%. 

John Chambers s'est efforcé de compenser en développant le groupe sur des créneaux jugés plus porteurs comme par exemple l'infonuagique, la sécurité informatique ou les applications liées aux objets connectés. Il a aussi annoncé près de 18 000 suppressions d'emplois entre 2011 et 2014.

Son successeur devrait poursuivre cette transformation et assurer une transition fluide, fort de ses 17 ans d'expérience chez Cisco dont il a gravi progressivement les échelons jusqu'à son dernier poste en date, vice-président en charge des opérations mondiales, où il supervisait notamment les équipes commerciales.

Cisco le crédite entre autres de la mise sur pied d'un programme de partenariats avec des revendeurs ou des fournisseurs de services informatiques rapportant «plus de 40 milliards de dollars de chiffre d'affaires annuel» et le décrit comme «un architecte clé» de la stratégie pour les clients d'entreprise, qui représentent aujourd'hui 25% de l'activité du groupe.

Le nouveau patron désigné a promis une accélération de l'innovation et de la prise de décision, ainsi qu'une communication plus claire de la stratégie du groupe.

«J'arrive avec des idées très claires de ce que je pense que nous devrions faire», a-t-il assuré, disant toutefois vouloir d'abord les «tester» en discutant avec les salariés, les clients et les partenaires. 

«Chuck connaît chaque division, créneau technologique et zone géographique de Cisco et fera avancer l'entreprise à la vitesse requise pour capitaliser sur les opportunités devant nous», a estimé John Chambers, pour qui «la vision, la stratégie et les performances passées de Chuck sont exactement ce dont Cisco a besoin».

Sa nomination était globalement bien accueillie par les analystes, BMO saluant ses «solides antécédents dans la vente» tandis que Cantor Fitzgerald appréciait qu'il ait «été une force clé pour la réinvention des ventes de Cisco et aussi un membre de l'équipe qui a conduit la transformation de Cisco ces trois dernières années».

À Wall Street, l'action Cisco prenait 0,45% à 29,26 dollars en début d'après-midi.

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