Capital de risque: l'Américaine 500 Startups veut s'imposer ici

Publié le 31/03/2017 à 09:00

Capital de risque: l'Américaine 500 Startups veut s'imposer ici

Publié le 31/03/2017 à 09:00

Par Denis Lalonde

David Dufresne, associé chez 500 Startups Canada. (Photo: 500.co)

Le fonds de capital de risque américain 500 Startups est débarqué au Canada en juillet avec l'intention de financer 150 startups à travers le pays d'ici trois ans.

David Dufresne, associé chez 500 Startups Canada à Montréal, explique que l'entreprise travaille à finaliser la mise en place d'un fonds qui pourrait atteindre 50 millions de dollars pour avoir les moyens de ses ambitions au pays. 

Après une première clôture du fonds à 16 millions de dollars en décembre, 500 Startups Canada négocie en ce moment avec de nombreux investisseurs institutionnels pour atteindre son objectif. «Les cinq associés canadiens, dont je fais partie, ont injecté 6 millions $ dans le projet, et nous avons obtenu 10 millions $ de fonds privés provenant de nombreux anges investisseurs, dont Daniel Robichaud et Martin-Luc Archambault», raconte M. Dufresne, rencontré dans un local de la Maison Notman, à Montréal.

L'entreprise tente à présent d'attirer des investisseurs institutionnels comme Investissement Québec, le Fonds de solidarité FTQ, la Caisse de dépôt et placement, la Banque de développement du Canada, le New Brunswick Innovation Fund et Alberta Enterprise. «Au départ, notre cible était d'atteindre 30 millions $, mais nous l'avons révisée à la hausse et on pense pouvoir atteindre 50 millions $ d'ici le début de l'été», confie M. Dufresne.

Ces capitaux seront ensuite redéployés dans des startups de partout au Canada, dont 50 à 75 devraient provenir du Québec.

«Notre rôle est d'identifier les entreprises qui ont le plus de potentiel et les entrepreneurs qui ont l'ambition de bâtir quelque chose de gros. Au stade où on investit, il est très difficile de prédire qui aura du succès ou non», explique David Dufresne, ajoutant que 500 Startups Canada veut avant tout cibler des entreprises dont le produit est prêt et dont le modèle d'affaires a commencé à être validé.

C'est pour cette raison que l'entreprise arrive avec une stratégie de portefeuille plus diversifiée que la majorité des fonds d'investissement.

«Dans le capital de risque technologique, pour avoir de gros succès, il faut avoir beaucoup d'investissements au départ, car le taux d'échec peut être assez élevé», affirme-t-il.

Beaucoup d'investissements de taille modeste

L'investisseur veut contribuer à l'accélération de la commercialisation des produits des entreprises qu'il prendra sous son aile. En moyenne, les premiers chèques de 500 Startups atteignent un montant de 150 000$, et, dans de rares occasions, le fonds peut ajouter jusqu'à 500 000$ dans un financement subséquent.

«C'est là qu'on se distingue. Nous voulons verser des financements plus modestes dans un plus grand nombre d'entreprises, en espérant que plusieurs d'entre elles deviendront les prochaines Luxury Retreat ou Shopify. On cherche des startups à très haut potentiel, dont la valorisation pourrait dépasser 100 millions $ d'ici quatre ou cinq ans», dit-il, estimant qu'en moyenne, une entreprise sur 15 en portefeuille parvient éventuellement à dépasser cet objectif.

David Dufresne explique que 500 Startups fait le pari qu'elle sera dans l'actionnariat des startups qui enregistreront une croissance importante, parce que l'équipe d'associés aura réussi à les identifier avant tout le monde. À ce jour, la société compte des investissements dans une douzaine de startups canadiennes, incluant les montréalaises AmpMe, Local Logic, Element AI et MotorLeaf.

Accélérer la commercialisation

L'associé de 500 Startups Canada soutient que la tâche principale de l'entreprise est de contribuer à l'accélération de la commercialisation des produits des startups qu'elle parrainera dans les prochaines années.

«C'est ce qu'on est venu aider à améliorer à Montréal. De façon générale, Montréal est une ville très créative. Il y a de bonnes universités et des diplômés bons techniquement. Il y a beaucoup de talent dans l'industrie du jeu vidéo, sans oublier le volet culturel du Cirque du Soleil et les arts scéniques avec Moment Factory. On a un beau laboratoire pour créer des choses uniques, mais il manque encore souvent d'expertise et d'ambition pour commercialiser les produits», analyse M. Dufresne. 

Pour y parvenir, 500 Startups peut envoyer les équipes de direction des startups dans l'un de ses deux accélérateurs en Californie, à San Francisco et à Mountain View, pour y effectuer un stage de quatre mois. «Pour les entreprises qui vont faire l'accélérateur en Californie, on devient actionnaires avec notre société mère. À ce moment, nous investissons conjointement un montant de 150 000 $US avec notre partenaire américain pour une participation de 6% dans l'entreprise. De cette participation, il nous reste donc 3%». 

«En allant là, ils se font bourrer le crâne et se font entraîner à toutes les techniques de marketing de croissance et de commercialisation. Ils ont aussi des formations pour faire de bonnes présentations sur leur entreprise, en montrant les bonnes statistiques et les bonnes mesures de croissance», dit-il.

De l'avis de M. Dufresne, l'avantage majeur de 500 Startups est que la société compte 140 employés, dont 100 en Californie et 40 partout dans le monde. «Tous les associés et les mentors ont leur expertise propre. Par exemple, si je vois un dossier sur la réalité virtuelle, j'ai une experte à Shanghai qui est une sommité dans le domaine. Si nous décidons d'investir, elle va pouvoir nous faire bénéficier de son réseau. Cette aide est très précieuse et très difficile à obtenir en composant seulement avec des ressources locales», affirme-t-il.

M. Dufresne s'attend à ce que 500 Startups Canada soit l'investisseur le plus actif au pays cette année, avec la Banque de développement du Canada.

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