C2 Montréal: Guy Laliberté et Alexandre Amancio présentent leur dernier-né

Publié le 25/05/2017 à 13:44, mis à jour le 05/10/2017 à 10:17

C2 Montréal: Guy Laliberté et Alexandre Amancio présentent leur dernier-né

Publié le 25/05/2017 à 13:44, mis à jour le 05/10/2017 à 10:17

Par Denis Lalonde

Le dirigeant de Reflector Entertainment, Alexandre Amancio. (Photo: courtoisie)

Un nouveau studio montréalais, cofondé par un ex d'Ubisoft et par le fondateur du Cirque du Soleil, veut recruter 150 personnes d'ici 18 mois, avec l'ambition de conquérir le monde grâce au talent créatif québécois.

Reflector Entertainment se décrit comme une entreprise multiplateformes qui veut développer des propriétés intellectuelles au Québec et les distribuer à l'international. «Films, séries télé, jeux vidéo, romans et bandes dessinées sont parmi les plateformes qui seront utilisées par l'entreprise pour faire vivre ses univers et ses créations».

«L'objectif est de plaire à un large public, tout en misant sur la qualité des produits», explique le président et chef de la direction de l'entreprise, Alexandre Amancio, qui a collaboré aux jeux Assassin's Creed Revelations et Unity lors de son passage chez Ubisoft.

Le dirigeant était de passage à C2 Montréal jeudi matin pour présenter son entreprise. Les Affaires l'a rencontré en marge de la conférence de presse.

Ce dernier explique qu'il recrute surtout dans les domaines du jeu vidéo et du développement créatif. «Ce n'est pas parce que le jeu vidéo est plus important que les autres médiums. C'est qu'il est plus efficace de développer des jeux avec des équipes en interne. Pour les films ou les séries télé, on va plutôt miser sur l'embauche d'équipes de production. Dans le monde des livres et des bandes dessinées, nous allons nous associer avec des auteurs et des éditeurs», affirme-t-il.

Dans le secteur du jeu vidéo, la société veut, à terme, avoir les moyens de développer deux propriétés intellectuelles simultanément. «Nous allons monter les équipes une à la fois et garder chacune d'entre elles sous les 100 personnes pour que ça reste familial. Je veux miser sur des employés expérimentés qui seront jumelés à des jeunes talentueux prêts à se donner», dit-il.

Alexandre Amancio rappelle que lors de son passage chez Ubisoft, la conception du jeu Assassin's Creed Unity a nécessité le travail de plus de 1000 personnes réparties dans dix studios. Selon lui, Reflector pourra miser sur des équipes de plus petite taille grâce à un partenariat avec Unity Technologies, qui développe un moteur de jeu, ce qui viendra réduire les besoins d'embauches.

«Plusieurs ententes avec de grands noms de l'industrie sont signées et nous serons en mesure de dévoiler certains univers très prochainement», ajoute M. Amancio. Reflector développe présentement un projet avec le studio indépendant Entertainment One dont aucun détail n'a encore filtré.

Une entreprise de création d'univers

M. Amancio veut se différencier des autres studios de jeux vidéo en centrant son modèle d'affaires sur la création d'univers. «Chaque propriété intellectuelle ne partira pas d'un jeu, mais de la création d'un univers qui lui sera propre. Nous voulons créer des mythologies et des mondes avec des personnages forts. Par la suite, on fera des jeux, des films, de la télé et de l'imprimé», explique-t-il.

Il n'est pas question ici de reproduire le système hollywoodien où de nombreux films sont des reproductions visuelles de romans à succès. «Nous voulons que chaque histoire soit complémentaire plutôt que redondante. Un film pourrait par exemple être la suite du livre», raconte le dirigeant.

Une idée née chez Ubisoft

Alexandre Amancio dit avoir commencé à explorer cette façon de faire chez Ubisoft, mais s'est heurté aux limitations d'une entreprise de création de jeux vidéo.

«J'ai commencé à me dire qu'à Montréal, à travers les années, on a acquis une expertise et une base de talent qui sont hallucinantes pour créer des histoires qui rayonnent à travers la planète. Nous avons ici un écosystème de jeu, de production de films et de bandes dessinées. Dans ce contexte, je me suis demandé pourquoi on ne créerait pas une entreprise locale qui aurait l'ambition de raconter des histoires et de rayonner à l'international», dit-il.

Sans trop savoir comment il allait s'y prendre, il décide de quitter Ubisoft et décroche plus tard un mandat chez Lune Rouge Innovation, propriété du fondateur du Cirque du Soleil, Guy Laliberté. «À un moment, Guy m'a demandé si je voulais me joindre à l'entreprise. Je lui ai expliqué que j'aimais mon mandat, mais que j'avais aussi un projet à défricher. Il m'a dit que je n'avais pas besoin de lui être exclusif et que la dernière chose qu'il voulait, c'était que je ne réalise pas mes rêves. J'ai donc travaillé avec lui tout en faisant avancer mon projet en parallèle», raconte-t-il.

Puis, un jour, M. Laliberté a demandé à Alexandre Amancio de lui présenter le projet Reflector, proposant de devenir un partenaire financier du projet. En retour, M. Amancio devait s'engager à devenir leader créatif chez Lune Rouge. Offre qui fut acceptée.

Encourager la relève entrepreneuriale

De son côté, Guy Laliberté affirme que l'investissement s'inscrit dans la mission de Lune Rouge, qui souhaite encourager la relève entrepreneuriale.

Fondée il y a un an, Reflector est une filiale de Lune Rouge Innovation, elle-même crée en 2015. Lune Rouge dit «développer des projets et procéder à des investissements principalement liés aux secteurs de la technologie, des arts, du divertissement et de l’immobilier ainsi qu’à des initiatives ayant un impact social et environnemental positif».

Avoir la mentalité de la Silicon Valley

S'il est encore trop tôt pour parler de son premier projet en cours, M. Amancio soutient que Reflector est en train de développer le script du film, la trame narrative pour la série de bandes dessinées, le plan d'une trilogie de romans, un jeu vidéo et un projet de baladodiffusions audio. «Les balados audio ont pratiquement disparu avec l'arrivée de la télévision. Mais on pourrait assister à une renaissance avec des épisodes d'une quinzaine de minutes qu'on peut écouter dans le transport en commun», croit-il.

M. Amancio dit s'inspirer de Walt Disney, qui a démarré un empire en dessinant une souris animée en noir et blanc.

«À Montréal, on a l'écosystème pour le faire et, au besoin, on va aller chercher des gens ailleurs pour nous aider à y parvenir», dit-il, affirmant que Montréal doit avoir la même mentalité que la Silicon Valley.

«Nous ne craignons pas de fragiliser l'écosystème du jeu vidéo à Montréal. Ça me rappelle la croissance de l'industrie du jeu il y a quelques années. Chaque fois qu'un nouveau studio annonçait son arrivée en ville, on disait que ça allait fragiliser l'écosystème. Ça a plutôt permis de d'attirer plus de gens de talent ici et l'écosystème a grossi. Dans la Silicon Valley, quand une grande entreprise vient s'installer en ville, ils se disent que ça va donner l'opportunité à d'autres employés talentueux de migrer dans la région», explique-t-il.

Selon le dirigeant, il faut avoir la même attitude à Montréal.

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