BCE : les banques vont-elles se retirer ?

Publié le 26/11/2008 à 00:00

BCE : les banques vont-elles se retirer ?

Publié le 26/11/2008 à 00:00

Par Jean Gagnon
Selon l’offre d’achat, les actionnaires de BCE recevront 42,75 $ par action, mais le titre plonge ce matin à 24,27 dollars en baisse de 36,7% et certains y voient un autre signe de l'échec de la transaction.

En achetant maintenant l'action de BCE, le gain potentiel si la transaction se réalise est énorme. Ce gain potentiel est alléchant, mais attention, une telle occasion ne vient pas sans risque puisque les banques appelées à financer la transaction pourraient faire avorter la vente de BCE.

Citigroup, Deutsche Bank et Royal Bank of Scotland (RBS), trois des plus grandes banques au monde, sont les principales institutions qui se sont engagées à fournir le financement de plus de 30 G$ nécessaire à la transaction.

Bien que leur engagement soit ferme, ces banques retireraient un avantage financier certain à ce que la transaction ne se réalise pas. De plus, ces banques sont secourues actuellement par les gouvernements, ce qui rend ces transactions difficiles à justifier.

Par exemple, RBS devra avancer environ 8 G$ aux acheteurs. Les conditions de ce prêt ont été établies il y a plus d'un an. La crise du crédit a eu un double effet, soit de faire dégringoler la valeur de ce prêt et de réduire les liquidités dont disposent les banques pour effectuer ces prêts.

Un banquier d'affaires montréalais bien au fait de ce type de transaction a indiqué que le jour même où RBS consentira le prêt à Teachers', elle devra inscrire une perte d'environ 20 % de la valeur du prêt, soit 1,6 G$.

Or, le gouvernement britannique vient de souscrire au capital de RBS. Acceptera-t-il de subir une telle perte sur un prêt servant à financer une transaction entre des sociétés canadiennes ?

Nous vivons une époque hors de l'ordinaire dans le monde bancaire. Ce qui était impensable l'année dernière, comme le retrait de RBS d'un engagement comme celui qui la lie à Teachers', est devenu plausible.

On peut raisonnablement envisager le scénario suivant : les banques se retirent du dossier et remboursent à Teachers' la pénalité de 1 G$ qu'elle devra verser si elle renonce à la transaction. Cela coûtera environ 330 millions de dollars à chacune des banques (au lieu d'une perte de 1,6 G$ dans le cas de RBS) et elles conserveront leurs liquidités.

Elles s'exposeront bien sûr à des poursuites de la part de Teachers' et de BCE. Mais comme ces poursuites risquent de s'éterniser, ça ne devrait pas arrêter les dirigeants de ces banques, qui préféreront probablement se concentrer sur les problèmes immédiats.

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