Aux États-Unis, fini l'anonymat quand on fait voler un drone

Publié le 19/10/2015 à 16:42

Aux États-Unis, fini l'anonymat quand on fait voler un drone

Publié le 19/10/2015 à 16:42

Par AFP

(Photo: Shutterstock)

Les propriétaires de drone aux États-Unis vont être obligés d'enregistrer leur engin auprès des autorités, une mesure censée limiter les survols illégaux ou dangereux qui se multiplient sur le territoire.

L'annonce a été faite lundi à Washington par le ministre américain des Transports, Anthony Foxx, entouré de hauts responsables de l'aviation civile et de représentants de ce secteur de loisirs en plein essor.

Les drones civils -des petits aéronefs sans pilote commandés à distance- sont aussi bien des jeux d'enfant que des engins ultra sophistiqués utilisés par des passionnés pour réaliser des figures aériennes ou filmer en altitude.

Les jouets d'enfant les plus simples, qui disposent d'un rayon d'autonomie très court, pourraient échapper à l'obligation d'enregistrement.

La rédaction en détail des nouvelles règles a été confiée à un comité d'une trentaine d'experts, à qui l'exécutif a demandé de mettre les bouchées doubles face à «l'urgence» de la situation et surtout avant la frénésie des achats de Noël.

«Nous avons l'intention d'avancer très rapidement et j'espère que le groupe d'experts aura achevé d'élaborer ses recommandations mi-novembre, avec pour objectif d'avoir des règles en vigueur d'ici mi-décembre», a déclaré à la presse M. Foxx. 

En effet, les incidents impliquant des drones se multiplient, a-t-il justifié.

Il y a une dizaine de jours, une personne avait été inculpée pour avoir fait voler un drone au coeur de Washington, l'engin ayant atterri seulement à quelques centaines de mètres de la Maison Blanche.

Lors des récents incendies géants qui ont ravagé une partie de la Californie, des drones filmant les zones sinistrées ont perturbé les opérations des bombardiers d'eau.

Et, lors de la dernière édition de l'US Open de tennis à Flushing Meadows, un match avait été interrompu en raison de l'intrusion d'un drone. 

La règle des 400 pieds

La loi interdit théoriquement à un propriétaire de drone de faire voler son appareil à une altitude dépassant 400 pieds (120 mètres) et à proximité d'un aéroport. Mais ces règles sont fréquemment bafouées, certains drones pouvant monter jusqu'à mille pieds (300 mètres).

En cas de violation par un drone d'un espace aérien soumis à restriction, les forces de l'ordre sont actuellement souvent impuissantes, a reconnu le ministre des Transports.

«Le problème est moins de localiser le drone que d'identifier la personne qui le faisait voler. L'enregistrement obligatoire est conçu pour palier cette difficulté», a-t-il assuré.

L'Agence fédérale américaine de l'aviation (FAA) confirme pour sa part être confrontée à une multiplication de survols interdits par des drones, qui posent des problèmes en matière de sécurité et de respect de la vie privée.

Les responsables du secteur aérien redoutent notamment une collision entre un drone et un avion commercial dans sa phase de décollage ou d'atterrissage.

«On s'attend à ce que plus d'un million de drones soient vendus pendant la saison des fêtes. Et ce juste après que la FAA a compilé des centaines de rapports de pilotes relatant avoir croisé un drone», a souligné Tim Canoll, président de la «Air Line Pilots Association», un syndicat rassemblant 52 000 pilotes de toute l'Amérique du Nord.

«Les pilotes ont signalé cette année avoir vu deux fois plus d'engins aériens sans pilote qu'en 2014», a insisté de son côté Anthony Foxx.

Les nouvelles mesures sont selon lui «un pas dans le bon sens vers la sûreté dans notre ciel».

Pour les Américains déjà possesseurs d'un drone, l'obligation d'enregistrement aura un effet rétroactif, a-t-il ajouté.

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