À l'abri de ses créanciers, Orckestra est achetée par Mediagrif

Publié le 21/06/2017 à 15:38, mis à jour le 21/06/2017 à 16:30

À l'abri de ses créanciers, Orckestra est achetée par Mediagrif

Publié le 21/06/2017 à 15:38, mis à jour le 21/06/2017 à 16:30

Par Denis Lalonde

Le président et chef de la direction de Mediagrif, Claude Roy. (Photo: Mediagrif)

Mediagrif (Tor., MDF) a conclu une entente en vue d'acquérir Orckestra, un fournisseur de solutions de commerce électronique actuellement sous la protection des tribunaux, pour un montant qui n'a pas été dévoilé. 

Orckestra est à l'abri de ses créanciers depuis le mois d'avril, en vertu de la Loi sur la faillite et l'insolvabilité. À ce moment, la société avait déclaré des créances de près de 9,3 millions de dollars (M$), dont 7,15M$ étaient garanties.

Les principaux créanciers d'Orckestra sont Investissement Québec (2,4 M$) et le Fonds de solidarité FTQ (2,2M$).

La transaction est sujette à certaines conditions, incluant l'approbation des autorités compétentes. La clôture de la transaction est prévue le ou vers le 23 juin 2017.

«Orckestra a développé une plateforme extraordinaire, utilisée par de grands joueurs comme Sobeys, Dollarama, Sports Experts, Mondou... Ils avaient aussi des discussions avec de grands joueurs en Europe comme Carrefour. Ils ont des gens brillants qui ont beaucoup investi dans la plateforme, mais comme ça arrive souvent, la discipline a été un peu négligée après l'obtention de financements», explique le président et chef de la direction de Mediagrif, Claude Roy.

Orckestra a obtenu un financement de série A totalisant 8M$ en septembre 2014 auprès de Fondaction CSN, W Investments et le Fonds de solidairité FTQ. Les trois investisseurs étaient revenus à la charge avec un financement de série B totalisant 12M$ en décembre 2015. 

«Ils ont dépensé beaucoup d'argent et changé leur modèle d'affaires par la suite. Ils avaient beaucoup de revenus récurrents provenant de services pour gérer leur plateforme. Ils ont décidé d'abandonner le volet des services pour les confier à des tierces parties pour investir davantage dans le développement de leur plateforme. Ça a créé une pression importante sur les finances de la société. Quand on est sur une pente de ski, si on ne freine pas, la descente va de plus en plus vite», raconte M. Roy.

Ce dernier dit avoir vécu la même situation, alors qu'il dirigeait Logibec Groupe Informatique. Au moment de l'entrée en Bourse de la société en 1986, il avait obtenu un montant de 2M$, qu'il a aussitôt dépensé dans deux entreprises de mauvaise qualité, ce qui a pesé sur les performances financières de Logibec. «Ça m'a coûté cinq ans de ma vie. J'ai beaucoup appris de cette expérience», affirme-t-il. 

Objectif: rentabiliser d'ici un an

En janvier 2016, Orckestra comptait 180 emplois, dont 165 à Montréal. Une fois la transaction finalisée, Mediagrif en conservera de «30 à 35». 

«Nous avons versé des bonis de rétention aux employés clés pour qu'ils restent avec nous. Les discussions se déroulent depuis un mois et on ne voulait pas que les gens de qualité se trouvent un emploi ailleurs. Un logiciel sans les créateurs, ça vaut pas mal moins d'argent. Nous voulons leur donner des défis à leur mesure au sein de Mediagrif», soutient M. Roy.

Les bureaux de la société sur l'Avenue des Canadiens de Montréal devraient fermer sous peu et les employés qui conservent leur poste déménageront au siège social de Mediagrif, à Longueuil. Il est entre autres prévu que le PDG d'Orckestra, Louis Fournier, reste en poste.

Claude Roy anticipe que les activités seront à nouveau rentables d'ici un an, en revenant à une offre de services et en ramenant une certaine discipline financière.

Mediagrif est surtout connue pour ses réseaux de commerce électronique interentreprises. Elle possède aussi le site Internet de petites annonces LesPac.com, le site de rencontres Réseau Contact et le site d'emplois Jobboom. L'entreprise comptait 455 employés avant la transaction avec Orckestra.

Louis Fournier n'a pas rappelé LesAffaires.com, ni le syndic affecté à la gestion du dossier, Benoit Fontaine.

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