Peloton, étoile montante de la pandémie, n'en finit plus de dérailler

Publié le 10/05/2022 à 12:19

Peloton, étoile montante de la pandémie, n'en finit plus de dérailler

Publié le 10/05/2022 à 12:19

Par AFP

Elle paie des choix stratégiques contestables de son ancien patron, John Foley, vivement contestés par des actionnaires. (Photo: 123RF)

New York — Sensation à l’ère des confinements, le spécialiste des vélos d’appartement Peloton (PTON) éprouve les plus grandes difficultés à remonter la pente depuis la levée des restrictions sanitaires et dégringolait mardi à Wall Street après de mauvais résultats trimestriels.

L’action de l’entreprise chutait de près de 13%, à 12,30 $US, en début de séance new-yorkaise. 

De janvier à mars, Peloton a encaissé une perte nette de 757 millions de dollars US (M$US), contre seulement 8,6 millions à la même période l’an dernier. Rapportée par action et hors éléments exceptionnels, la perte est de 2,27 $US, bien plus que les 83 cents attendus par le marché. 

Le chiffre d’affaires s’est établi à 964 M$US, près de 300 M$US de moins que l’année précédente et en dessous des prévisions des analystes.

«Les redressements représentent un dur labeur », a reconnu dans une lettre adressée aux actionnaires le patron de Peloton, Barry McCarthy, qui a pris les rênes du groupe début février après le départ de son fondateur John Foley.

«C’est un défi intellectuel ainsi qu’une épreuve émotionnelle et physique de tous les instants. C’est un vrai sport de contact », a ajouté le dirigeant.

Peloton a terminé le troisième trimestre de son exercice décalé avec « une capitalisation maigre pour une entreprise de notre taille », a relevé Barry McCarthy. Sa valeur boursière est actuellement de 4,7 milliards de dollars US, contre près de 56 milliards à son plus haut en janvier 2021. 

Afin de consolider ses finances, le groupe a contracté un prêt de 750 M$US, remboursable sur 5 ans, auprès de JP Morgan et Godman Sachs, deux banques qui avaient piloté son entrée en Bourse en 2019.

Barry McCarthy a par ailleurs annoncé que Peloton allait bientôt distribuer ses produits chez des revendeurs tiers, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent. 

 

«Environnement compétitif»

Parmi les grands bénéficiaires du début de la pandémie, Peloton marque nettement le pas depuis plusieurs mois, confronté à un net ralentissement de ses ventes avec la reprise des activités en extérieur.

Elle paie aussi des choix stratégiques contestables de son ancien patron, John Foley, vivement contestés par des actionnaires. 

L’entreprise a supprimé en février 2 800 emplois dans le monde, soit environ 20% des postes administratifs. Elle a également suspendu la construction d’une nouvelle usine de fabrication dans l’Ohio, un projet chiffré à environ 400 M$US.

Mi-avril, elle a annoncé la baisse du prix de ses vélos et de ses tapis d’appartement ainsi que la hausse du coût de ses forfaits mensuels à partir du 1er juin aux États-Unis et au Canada.

Peloton a d’ailleurs dit mardi s’attendre à une légère augmentation du nombre d’annulations des abonnements lors des prochains mois, tablant sur un chiffre d’affaires annuel entre 675 M$US et 700 M$US.

Malgré ces perspectives peu réjouissantes, Barry McCarthy, dont le but est d’atteindre les 100 millions de membres (contre 7 millions actuellement), a tâché de se montrer rassurant lors d’un échange téléphonique avec des analystes de Wall Street.

«En dépit du cours de l’action, je suis plutôt optimiste sur le chemin à parcourir et sur le nombre de leviers que nous devons activer pour améliorer la performance opérationnelle de l’entreprise», a-t-il déclaré.

La direction du groupe est sous la pression d’actionnaires activistes, dont le fonds Blackwells Capital, qui réclament des changements radicaux, y compris la prise de participation minoritaire d’investisseurs externes. 

Selon le Wall Street Journal, Peloton explorerait la possibilité de céder 15 à 20% de son capital pour renflouer ses caisses.

«Malheureusement pour Peloton, le remaniement de l’entreprise intervient dans un environnement très compétitif», note Neil Saunders de GlobalData, mentionnant les investissements d’Apple dans le domaine de la culture physique ou de Lululemon dans les cours de yoga.

«Dans ce contexte, Peloton va devoir travailler incroyablement dur pour se distinguer, particulièrement maintenant que la tendance générale du marché ne souffle pas dans sa direction», ajoute l’analyste.

 

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