Norea Capital mise sur Versacom

Publié le 22/02/2024 à 14:30

Norea Capital mise sur Versacom

Publié le 22/02/2024 à 14:30

Par Dominique Talbot

Fondé en 1995 par Benoît Le Blanc, Versacom se présente aujourd’hui comme le plus grand cabinet de traduction à propriété canadienne. (Photo: 123RF)

Le secteur de la traduction est en profonde mutation et en pleine expansion, et le gestionnaire en placement privé Norea Capital compte bien y mettre son grain de sel. Le regroupement d’investisseurs a annoncé cette semaine qu’il intègre l’actionnariat de Versacom, un cabinet de traduction qui emploie près de 300 personnes au Québec.

Les détails de cette transaction restent confidentiels, mais en entrevue avec Les Affaires, Luc Ménard, président et associé directeur de Norea Capital, confie que le fonds d’investissement devient un «actionnaire minoritaire important».

«L’équipe de direction garde le contrôle de l’entreprise, mais nous ne sommes pas un joueur passif. Nous voulons être un investisseur actif. Notre approche est de déterminer si nous avons la bonne équipe en place et comment nous pouvons les aider», poursuit-il.

L’investissement s’accompagne d'ailleurs de la création d’un nouveau conseil d’administration.

«Nous sommes aussi en mode pour regarder les opportunités de croissance par acquisitions. C’est aussi la thèse d’investissement que l’on fait», ajoute Luc Ménard.

Fondé en 1995 par Benoît Le Blanc, Versacom se présente aujourd’hui comme le plus grand cabinet de traduction à propriété canadienne. «Le fondateur voulait quitter complètement l’actionnariat. C’était une opportunité pour nous, dit Luc Ménard. Nous avons découvert une équipe avec beaucoup de profondeur.»

Le chiffre d’affaires annuel de l’entreprise est d’environ 40 millions de dollars. Seulement au Canada, le marché dans lequel elle évolue est évalué à 3,5 milliards. Et dans le monde, ce chiffre grimpe à quelques dizaines de milliards.

«L’investissement est très important pour nous, dit de son côté François Chartrand, président et directeur général de Versacom. Nous étions à la recherche d’un investisseur qui nous amènerait de nouveaux éléments dans notre gouvernance, nous amener au prochain niveau.»

 

Vendre des traductions, et de l’IA

Le «prochain niveau», pour François Chartrand, c’est notamment d’accélérer la présence et la croissance de l’entreprise sur le continent européen, mais aussi de poursuivre l’intégration des innovations technologiques dans ses offres de service.

Car évidemment, comme à peu près tous les secteurs de l’économie, l’intelligence artificielle (IA) change les façons de faire et force les entreprises à s’y adapter rapidement pour demeurer compétitives.

Mais l’apport de la technologie, dans le milieu de la traduction, contrairement à quelques idées conçues, n’est pas nouveau, insiste François Chartrand. «Le rôle de l’intelligence artificielle dans la traduction est déjà très présent. Versacom utilise les outils de traduction neuronaux, en combinaison avec plusieurs autres dispositifs. L’objectif est d’augmenter l’intégration de ces technologies. Et de les rendre plus accessibles à nos clients», explique-t-il.

Ces avancées technologiques ont pour effet de changer les façons de faire. Pour de la traduction dite «généraliste», l’intelligence artificielle prend énormément de place.

«C’est très rare qu’on utilise que la technologie et c’est très rare que l’on utilise que les services professionnels, tempère le directeur général de Versacom. Mais c’est le professionnel qui contrôle la technologie, qui a un rôle de traduction, de contrôle qualité et de validation.»

«L’IA peut atteindre jusqu’à 50% du travail. C’est en augmentation, comme l’est le secteur de la traduction qui est en complète augmentation. [...] Le contenu à traduire explose dans le monde. En raison justement de l’IA. Il n’y a jamais eu autant de choses à traduire et à localiser dans notre secteur, ou à adapter. C’est un paradoxe. Il y a une explosion du volume et on doit trouver des façons sans cesse plus performantes de le traiter», explique-t-il, rappelant au passage que l’entreprise offre déjà des services dans 185 langues.

L’«explosion» de la demande fait en sorte, dit François Chartrand, que les besoins de main-d’œuvre augmentent, surtout pour la programmation et la gestion de l’intelligence artificielle, mais aussi pour les traducteurs. Et dans le cas de Versacom, il y a des besoins pour de la traduction spécialisée dans les domaines de la finance, du droit et des assurances, notamment.

«Nous sommes à la recherche de personnes qui ont des connaissances spécifiques dans ces domaines. Avec l’IA, la traduction généraliste est plus facilement prise en charge par la technologie. Par contre, la traduction spécialisée, sectorielle, elle est délaissée. Il y a là un besoin accru.»

 

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