Les lunetiers voient le futur dans les montures connectées

Publié le 27/12/2017 à 11:15

Les lunetiers voient le futur dans les montures connectées

Publié le 27/12/2017 à 11:15

Cette monture mesure vos ondes cérébrales et vous propose de vous relaxer. (Smith)

Lunettes relaxantes, anti-chute ou permettant des vidéo-conférences: l'échec des «Google glass» n'a pas refroidi les fabricants, bien au contraire. Des géants mondiaux aux start-up, tous veulent exploiter le filon des lunettes connectées, même s'ils ignorent encore son potentiel économique.

Safilo, deuxième producteur italien de lunettes, a sorti en octobre en Amérique du Nord les Lowdown Focus, une paire mesurant les ondes cérébrales et proposant des exercices pour se relaxer et se concentrer.

Grâce à ces lunettes au design classique, un smartphone et des écouteurs, vous êtes emmené par exemple sur une plage, où le bruit du vent est modulé en fonction de votre nervosité: plus vous êtes agité et plus il soufflera fort. Si vous vous concentrez pour vous relaxer, vous finirez par entendre des oiseaux chanter. En Europe, la sortie est prévue au 1er trimestre 2018.

Assistance

Dans le monde de l'optique, avec son modèle «high tech», Safilo est loin d'être une exception. Le groupe d'opticiens Atol travaille sur des lunettes connectées destinées aux personnes âgées.

«C'est par l'innovation qu'on va aller chercher les nouveaux clients», explique à l'AFP le PDG Eric Plat, évoquant un marché français de l'optique en «récession». Selon une étude GfK, celui-ci a décru de 3,1% au 1er semestre 2017.

Avec ses montures qui alertent une plateforme de télé-assistance en cas de chute du porteur, la coopérative veut conquérir «tout le marché» des seniors connectés, soit 750.000 personnes selon M. Plat.

Une cible sur laquelle lorgne aussi Optic 2000 qui développe ses propres lunettes anti-chute.

Avant cela, elle compte commercialiser dès avril des lunettes développées par Ellcie Healthy et chargées d'alerter le conducteur qui somnolerait au volant.

L'anti-modèle Google

Beaucoup d'entreprises interrogées ont participé, de près ou de loin, au développement des Google Glass, dont elles se démarquent aujourd'hui.

Les utiliser était «extrêmement fatigant, et cela ne nous plaisait pas», raconte Nicola Belli, directeur de l'innovation chez Safilo.

Après l'enthousiasme au début du projet, nous nous sommes aperçus que le grand public n'était pas prêt à se sentir espionné», explique Eric Lefort, vice-président du Gifo, le syndicat professionnel du secteur.

Début 2015, le géant de l'internet a suspendu ses Google Glass, qui cristallisaient les critiques en raison notamment de la caméra pouvant être déclenchée discrètement, parfois d'un simple clignement d’œil.

Carole Bollard, fondatrice de Tikaway, reconnaît avoir elle-même failli «couler» son entreprise avec la même «erreur», une paire de lunettes, à destination des particuliers, prenant photos et vidéos.

Sur ce segment, les entreprises représentent en revanche un marché porteur, d'après Roberta Cozza, analyste chez Gartner.

Le virage stratégique pris par Tikaway à l'été 2017 en est la preuve. Alors qu'elle vise désormais les entreprises, auxquelles elle propose des lunettes caméra connectées à une solution de visioconférence, pour assister ou former à distance, Tikaway a réalisé depuis septembre 100.000 euros de chiffre d'affaires, soit deux fois plus que sur toute l'année 2016.

Fleurant le filon, Alphabet, la maison-mère de Google, a elle aussi annoncé en juillet le retour de ses lunettes sur le segment professionnel.

Un marché à construire

Pour M. Lefort, les lunettes intelligentes concerneront principalement deux domaines.

D'abord, le médical, avec par exemple des modèles permettant d'afficher les paramètres vitaux d'un patient sur les lunettes du chirurgien ou d'examiner le fond de l’œil pour déceler certaines maladies.

Et ensuite le sport. Luxottica a ainsi lancé en 2016 les Oakley Radar Pace, développés en partenariat avec Intel: elles promettent aux cyclistes et coureurs d'améliorer leur entraînement et leurs performances grâce à un coach vocal et à de multiples fonctionnalités.

D'après M. Lefort, pour connaître le succès, les lunettes connectées doivent offrir de «vraies applications utiles» et éviter le côté «gadget».

Ainsi qu'être «commodes» à porter, précise Mme Cozza, qui estime que si le marché est avant tout stimulé aujourd'hui par le monde de l'entreprise, «avec des gros acteurs comme Apple, tout peut changer».

Aucun fabricant ne s'avance néanmoins à donner des chiffres sur ce que pourraient représenter à terme le secteur ou les ventes même de leurs lunettes connectées.

«C'est un marché qui n'existe pas encore», explique M. Belli, de Safilo.

 

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