Faraday Future: la voiture électrique et autonome de demain?

Publié le 05/01/2016 à 10:03

Faraday Future: la voiture électrique et autonome de demain?

Publié le 05/01/2016 à 10:03

Mystérieux nouveau venu sur le marché des voitures électriques, le constructeur californien Faraday Future, financé par des Chinois et positionné sur un créneau proche de Tesla, est un peu sorti de l'ombre lundi soir en dévoilant son tout premier prototype.

Il y a quelques semaines, on vous parlait avec un certain enthousiasme de l'arrivée d'un nouveau joueur à la table de la voiture électrique et autonome: Faraday Future (lire notre article ici). Assez mystérieuse, la société est enfin sortie du bois en marge du CES de Las Vegas avec la FFZERO1: un véhicule à l'allure futuriste, avec une carrosserie à mi-chemin entre voiture de course et batmobile, un aménagement intérieur inspiré des recherches de la Nasa, et une vitesse de pointe censée atteindre 320 kilomètres/heure.

Créée en mai 2014, et constituée de transfuges de Tesla, Apple, la Nasa, Boeing, Faraday Future planche depuis d'arrache pieds sur la voiture de demain, un véhicule électrique ET autonome qui serait si bien connecté à son pilote qu'il pourrait anticiper ses moindres désirs. Mais c'était surtout son modèle d'affaires qui avait attiré notre attention: Faraday Future envisage de faire de l'argent APRÈS la vente de la voiture, en se calquant sur le modèle des applications et abonnements qui règne en maître dans le monde de la téléphonie mobile. L'entreprise nous donnait alors rendez-vous le 4 janvier, avant l'ouverture mercredi du salon d'électronique grand public CES, pour une présentation du fruit de leurs réflexions.

Une petite déception

On ne cachera pas une légère déception à la vision du résultat: la 1ère Faraday Future n'est qu'un concept car. Un «car of concepts» corrige immédiatement Nick Sampson, vice-président en charge de la recherche-développement chez Faraday Future, dans une interview à l'AFP. «De beaucoup de manières, cela représente ce que nous sommes en tant qu'entreprise, quelque chose d'enthousiasmant, de rapide, d'innovant», mais seuls certains aspects du modèle, notamment une partie de ses lignes futuristes, devraient se retrouver dans les vrais véhicules destinés à la commercialisation. «Quand vous verrez une voiture de production il y aura un lien clair, mais ce ne sera évidemment pas aussi extrême.»

Si l'on met de côté sa ligne futuriste, cette monoplace se distingue par la présence de quatre moteurs électriques (un pour chaque roue) capables de produire une puissance totale de 1000 chevaux. Suffisant pour passer de 0 à 100km/h en moins de 3 secondes.



Son siège baquet inspiré de la F1 trahit lui aussi ces ambitions sportives: le conducteur y est positionné dans un angle de 45 degrés. Mais le détail-signature de cette FFZERO1, compte tenu du modèle d'affaire de la marque, reste le volant avec son smartphone intégré.

Sachant que Faraday Future ambitionne de complètement redéfinir la notion de mobilité automobile comme le téléphone intelligent l'a fait avec les communications, la présence de ce téléphone est sans doute le point le moins spectaculaire et pourtant le plus intrigant. La société veut intégrer des technologies avancées en termes de connectivité et de divertissement embarqué, voire des applications de réalité augmentée et de conduite autonome. Et ce volant en est le parfait symbole.

   

La déception provient du silence relatif qui a entouré le fameux modèle d'affaires de Faraday. Pas un mot concret sur cette fameuse dimension applicative, ni sur le système d'abonnement à la voiture plutôt que  sur sa propriété. Si Nick Sampson a répété vouloir contribuer à «redéfinir la nature des voitures et de la mobilité», prédisant un changement des modèles de propriété, avec par exemple des voitures en «propriété partagée», il ne s'agit là que d'éléments de langage dont on avait déjà eu vent il y a quelques semaines.

En revanche, l'entreprise a vanté sa plateforme de production innovante et modulable, utilisable selon elle pour n'importe quel type de véhicules, avec plusieurs combinaisons de batteries ou de motorisation, ce qui permet d'accélérer le développement tout en réduisant les coûts. Si la première Faraday est encore une voiture sport extrême, cette architecture permettrait en théorie de développer n'importe quel modèle en un temps et avec des économies records. Cette plateforme sera mise en oeuvre dans une première usine de production annoncée le mois dernier, où Faraday Future a dit vouloir investir un milliard de dollars, et dont la construction démarrera dans les prochaines semaines à quelques kilomètres au nord de Las Vegas. Le point de mire étant évidemment la mise en production et la commercialisation d'un premier modèle.

Partenariat stratégique avec LeTV

Et cela pourrait arriver très vite: Faraday veut avoir ses premières voitures sur le marché «dans les deux prochaines années», même si Nick Sampson affirme que cela ne se fera pas aux dépens de la qualité.

Le calendrier est ambitieux pour une entreprise vieille de seulement dix-huit mois, et sur laquelle tellement peu de détails ont filtré jusqu'ici que certains observateurs se sont parfois demandé s'il ne s'agissait pas d'une vitrine cachant un projet top-secret d'Apple. «Nous sommes très rapides», en particulier car Faraday Future entend fonctionner «davantage comme une entreprise technologique que comme une entreprise automobile» traditionnelle, fait valoir Nick Sampson.



Faraday Future compte en réalité parmi ses investisseurs le milliardaire chinois Jia Yueting, décrit dans le passé comme «l'Elon Musk chinois» par le site Business Insider.

Elon Musk, rappelons-le» est le patron du fabricant californien de voitures électriques haut de gamme Tesla et le fondateur de la société de transport spatial SpaceX. Il soutient aussi une série de projets visionnaires comme l'hyperloop, un concept de transport en commun futuriste ultra-rapide. Jia Yueting est pour sa part à la tête d'une des plateformes de vidéo en ligne les plus populaires en Chine, LeTV, qui a aussi commencé à montrer des ambitions dans le secteur automobile.

Mais si l'entreprise se positionne sur le même créneau que Tesla, elle affirme ne pas voir la société d'Elon Musk comme une rivale. «Nous rivalisons avec les entreprises qui vendent des voitures à essence. Par certains aspects, nous devrions considérer Tesla comme nos alliés, pas nos concurrents», car ils contribuent à élargir le marché des voitures électriques, avance Nick Sampson.

Si elle continue de donner peu de détails sur la structure exacte de son capital, Faraday Future a confirmé lundi un «partenariat stratégique» avec LeTV. «Nous sommes deux sociétés séparées, mais nous coopérons sur plusieurs aspects», a noté Nick Sampson lors de la présentation officielle: c'est le cas par exemple des systèmes de divertissement embarqués ou des capacités de conduite autonomes intégrées aux véhicules.

L'entreprise espère aussi profiter des importantes relations de LeTV en Chine pour accéder plus facilement à cet immense marché, et peut-être aussi y trouver d'autres investisseurs.

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