Dyze Design : faire sa place dans le monde de l'impression 3D


Édition du 25 Février 2017

Dyze Design : faire sa place dans le monde de l'impression 3D


Édition du 25 Février 2017

Par Denis Lalonde

Une buse (à gauche) et un ensemble de refroidissement (à droite) pour imprimantes 3D fabriquées par Dyze Design.

Septembre 2014. La NASA envoie une imprimante 3D de la taille d'un four à micro-ondes en direction de la Station spatiale internationale afin de tester l'appareil dans l'espace. La technologie, qui existe depuis une trentaine d'années, marque ainsi un pas de géant effectué grâce à des bonds technologiques et à l'arrivée de nouvelles applications.

Six mois auparavant, Dyze Design passait d'un projet étudiant à une société en nom collectif. Elle se convertira en entreprise en juin 2015 en ayant pour objectif de faire sa place dans le marché mondial des pièces pour imprimantes 3D. Un marché au potentiel énorme dominé par les géants 3D Systems (NY., DDD) et Stratasys (Nasdaq, SSYS).

La société fabrique entre autres des extrudeurs, des buses, des embouts et des ensembles de refroidissement pour imprimantes 3D, dont les prix varient de 19 à 170 $ US.

«Nous visons les entreprises qui achètent des imprimantes 3D dont le prix oscille entre 2 000 et 30 000 $ US. Nos produits doivent supporter la plus haute température sur le marché et être résistants aux matériaux abrasifs, tout en étant adaptés aux environnements contrôlés», explique le président et chef de la direction de la start-up, Jean-Sébastien Carrier.

Les pièces peuvent entre autres servir à modeler le polyétheréthercétone (désigné par le sigle PEEK), un plastique de la famille des polymères utilisé notamment en aéronautique, qui est très résistant au feu et à la chaleur.

«Nous avons généré des revenus de plus de 40 000 $ en 2016 après avoir réalisé notre première vente en novembre 2015. Nous visons un chiffre d'affaires de 3,7 millions de dollars d'ici 2020», dit Jean-Sébastien Carrier, qui explique que le marché de l'impression 3D, aussi appelé fabrication additive, est en plein essor.

La société américaine Wohlers Associates estimait en avril dernier la valeur du marché mondial de l'impression 3D à 5,17 milliards de dollars américains en 2015. La société publie depuis 21 ans un rapport annuel sur l'évolution de cette industrie, que plusieurs experts considèrent comme la bible du secteur. Or, Wohlers soutient que la valeur du marché grimpera à 21 G$ US d'ici 2020.

Selon l'étude, plus de 278 000 imprimantes 3D de moins de 5 000 $ ont été vendues dans le monde en 2015, comparativement à 160 000 un an plus tôt.

«Environ le tiers du marché mondial est réservé aux pièces. Comme nous sommes une petite équipe de quatre travailleurs à temps plein, nous n'avons pas les moyens de réaliser de grandes études. Nous calquons nos prévisions de croissance sur leurs chiffres», explique M. Carrier, originaire de Saint-Honoré-de-Shenley, municipalité située non loin de Saint-Georges, en Beauce.

Une autre étude de la firme de consultants A.T. Kearney, publiée en août 2015, est un peu plus conservatrice. Elle estime que la valeur du marché mondial de l'industrie atteindra 17 G$ US en 2020.

Son plan d'affaires a valu à Dyze Design de remporter le premier prix du «Demo Day» de l'accélérateur Banque Nationale - HEC Montréal, tenu en décembre dernier, remportant ainsi une bourse de 15 000 $.

La société a aussi facilement battu son objectif de récolter 5 000 $ par l'intermédiaire de la plateforme de sociofinancement Kickstarter. «L'objectif était très conservateur. Nous avons finalement obtenu des commandes de près de 16 000 $ grâce à cette campagne lancée le 29 novembre», explique M. Carrier.

Le dirigeant, formé en sciences informatiques à l'Université de Sherbrooke, dit vouloir utiliser ces montants pour poursuivre les travaux de recherche et développement de la société. De nouveaux produits sont à l'essai, tout comme des versions plus performantes de produits existants. «Nous souhaitons aussi embaucher une personne d'ici la fin de l'année pour assembler nos produits. En ce moment, nous sommes capables de répondre à la demande en faisant ces tâches nous-mêmes, mais cela ne durera pas éternellement», dit-il.

Les dirigeants de Dyze Design, dont les locaux principaux sont situés dans Hochelaga-Maisonneuve, disent avoir beaucoup appris de leur premier client, le détaillant montréalais d'imprimantes 3D et de pièces Voxel Factory. «Nous avons su utiliser les commentaires qu'il nous donnait pour améliorer et valider rapidement nos produits. Nous avons fait un bond énorme entre la première et la deuxième itération et nous allons encore faire un gros pas en avant à la troisième», dit-il.

La société a aussi effectué des voyages à San Diego et à Las Vegas ces dernières semaines, afin de participer respectivement à la conférence Inside 3D Printing et au Consumer Electronics Show.

«Pour soutenir notre croissance, nous voulons aller chercher au minimum un nouveau client par événement auquel nous participons. Notre approche est simple : nous visitons les sites Internet de clients potentiels et analysons les produits qu'ils fabriquent. S'ils utilisent des matériaux abrasifs, mais que les pièces de leurs imprimantes sont mal adaptées, il y a fort à parier qu'ils les changent trop souvent», raconte M. Carrier.

Dyze Design veut donc poursuivre sa croissance en réglant les problèmes de ses clients.

Deux événements marquants en 2016 dans le monde de l'impression 3D

HP a lancé des imprimantes Jet Fusion 3D de capacité industrielle en mai dernier, avec un prix de départ de 130 000 $ US. Selon leur concepteur, ces appareils ont été présentés comme étant 10 fois plus rapides que les imprimantes comparables tout en ayant des coûts d'exploitation deux fois moindres.

En septembre, GE a investi 1,4 G$ US dans l'acquisition des fabricants d'imprimantes 3D Arcam AB, de Suède, et SLM Solutions Group, d'Allemagne.

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