AquaHacking: sauver l'eau douce des Grands Lacs, une technologie à la fois

Publié le 09/08/2017 à 14:58

AquaHacking: sauver l'eau douce des Grands Lacs, une technologie à la fois

Publié le 09/08/2017 à 14:58

Par Alain McKenna

Les Grands Lacs, c’est connu, sont la plus grande réserve d’eau douce sur la planète, représentant 21 % de sa totalité. On leur doit aussi 40 millions d’emplois. Sauf qu’on les néglige. D’ici 2019, le hackathon AquaHacking de la Fondation De Gaspé Beaubien compte changer ça.

«La situation des Grands Lacs est préoccupante pour l’ensemble de l’Amérique du Nord», explique Stéfany Corey, porte-parole de la fondation. «Notre objectif est donc de trouver des solutions simples et viables, applicables à court terme, qui aideront à résoudre certains des enjeux les plus importants les affectant.»

L’événement AquaHacking en était à sa troisième année en 2017, mais c’est la première fois qu’il aborde la question de ces lacs. Les années précédentes, les équipes participant à cet événement devaient cibler la rivière des Outaouais et le fleuve Saint-Laurent. À Waterloo cette année, c’était au tour du lac Érié. L’an prochain, ce sera le lac Ontario, puis l’année suivante, l’ensemble des Grands Lacs.

Comme les projets peuvent aller en tous sens, les organisateurs ont décidé d’aborder cinq grands thèmes, cette année: les espèces envahissantes comme la carpe asiatique, les algues bleues, les résidus de microplastique, les produits chimiques polluants et la baisse du niveau d’eau.

Pendant cinq week-ends, répartis sur huit semaines, des équipes formées de programmeurs informatiques, de spécialistes de l’eau et d’étudiants universitaires doivent ainsi créer des solutions à ces problèmes. Ils ont droit à du mentorat, ont accès à une expertise, mais ne sont pas aidés financièrement. Seules les équipes gagnantes, qui seront annoncées le 13 septembre prochain, remporteront une bourse pouvant atteindre 25 000 $.

Le jury sélectionnant ces gagnants étant composé de professionnels du milieu et de gens d’affaires, il n’est pas impossible que de l’intérêt envers ces projets prenne une tournure entrepreneuriale par la suite, ajoute Mme Corey. «Le but n’est pas nécessairement de créer des start-up ou de former des entrepreneurs. Mais il faut que ce soit applicable dans les Grands Lacs, et ailleurs également», dit-elle.

Les finalistes 2017 - aquahacking.com

L’eau sous toutes ses formes

Car en effet, partout sur la planète, on rencontre les mêmes enjeux avec l’eau: les algues bleues, par exemple, sont un phénomène qui inquiète autant en Chine qu’en Ontario ou au Québec.

En ce sens, trouver une solution à ce problème recèle un grand potentiel commercial… Mais elles sont aussi pratico-pratiques! C’est de ce côté que penche une des technologies finalistes de l’édition 2017 d’AquaHacking, qui permet à tout riverain d’analyser l’eau près de chez lui afin de savoir si les algues bleues, également appelées cyanobactéries, sont présentes en trop grande concentration pour permettre la baignade.

Leur présence peut provoquer des maux de ventre, diarrhée, vomissements et diverses irritations, en prime.

Une autre technologie développée ces dernières semaines aide les agriculteurs à mieux prévoir leurs récoltes. En analysant divers facteurs influençant la croissance des plantes, ces outils indiquent précisément la quantité de semences et d’eau nécessaires pour produire une récolte optimale. «De tels outils existent déjà mais ils coûtent une fortune. Celle qu’on a créée sera offerte à très faible coût.»

Enfin, une autre équipe a développé un produit qui prend la forme d’une feuille d’assouplissant pour la sécheuse, mais qui fait bien plus qu’éliminer l’électricité statique : elle retire les microplastiques des vêtements. Il s’agit de minuscules particules de plastique que le traitement des eaux ne peut pas filtrer, et qui se retrouvent massivement dans l’eau des lacs et des rivières partout dans le monde.

Imaginez une seconde comment serait le monde si une simple feuille d’assouplissant balancée dans la sécheuse aidait à réduire la pollution aquatique…

L’eau, cible des technologies propres en 2017

De telles technologies paraissent peut-être inusitées, mais elles seront bientôt très courantes. La cause: ces jours-ci, l’eau est au cœur du phénomène émergent des technologies propres, appelées «cleantechs» en anglais. Cette tendance est renforcée par deux raisons fort simples.

D’abord, l’eau douce est une ressource limitée et irremplaçable. Ensuite, elle représente un marché important pour l’économie de la planète, que Thomas Schumann, un investisseur californien qui a créé son propre fonds dédié exclusivement aux technologies touchant aux problèmes aquatiques, évalue actuellement à 500 milliards de dollars US. Selon lui, ce montant est appelé à doubler d’ici 3 ans.

Un tel rendement attire évidemment les investisseurs, qui seront sans doute nombreux à avoir l’œil sur des projets comme ceux créés dans le cadre de l’événement AquaHacking. Ses organisateurs en sont bien conscients, et ils comptent en profiter pour gagner en ampleur au fil des années à venir. L’événement aura probablement lieu à Chicago en 2019, et impliquera des partenaires américains.

Puis la fondation De Gaspé Beaubien ne dit pas non à reproduire ce modèle à d’autres secteurs des technologies propres. «Nous sommes ouverts. C’est une formule qui serait facile à reproduire ailleurs», confirme Stéfany Corey.

 

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