Télé: les gros forfaits de câble condamnés?

Publié le 16/04/2017 à 08:00

Télé: les gros forfaits de câble condamnés?

Publié le 16/04/2017 à 08:00

Par AFP

Photo: 123rf.com

Dominé depuis des années par des câblodistributeurs imposant aux téléspectateurs des bouquets hypertrophiés et onéreux, le marché de la télévision aux États-Unis est soumis aux assauts des «skinny bundles» qui veulent le révolutionner.

Surnommés ainsi par opposition aux «Fat Bundles» (les gros forfaits), les «skinny bundles» (les forfaits allégés) offrent la possibilité de choisir un nombre limité de programmes, diffusés souvent en continu (streaming) et à un prix beaucoup plus compétitif.

Google à la conquête du petit écran

YouTube TV, qui appartient au géant de l'internet Google, est le dernier à se lancer sur ce marché avec un forfait d'environ 40 chaines pour 35$US. Il vient faire concurrence au bouquet de Sony «Vue», qui utilise la console de jeux Playstation, Sling TV de Dish Network, DirecTV Now de AT&T... D'autres forfaits comme celui de Hulu, un concurrent de Netflix, vont prochainement faire leur apparition.

Ces programmes ajoutent aux fonctionnalités de la vidéo à la demande offerte par Netflix et Amazon Prime des capacités d'enregistrement et de visionnage de programmes en direct (actualités et sports notamment).

Le public visé est celui des jeunes téléspectateurs réticents à dépenser 100$US ou plus pour des forfaits offrant jusqu'à 800 chaines et qui préfèrent la souplesse de la diffusion en continu.

Selon une étude de Parks Associates publiée en mars, 20% des téléspectateurs américains sont mécontents des services offerts par les câblodistributeurs, montrant que le marché est prêt à accueillir les nouveaux entrants.

«Il y a le prix plus bas et le fait qu'il n'y a pas d'équipement nécessaire pour les forfaits passant par l'Internet», souligne Glenn Hower de Parks Associates, ce qui fait aussi qu'il «n'y a plus besoin d'envoyer un technicien ou de récupérer le matériel», souligne-t-il.

Richard Greenfield de BTIG Research estime dans une note que «les gros forfaits sont condamnés».

«Les groupes de média traditionnels s'attachent trop à protéger leur modèles de fonctionnement plutôt que de répondre aux envies des consommateurs en leur apportant la souplesse qu'ils veulent», estime-t-il.

Selon Leichtman Research Group, les télédistributeurs américains ont perdu 277000 abonnés en 2016 alors que des services de télévision par Internet, comme Sling TV et DirecTV, en ont ajouté 845000.

James McQuivey, analyste chez Forrester Research, estime que l'arrivée de Google sur ce marché est importante car «pour la première fois les diffuseurs laissent entrer de puissantes plateformes numériques dans le sérail que constituent les programmes en direct».

Si la plupart des téléspectateurs utilisent Netflix ou Amazon, ils gardent leur abonnement au câble ou au satellite pour le sport ou les actualités régionales. La diffusion en continu de ce genre de programmes est susceptible de les faire changer d'avis.

En réponse, des programmateurs établis comme HBO et ESPN ont commencé à offrir la possibilité de regarder certains programmes sans pour autant devoir s'abonner à l'ensemble de leurs programmes.

L'analyste indépendant Alan Wolk estime cependant que la citadelle des câblo-opérateurs historiques est encore bien défendue.

AT&T offre déjà un «skinny bundle» et d'autres comme Comcast et Verizon s'apprêtent à faire de même.

Altice USA, filiale américaine de l'empire des médias et des télécoms du milliardaire Patrick Drahi et qui va prochainement s'introduire en Bourse aux États-Unis, va lancer d'ici l'été un appareil similaire à ce qu'elle offre déjà en France. Son prix n'a pas encore été fixé.

S'affranchir du câblodistributeur, mais encore

M. Wolk souligne que les «forfaits allégés» coûtent «30% de moins mais offrent 70% de programmes de moins ».

«Beaucoup de gens disent qu'ils veulent s'affranchir des câblo-opérateurs, mais quand on leur demande quelles chaînes ils veulent éliminer, ils ont de la peine à arriver à un nombre minimum».

Ils peuvent s'appuyer sur le fait que leur offre comprend aussi l'accès à l'Internet haut-débit qu'ils sont les seuls à proposer sur certains marchés. Ils peuvent ainsi décourager la concurrence des nouveaux entrants en imposant des limites au téléchargement de données et d'autres moyens pour avantager leur propres services en continu, notamment la possibilité de regarder leurs programmes sur plusieurs supports dans des endroits différents.

Pour Google, les avantages du  marché de la télévision en continu ne se limitent pas seulement à la programmation. Connaître les habitudes des téléspectateurs permet de mieux cibler la publicité. «Pour eux, c'est une affaire de données», affirme Alan Wolk. «Ils obtiennent une masse d'informations sur les utilisateurs et ce qu'ils font et ils peuvent ensuite faire des croisements avec leurs habitudes de navigation sur Internet», souligne-t-il.

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