Shopify met à pied 10% de ses employés

Publié le 26/07/2022 à 10:30, mis à jour le 26/07/2022 à 18:14

Shopify met à pied 10% de ses employés

Publié le 26/07/2022 à 10:30, mis à jour le 26/07/2022 à 18:14

Par La Presse Canadienne

Le chef de la direction de la société établie à Ottawa, Tobi Lütke, a indiqué, dans une entrée de blogue, que la plupart des employés touchés par cette décision travaillaient dans le recrutement, le soutien et les ventes. (Photo: La Presse Canadienne)

Shopify (SHOP, 40,69$CAN, -13,63%) a annoncé mardi la mise à pied de 10% de son effectif parce que l’entreprise a mal évalué la croissance du commerce électronique.

Le chef de la direction de la société établie à Ottawa, Tobi Lütke, a indiqué, dans une entrée de blogue, que la plupart des employés touchés par cette décision travaillaient dans le recrutement, le soutien et les ventes.

Shopify éliminera aussi la «sur-spécialisation» et les postes «dupliqués», ainsi que certains groupes qui, selon M. Lütke, étaient «pratiques, mais trop éloignés de la réalisation de produits».

Shopify n’a pas précisé le nombre total de travailleurs touchés par les coupes, mais la dernière circulaire d’information de la direction avançait que l’entreprise comptait 10 000 employés et sous-traitants à la fin 2021, dont 3000 ajoutés l’année dernière seulement. Dix pour cent de ce total engloberait 1000 travailleurs.

Selon M. Lütke, la société doit effectuer ces mises à pied parce que la pandémie de COVID-19 a fait bondir la demande pour le logiciel de Shopify pendant que les consommateurs se sont mis à faire un plus grand nombre d’achats en ligne.

Shopify a fait le pari que la quantité d’achats que feraient les consommateurs en ligne plutôt que dans des commerces physiques ferait un bond en avant de cinq ou 10 ans par rapport à ses prédictions prépandémiques.

«Nous ne pouvions pas le savoir avec certitude à l’époque, mais nous savions que s’il y avait une chance que cela soit vrai, nous devions faire croître l’entreprise en conséquence», a expliqué M. Lütke.

«Il est maintenant clair que ce pari n’a pas été payant.»

Shopify a récemment constaté que les consommateurs renouaient avec leurs habitudes d’achat prépandémiques, il n’a pas fait un bond en avant de cinq ans, ce qui oblige la société à faire des coupes.

«Ultimement, faire ce pari était ma décision et je me suis trompé. Maintenant, nous devons nous ajuster», a affirmé M. Lütke.

«En conséquence, nous devons dire au revoir à certains d’entre vous aujourd’hui, et je suis profondément désolé de cela.»

Des hypothèses incorrectes sont en grande partie à blâmer pour les extravagances de Shopify, a observé Neil Saunders, directeur général de GlobalData, dans une note aux investisseurs.

«Bien franchement, c’était une énorme erreur stratégique qui était alimentée par une compréhension insuffisante du comportement des clients, un manque de rigueur dans l’analyse du marché et un peu d’orgueil», a-t-il estimé.

D’autres mises à pied dans le secteur des technos

Pourtant, Shopify n’est pas la seule à mettre à pied des travailleurs. Au cours des derniers mois, Wealthsimple, Klarna, Twitter et Netflix ont tous licencié du personnel alors que l’exubérance des investisseurs autour des actions technologiques s’est estompée, que l’inflation annuelle a atteint un sommet de près de 40 ans et que des rumeurs de récession se dessinent.

L’agrégateur de données Layoffs.fyi a compté 401 «jeunes pousses» mondiales qui ont mis à pied un total de 57 552 employés jusqu’à présent cette année.

Au milieu d’un large désinvestissement sur le marché, qui a particulièrement pesé sur le secteur technologique, le cours de l’action Shopify a chuté de plus de 70% par rapport à son sommet de 2228,73$, atteint à la fin 2021. Le titre a clôturé la séance de jeudi à 40,69$, en baisse de 6,42$, soit 13,6%, à la Bourse de Toronto.

Les personnes touchées par les mises à pied annoncées mardi recevront une indemnité de départ de 16 semaines de salaire, en plus d’une semaine supplémentaire pour chaque année d’ancienneté chez Shopify. L’entreprise supprimera également la période minimale pendant laquelle les travailleurs doivent avoir travaillé avant de pouvoir commencer à recevoir certains avantages.

Les travailleurs licenciés auront accès à un conseiller de carrière, à une aide aux entrevues, à des services de rédaction de CV et Shopify couvrira certains de leurs frais d’accès à internet pendant la période de licenciement.

Les travailleurs pourront également conserver le mobilier de bureau à domicile pour lequel l’entreprise a accordé une allocation au début de la pandémie. Shopify versera en outre une allocation qui pourra être utilisée pour acheter de nouveaux ordinateurs portables.

Mais Shopify devra faire plus que mettre à pied des travailleurs, a souligné M. Saunders.

«Alors qu’Amazon intensifie ses services aux marchands et élargit ses solutions aux entreprises qui ne font pas partie de sa plateforme, Shopify doit redoubler d’efforts pour attirer de nouvelles entreprises et fidéliser les clients existants qui utilisent ses services», a-t-il fait valoir.

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