Le roi de la Silicon Valley, Peter Thiel, a gagné son pari Trump

Publié le 09/11/2016 à 13:01

Le roi de la Silicon Valley, Peter Thiel, a gagné son pari Trump

Publié le 09/11/2016 à 13:01

Par AFP

Peter Thiel, grand manitou de la techno a remporté son pari électoral. Photo: Gettyimages

Dans la Silicon Valley, la victoire de Donald Trump est aussi celle de Peter Thiel, le financier très en vue, mais controversé du secteur technologique qui avait apporté presque seul contre tous son soutien au candidat républicain.

Cofondateur de la société de paiements en ligne PayPal puis de celle d'analyse de données active entre autres dans le contre-terrorisme Palantir, investisseur de la première heure dans Facebook, grand pourvoyeur de fonds de capital-risque pour les startups et conseiller d'entreprises établies: le milliardaire de 49 ans, dont la fortune est estimée par Forbes à 2,7 milliards de dollars américains, est incontournable dans la Silicon Valley.

Cela rendait d'autant plus remarquable son engagement en faveur d'un candidat faisant tellement l'unanimité contre lui dans le secteur technologique que même une républicaine convaincue comme la patronne de Hewlett Packard Enterprise, Meg Whitman, candidate du parti pour le poste de gouverneur de Californie en 2010, s'est ralliée au camp Clinton.

Peter Thiel n'a pas seulement donné 1,25 million de dollars pour la campagne de Donald Trump; il est également devenu le premier intervenant ouvertement homosexuel à s'exprimer lors d'une convention républicaine. 

Il y avait même été abondamment applaudi lors d'un discours en juillet précédant de peu celui de Donald Trump, où il avait déclaré: «Je suis fier d'être gay. Je suis fier d'être républicain. Mais surtout, je suis fier d'être Américain.»

Polémiques et «vendetta»

Le parti conservateur s'oppose à de nombreuses revendications de la communauté LGTB? «Je ne prétends pas être d'accord avec chaque partie du programme», répond Peter Thiel.

Les propos de Donald Trump sur les femmes? «Offensants et inappropriés», reconnaît-il.

«Je pense que beaucoup d'électeurs qui votent pour Trump prennent Trump au sérieux, mais pas littéralement», s'était-il toutefois défendu fin octobre devant le club de la presse de Washington. 

«Ce que Trump représente n'est pas fou, et ça ne va pas disparaître», affirmait-il. «Nous votons pour Trump parce que nous jugeons que les dirigeants de notre pays ont échoué», avait-il argumenté.

Peter Thiel avait déjà dans le passé financé plusieurs candidats conservateurs, mais certains ont trouvé qu'il allait cette fois trop loin, appelant (sans succès) à ce que le célèbre incubateur de startups Y Combinator, dont il est partenaire, ou Facebook, où il siège au conseil d'administration, coupent les ponts avec lui.

Peter Thiel n'était néanmoins plus à une controverse près. Il a déjà été accusé cette année de «vendetta personnelle» par Nick Denton, le fondateur du site américain d'informations à sensation Gawker, poussé à la faillite à cause d'un procès intenté par le catcheur Hulk Hogan après la diffusion d'une sex-tape. 

Peter Thiel a reconnu en mai avoir financé les poursuites, à hauteur de 10 millions de dollars. Nick Denton a affirmé que c'était pour se venger après que Gawker eut dévoilé son homosexualité en 2007.

Palantir, dont Peter Thiel préside toujours le conseil d'administration, vient de son côté d'être accusée, dans une plainte du ministère fédéral du Travail, de discriminations raciales à l'embauche contre les Asiatiques. 

De Francfort au groupe Bilderberg

Né à Francfort en Allemagne, Peter Thiel est arrivé aux États-Unis à un an avec ses parents. Ce passionné d'échecs et de Tolkien (qui a inspiré les noms de baptême de plusieurs de ses fonds) a étudié à la prestigieuse université californienne de Stanford.

Il a gagné ses premiers galons d'entrepreneur avec PayPal, qui le comptait parmi ses cofondateurs en 1998 et a été racheté quatre ans plus tard par eBay.

Mais c'est surtout à ses nombreux investissements, à titre personnel ou via ses fonds, qu'il doit son influence. L'un des plus célèbres est Facebook, où il avait injecté 500000 dollars en 2004 en échange d'environ 10% du capital (revendus pour l'essentiel après l'entrée en Bourse en 2012).

Le milliardaire finance aussi diverses initiatives dans l'intelligence artificielle ou encore la recherche contre le vieillissement --Il est lui-même candidat à la cryogénisation. 

Il a sa propre fondation caritative, qui offre notamment des bourses à des jeunes abandonnant leurs études pour créer une entreprise.

Et il siège au comité directeur du très secret groupe Bilderberg, qui réunit chaque année les « maîtres du monde », issus de l'élite politique et économique internationale, dans un huis-clos tellement total qu'il alimente moult théories conspirationnistes.

 

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