L'alimentation en ligne pourrait finalement prendre son élan en 2016

Offert par Les Affaires


Édition du 11 Juin 2016

L'alimentation en ligne pourrait finalement prendre son élan en 2016

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Édition du 11 Juin 2016

Par Alain McKenna

Le site Web de Marché Goodfood, lancé il y a un an par Jonathan Ferrari et Neil Cuggy, a livré à ce jour plus de 150 000 repas à des clients du Québec et de l’Ontario.

Pendant que les épiciers canadiens cherchent la bonne formule pour vendre en ligne, l'entreprise Web Marché Goodfood, de Montréal, connaît une croissance accélérée depuis son ouverture il y a un an. Sa recette : une formule de livraison d'aliments tirés de recettes développées exprès pour ses membres.

Fondée en janvier 2015 à proximité du Marché Atwater sous le nom de Culiniste, l'entreprise de Jonathan Ferrari et Neil Cuggy est passée de 3 à 50 employés en un an. Elle a aussi profité de son déménagement dans de vastes entrepôts frigorifiés de l'arrondissement Saint-Laurent, au cours de l'hiver, pour se rebaptiser Marché Goodfood. Ce nom bilingue est mieux adapté au marché actuellement servi par son service de livraison, partagé à peu près également entre le Québec et l'Ontario.

C'est un assez grand territoire, pour une entreprise qui livre elle-même les ingrédients périssables tirés des 11 recettes qu'elle propose à ses clients chaque semaine... «Aucun problème, on utilise des boîtes réfrigérées. Tout a été calculé en fonction d'une croissance rapide, assure Jonathan Ferrari. Et avec le volume, nos fournisseurs nous donnent accès à des produits plus frais d'au moins une semaine par rapport à ce qu'on trouve à l'épicerie.»

L'ingrédient secret

La fraîcheur est évidemment la clé, dans la livraison d'aliments à partir d'Internet. Le lien de confiance avec le client est ténu, et il suffit d'une tomate un peu molle pour gâcher la sauce... Marché Goodfood garantit donc la satisfaction de ses clients à 100 %.

Mais il y a un ingrédient secret dans la réussite de Marché Goodfood, explique son cofondateur : c'est la découverte de nouveaux ingrédients et de nouvelles recettes hebdomadaires, combinée à la simplicité de l'achat en ligne. «En plus, on réduit le gaspillage d'aliments, à un coût comparable à celui d'ingrédients équivalents vendus en épicerie», ajoute M. Ferrari.

L'entreprise a livré 150 000 repas en 2015 et se concentre sur la croissance de son service pour 2016. Marché Goodfood a aussi pris l'engagement d'offrir un repas à un enfant dans le besoin chaque fois qu'un de ses clients effectue une commande.

D'autres PME montréalaises ont investi ce créneau porteur du prêt-à-cuisiner commandé en ligne et livré à domicile, comme Cook It et Kuisto, sans connaître toutefois une croissance aussi fulgurante que Marché Goodfood.

Projet-pilote chez Metro

Les Canadiens ne sont pas friands d'aliments vendus sur Internet, qui comptent pour 1 % des revenus de l'industrie. C'est moins qu'aux États-Unis (2,4 %) et en Grande-Bretagne (6 %). À tel point que l'analyste Peter Sklar, de BMO Marchés des capitaux, louangeait récemment Metro pour son inaction dans ce créneau, qui s'évite ainsi les frais d'entretien d'un site transactionnel peu fréquenté. Mais ça va changer. D'ici la fin de 2016, Metro lancera un projet-pilote de vente en ligne qui s'ajoutera à son programme de fidélisation «metro & moi», lancé en 2010, ainsi qu'aux coupons-rabais numériques et aux contenus Web et mobiles personnalisés, introduits en 2013 puis en 2015. «L'idée est de répondre aux besoins en constante évolution de nos clients», résume Geneviève Grégoire, porte-parole de Metro.

Metro n'en dit pas plus, mais son projet cadre avec une étude publiée l'automne dernier par Nielsen. Selon celle-ci, le numérique est actuellement plus propice à la fidélisation et au couponnage qu'à la vente, mais la situation pourrait changer à mesure que les 35 ans et moins prendront les commandes du panier d'épicerie.

Les deux tiers des 35 ans et moins attendent que l'épicerie en ligne soit offerte dans leur région pour passer au panier virtuel... Et comme les bons ingrédients semblent se réunir peu à peu, 2016 pourrait bien être l'année où l'alimentation passera à son tour au numérique.

Les jeunes ont faim d’aliments en ligne

Un sondage de la firme Nielsen auprès de 30 000 internautes répartis dans 60 pays prédit une croissance globale notable des achats d’aliments en ligne. La montée de la génération du millé- naire et des consommateurs aux goûts de plus en plus diversifiés sont les principales forces qui devraient assurer cette croissance. D’autres faits saillants de cette étude :

> 13 % des répondants ont déjà acheté des aliments en ligne, et 58 % comptent le faire dès que ce type de service sera offert dans leur région ;

> 65 % des 34 ans et moins souhaite- raient faire leur épicerie en ligne, par rapport à 37% des 50 ans et plus;

> Le couponnage mobile et les listes d’épicerie électroniques sont les deux services en ligne les plus populaires à l’heure actuelle.

Source : Nielsen, « The Future of Grocery », 2015

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