Décision du CRTC: ce qu'il faut savoir sur les projets d’expansion de Québecor et de Cogeco

Publié le 20/10/2022 à 12:57, mis à jour le 20/10/2022 à 18:15

Décision du CRTC: ce qu'il faut savoir sur les projets d’expansion de Québecor et de Cogeco

Publié le 20/10/2022 à 12:57, mis à jour le 20/10/2022 à 18:15

Par La Presse Canadienne

Québecor et Cogeco Communications attendaient depuis plus d’un an que le CRTC clarifie un cadre réglementaire déterminant pour leurs projets respectifs d’expansion. (Photo: La Presse Canadienne)

Québecor et Cogeco Communications attendaient depuis plus d’un an que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) clarifie un cadre réglementaire déterminant pour leurs projets respectifs d’expansion. Le tribunal administratif a apporté ces précisions, mercredi, mais il reste encore des choses à clarifier pour les deux entreprises québécoises.

Le CRTC a apporté des précisions aux conditions réglementaires qui permettront aux opérateurs régionaux de louer un accès aux réseaux des grandes sociétés de télécommunications canadiennes, à condition d’avoir eux-mêmes un spectre de fréquences locales. Le but est de favoriser une plus grande concurrence dans l’industrie canadienne du sans-fil.

Il s’agit d’une décision attendue par Québecor, qui veut étendre son réseau à l’extérieur du Québec. Chez Cogeco Communications, le câblodistributeur envisage d’entrer dans le marché du sans-fil, mais une décision n’a pas encore été prise.

Le CRTC ne s’est pas prononcé, mercredi, sur les tarifs à payer pour accéder au réseau des grandes sociétés de télécommunication. Il reviendra aux entreprises de conclure des ententes entre elles.

Pour cette raison, Jérôme Dubreuil, analyste de Desjardins Marché des capitaux, croit qu’il n’y aura pas d’ententes conclues d’ici la fin de l’année. «Tant que les tarifs ne sont pas connus, il est impossible d’évaluer l’impact du cadre réglementaire sur le marché canadien du sans-fil.»

Le président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péladeau, a appelé les dirigeants des grandes sociétés de télécommunication à faire preuve d’ouverture à la table des négociations. «Nous nous attendons donc à ce que les titulaires collaborent de bonne foi à la négociation rapide des termes de cette entente de services d’accès de gros et qu’ils donnent accès à Vidéotron à leur réseau dans les plus brefs délais», a-t-il dit dans une déclaration écrite.

Des investissements nécessaires pour Cogeco

Une autre précision du CRTC soulève des questions, particulièrement pour Cogeco Communications. Pour accéder au réseau d’un grand fournisseur, les acteurs régionaux devront exploiter un service mobile sans fil quelque part au Canada.

Cette condition, qui s’ajoute aux informations qui avaient déjà été annoncées en avril 2021 par le CRTC, représente un «nouvel obstacle» pour Cogeco Communications, croit M. Dubreuil. Le câblodistributeur n’exploite pas de service mobile sans-fil, contrairement à Québecor qui est bien présente au Québec avec Vidéotron. «C’est une surprise à notre avis», a réagi l’analyste.

Détenir du spectre n’est plus la seule condition, souligne Maher Yagi, de Banque Scotia. Cogeco Communications devra faire d’importants investissements avant d’être admissible. «Ça pourrait être perçu comme un élément négatif pour Cogeco, en retardant une entrée potentielle dans le marché du sans-fil par le biais d’un autre réseau tant qu’elle n’y a pas d’activités commerciales.»

Cogeco Communications, pour sa part, voit les détails dévoilés par le CRTC comme «une étape positive», a fait savoir son porte-parole Youann Blouin. «Le CRTC a déterminé que l’admissibilité au service d’accès d’exploitants de réseaux mobiles virtuels (ERMV) est conditionnelle au fait d’être un exploitant commercial de services mobiles sans fil quelque part au Canada. Nous devrons tenir compte de cette nouvelle exigence dans notre planification, car Cogeco n’a pas encore lancé de services mobiles sans fil.»

Il reste à savoir quelle taille devrait avoir le réseau de Cogeco Communications, se demande M. Dubreuil. «Ça rend difficile d’évaluer la lourdeur de cette exigence», constate-t-il.

L’analyste souligne que Cogeco planche sur une expansion dans le sans-fil depuis plusieurs années. «Elle ne part pas de zéro. Ajoutons que les prévisions du marché sur un possible service sans fil sont modestes, l’annonce d’aujourd’hui ne devrait pas avoir un trop grand impact sur l’action.»

Il n’a pas été possible d’avoir une réaction de Québecor en avant-midi.

L’action de Cogeco Communication perdait 1,77$, ou 2,65%, à 65,12$ une vingtaine de minutes avant la fermeture de la séance de la Bourse de Toronto. Le titre de Québecor, pour sa part, reculait de 23 cents, ou 0,94%, à 24,25$.

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