Sony Pictures tiendra lundi à son siège en Californie une réunion avec ses employés pour discuter de l'attaque informatique massive dont elle a été victime, alors qu'elle fait face à de nouvelles menaces des pirates.

Les employés discuteront à partir de 13H00 locales à Culver City avec les dirigeants du studio de cinéma et télévision des retombées de l'attaque informatique, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.

Des employés de Sony Pictures Entertainment (SPE) ont par ailleurs reçu ce week-end un nouvel email de menaces des "Guardians of Peace" ou GOP, un groupe qui a revendiqué le piratage du site de Sony.

"Nous vous préparons un cadeau de Noël" qui aura la forme d'une "plus large quantité de données" dérobées, d'après un message reproduit sur le site pastebin.com.

"Ce cadeau vous donnera sans doute plus de plaisir et mettra Sony dans le pire état", ajoute ce message.

Une porte-parole du FBI a indiqué à l'AFP que les enquêteurs de la police fédérale américaine étaient "au courant" de ces menaces, sans donner de détails sur les mesures de protection prises.

Une porte-parole du FBI, Jenny Shearer, a par ailleurs précisé que des "représentants du FBI avaient rencontré des employés de Sony" à Culver City la semaine dernière "lors d'une réunion sur la cyber-sécurité en général".

L'attaque informatique du 24 novembre, l'une des plus importantes jamais connues dans le monde pour une entreprise de cette ampleur, a exposé les données personnelles dont les adresses, emails et numéro de sécurité sociale de 47.000 employés de Sony et tiers, y compris de célébrités.

Cinq films distribués par le studio ont aussi été mis en ligne dont certains pas encore sortis comme "Annie" et "Still Alice", ou encore une version non finalisée du script du prochain James Bond, intitulé "Spectre".

En outre, des emails embarrassant de dirigeants et employés de Sony Pictures Entertainment ont été diffusés, notamment certains à caractère raciste sur le président Barack Obama émanant de la co-directrice générale Amy Pascal, la contraignant à présenter de plates excuses.

D'après le site internet de Variety, le magazine de référence du secteur du divertissement, Amy Pascal a pris les devants avant la prochaine diffusion d'emails en envoyant un message à plusieurs célébrités et poids lourds de l'industrie cinématographique, notamment le célèbre producteur Harvey Weinstein, pour s'excuser par avance de tout propos injurieux qu'elle aurait pu tenir à leur égard dans sa correspondance.

Le FBI et Sony n'ont donné aucun détail sur les pistes de l'enquête, se contentant de dire qu'une "enquête mondiale est toujours en cours".

Les revendications du GOP qui demande avec insistance que Sony renonce à distribuer le film "L'interview qui tue!", comédie sur un complot fictif de la CIA pour assassiner le leader nord-coréen Kim Jung-Un, font toutefois porter les regards vers Pyongyang. Le régime communiste autoritaire a nié être à l'origine de l'attaque tout en louant ceux qui l'ont commise.

La société de production du prochain James Bond, Eon Production, a averti dimanche que ceux qui reproduisaient le script déposé de "Spectre" s'exposaient à des poursuites. 

Les avocats de Sony Pictures ont par ailleurs demandé à certains médias dont Variety ou le New York Times de cesser de reproduire les emails embarrassants et les "données volées" diffusés par les pirates informatiques sur la toile.