Reitmans souligne le 8 mars en féminisant temporairement son nom en Reitwoman

Publié le 05/03/2020 à 16:44

Reitmans souligne le 8 mars en féminisant temporairement son nom en Reitwoman

Publié le 05/03/2020 à 16:44

Par La Presse Canadienne

« Le jeu de mots était idéal pour donner la place aux femmes », a dit la présidente de Reitmans, Jackie Tardif. (Photo: La Presse canadienne)

La féminisation des mots franchira cette semaine une étape jusqu’ici inédite: la chaîne de mode féminine Reitmans deviendra temporairement « Reitwoman » pour souligner la Journée internationale des femmes le 8 mars prochain.

Ce nouveau nom apparaîtra non seulement sur l’ensemble de ses plateformes numériques, mais aussi sur la devanture de deux de ses succursales, soit celle du Carrefour Laval, à Laval, et celle du centre commercial Bayshore, à Ottawa. Ces deux magasins ont été choisis en raison de leur achalandage important et parce qu’ils ont récemment été rénovés et présentent désormais le « nouveau concept » que le détaillant de mode féminine veut mettre de l’avant.

En entrevue avec La Presse canadienne, la présidente de Reitmans, Jackie Tardif, a expliqué que la chaîne « cherchait un moyen de s’exprimer, de faire un changement plus visible, plus tangible, mais assez symbolique pour célébrer la journée internationale des femmes ».

« Le jeu de mots était idéal pour donner la place aux femmes », a-t-elle dit.

Il ne faut cependant pas y voir un crime de lèse-majesté nominatif à l’endroit de la famille Reitman, dont le couple Herman et Sarah Reitman a fondé l’entreprise en 1926, puisque la famille a été consultée et a donné son accord, précise Mme Tardif.

« On a pris la peine de les mettre au courant. Ils sont aussi inspirés que nous ! Ils sont embarqués dans nos idées; c’est très agréable. »

Prêtes pour les critiques

La direction de l’entreprise s’attend à une très bonne réception au sein de sa clientèle et du grand public, mais elle est consciente qu’une telle modification, aussi temporaire soit-elle, risque de l’exposer à la critique.

Cependant, à ceux et celles qui lui reprocheraient de vouloir se servir de la cause féministe pour faire de la récupération commerciale, Jackie Tardif réplique sans hésiter que « pour Reitmans, ça fait partie de notre ADN de toujours être près de la femme canadienne en termes de compréhension, d’authenticité, d’inclusion, de diversité. Les valeurs qu’on prône, les causes sociales et philanthropiques que l’on soutient, c’est dans la continuité des choses. D’ailleurs, on n’aurait pas pu aller dans cette direction−là si on n’avait pas tout cet ADN de bâti et tous ces gestes qui sont précurseurs. »

Elle invoque à cet effet, entre autres, la campagne « Vraiment vous » axée sur l’image corporelle positive et l’authenticité des femmes, ainsi que le projet « Au-delà des apparences X Reitmans », par lequel Reitmans collabore avec la Fondation canadienne des femmes et Plan International Canada et leur programme Place aux filles pour lesquels ils ont amassé plus de 100 000 $. La chaîne offre également une variété de tailles dans le but spécifique de s’inscrire en faux contre ce qu’elle qualifie de « normes de beauté irréalistes » et a signé « un accord de non-retouche » en vertu duquel elle s’engage à ce qu’aucune modification ne soit apportée aux silhouettes de ses mannequins.

À ceux qui pourraient s’offusquer de voir une entreprise québécoise — le siège social de Reitmans est à Montréal — afficher le nom « Reitwoman » dans un espace commercial du Québec, elle rétorque que « si on avait voulu, on aurait pu le faire seulement dans un milieu anglophone. On a vraiment pris la peine de le faire dans un milieu francophone étant donné que c’est un nom propre, avec seulement un jeu de mots symbolique ». Tout en reconnaissant que le jeu de mots ne fonctionne qu’en anglais, elle précise que l’on a pris la peine d’écrire, directement sous cette raison sociale temporaire, « Journée internationale des femmes » et que la vitrine affiche clairement « le pourquoi du geste ».

Quant à un possible ressac du côté des masculinistes résistants à la féminisation du langage, elle le balaie du revers de la main puisqu’on ne s’adresse pas à eux de toute façon: « Dans toute initiative, il y a toujours un côté de risque, mais on est souvent agréablement surpris; lorsqu’on pense qu’on est risqués, notre cliente est beaucoup plus prête que nous. Les femmes sont beaucoup plus prêtes à ces changements-là et à ces beaux petits moments de surprise qu’on peut le croire », laisse-t-elle tomber en riant.

Ce n’est pas la première fois que la chaîne change de nom. Autrefois nommée Reitman’s, l’apostrophe a été abandonnée en 1980, non pas à cause de la loi 101, comme certains l’ont déjà prétendu, mais pour harmoniser le nom de la chaîne de magasins avec la corporation Reitmans Holdings Limited.

 

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