Les 10 règles d'or pour obtenir l'acceptabilité sociale


Édition du 01 Février 2014

Les 10 règles d'or pour obtenir l'acceptabilité sociale


Édition du 01 Février 2014

Par Suzanne Dansereau

Pierre Guillot-Hurtubise, stratège et spécialiste en relation avec les communautés

Nombre de projets d'envergure doivent obtenir l'appui des populations. C'est aussi important dans le cas des projets de développement urbain, de transport, miniers, immobiliers et industriels. Lors d'une récente conférence Les Affaires sur le sujet, le stratège et spécialiste en relation avec les communautés, Pierre Guillot-Hurtubise, a présenté une liste des choses à faire pour les promoteurs qui veulent réussir le test de l'acceptabilité sociale.

1. Maîtrisez quatre compétences
Négociation, respect des gens, bons réflexes politiques et communication. «Ce sont les quatre clés», indique Pierre Guillot-Hurtubise associé principal chez Octane Stratégies. Le chemin menant à la réalisation de votre projet risque d'être parsemé d'embûches et de batailles à livrer, une après l'autre. «C'est toujours plus compliqué que prévu : des membres quittent l'équipe, le gouvernement change, la loi est modifiée, etc.», signale-t-il. Il faut avoir les ressources nécessaires et être capable de vivre avec les pires scénarios.

2. Préparez-vous avant que le projet ne devienne public
Avoir en main un plan de communication clair qui établit les publics cibles, les axes de communication, etc. Qui sera votre porte-parole ? Quelles sont les données qui manquent et comment les obtenir ? «De cette façon, vous éviterez d'être en gestion de crise.»

3. Connaissez bien le contexte de votre projet
Quel est l'historique, le cadre réglementaire ? Qui sont les acteurs, leurs positions ? Où en sont les élus ? M. Guillot-Hurtubise, qui a travaillé sur plusieurs projets au cours des 10 dernières années, témoigne que la préparation à ce sujet est «presque toujours déficiente». Il faut bien saisir les dynamiques qui seront à l'oeuvre, les intérêts et les véritables intentions de chacune des parties prenantes. «Tout le monde va vous demander quelque chose», signale notre expert.

4. Jouez à l'avocat du diable... et ne démonisez pas les opposants!
Il s'agit ici de se mettre dans la peau de tous ceux qui sont touchés par votre projet et de présumer que leurs préoccupations sont légitimes. Mais aussi de prévoir les arguments de mauvaise foi. Le but est d'interagir cordialement avec les parties prenantes et de trouver des points de convergence possibles avec les opposants. «Il y en a toujours !» croit M. Guillot-Hurtubise.

5. Choisissez le bon porte-parole
Vous feriez mieux de prendre quelqu'un de moins ferré sur le dossier mais de plus ouvert à la critique qu'un expert qui prend les opposants pour des imbéciles. Méfiez-vous des messages trop techniques. Si votre porte-parole est un expert, donnez-lui une formation en médias. «L'émotion et l'empathie sont parfois des concepts ésotériques pour les ingénieurs et les scientifiques, mais ils sont essentiels pour obtenir l'acceptabilité sociale», dit M. Guillot-Hurtubise.

6. Envisagez la consultation en amont
Selon M. Guillot-Hurtubise, cela n'est pas toujours la bonne solution, mais c'est l'idéal. Il faut alors bien évaluer : avec qui ? sous quelle forme ? Elles sont nombreuses : forums, ateliers, consultations en ligne, assemblées publiques, portes ouvertes, etc. «Plus tôt on implique les gens touchés, plus de temps on aura pour adapter le projet et en faciliter l'acceptabilité sociale. Les gens se sentent toujours privilégiés de participer.»

Mais selon M. Guillot-Hurtubise, «ce ne sont pas tous les projets qui peuvent être coconstruits». Inutile de consulter la population si vous n'êtes pas prêt à faire des compromis.

7. Soyez au courant
Tenez-vous au fait de tout ce qui se dit sur le projet et soyez actif dans les médias. Effectuez une veille médiatique et sachez quand et comment réagir, de façon à ne pas laisser tout l'espace aux opposants.

8. Bonifiez le projet et annoncez-le au moment opportun
Gardez des cartes dans votre jeu et annoncez des compromis à un moment stratégique. M. Guillot-Hurtubise donne l'exemple du stade des Alouettes, où les propriétaires ont fait une concession qu'ils étaient prêts à accorder dès le début, mais qui a été dévoilée lorsqu'il y a eu de l'opposition.

9. Clarifiez vos limites
Souvent, elles sont d'ordre budgétaire ou technique.

10. Soyez en mesure de bouger rapidement
Si on a besoin d'adapter le projet pour satisfaire des parties prenantes, il faut pouvoir le faire rapidement. Il faut donc bien connaître la chaîne de commandement, parfois même établir un circuit d'approbation express. Il faut aussi savoir composer avec des délais et connaître les échéanciers incontournables.

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