La transparence, nouveau critère des acheteurs


Édition du 21 Mars 2015

La transparence, nouveau critère des acheteurs


Édition du 21 Mars 2015

[Photo: Shutterstock]

Les entreprises de transformation alimentaire qui respectent les critères de développement durable pourraient avoir un avantage concurrentiel. Des acheteurs d'envergure sont de plus en plus nombreux à demander une reddition de comptes sociale, économique et environnementale à leurs fournisseurs, et favorisent ceux qui se plient à cette exigence.

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Le Groupe d'approvisionnement en commun de l'Est-du-Québec, dont les achats annuels en produits alimentaires pour les établissements de soins de santé et de services sociaux dans l'est de la province avoisinent les 40 millions de dollars, utilise une clause lui permettant de payer jusqu'à 10 % plus cher lors d'un appel d'offres en alimentation, pour faire affaires avec une entreprise qui a adopté un tel virage.

Walmart, quatrième distributeur alimentaire en importance au Québec, a pour sa part commencé à documenter ses achats en la matière. Ces dernières années, la chaîne faisait parvenir à ses fournisseurs de produits alimentaires un questionnaire qui abordait, entre autres, leurs émissions de gaz à effet de serre, leurs déchets, leurs pratiques en éthique ainsi que leur approvisionnement responsable en matière première. La chaîne a toutefois décidé de ne plus faire remplir ce questionnaire à l'avenir pour opter pour une nouvelle stratégie.

Un avantage concurrentiel pour Nutrinor

La coopérative Nutrinor faisait partie des fournisseurs qui avaient reçu ces demandes de la part de Walmart. «On était déjà dans une démarche (de développement durable), donc cela n'a pas été une obligation, mais on y voyait vraiment des avantages concurrentiels», dit Yves Girard, directeur général de Nutrinor. La coopérative avait amorcé un travail en ce sens en 2010 pour l'ensemble de ses activités, dont celles dans le domaine alimentaire. «D'ici quelques années, ce sera probablement un des premiers critères que nos clients vont demander», croit M. Girard.

La coopérative publie chaque année un rapport sur cette question, dans lequel sont entre autres inscrits sa consommation d'énergie sur ses sites ou dans ses transports, sa compensation pour les gaz à effet de serre, sa consommation d'eau ou le nombre d'accidents et de maladies professionnelles chez ses employés. En ce moment, Nutrinor cherche à développer ses produits par l'intermédiaire de circuits courts pour réduire son empreinte écologique. En 2014, elle a lancé une nouvelle gamme de lait nordique biologique, certifiée AgroBoréal, qui est issue de la production d'une quinzaine de fermes laitières du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Afin d'aider les entreprises à se positionner face aux nouvelles attentes des donneurs d'ordres, le Centre québécois de développement durable (CQDD) recrute en ce moment des candidats pour un projet-pilote subventionné par le ministère de l'Économie. La démarche consiste à consulter les employés et certains partenaires des entreprises pour ensuite développer pour eux une stratégie, une politique ou un plan d'action en développement durable. Objectif ultime : produire un guide de développement durable pour l'industrie de la transformation alimentaire, à l'instar de celui publié en 2013 pour le secteur agricole. Car, avec l'émergence d'exigences en la matière chez les clients, «les transformateurs seront touchés plus rapidement que les producteurs agricoles», croit Nicolas Gagnon, directeur général du CQDD.

Cette démarche serait aussi profitable auprès des particuliers. «Si on vend des produits qui concernent la santé humaine et qu'on ne se préoccupe pas de l'environnement, il y a une contradiction», lance Guy Belletête, vice-président, affaires stratégiques de l'Institut de développement de produits. Il note que «les entreprises doivent être soucieuses de leur réputation et montrer qu'elles contribuent à ne pas épuiser la nature». Cette démarche passe par la reddition de comptes et non par «des messages creux».

«Une politique de développement durable ne suffit pas, souligne Nicolas Gagnon. Il faut faire preuve de transparence. C'est un des aspects importants : être en mesure de montrer la progression et les efforts qui ont été réalisés par rapport aux différents enjeux au sein de l'entreprise.»

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